L’épidémie de Covid-19 a non seulement soulevé des questions sur le système de santé, mais aussi sur nos libertés en tant que citoyens. Certains affirment que les gouvernements restreignent inutilement la liberté de circulation en imposant des restrictions de quarantaine et en obligeant les gens à rester chez eux. D’autres soulignent que des mesures aussi sévères sont nécessaires pour enrayer l’épidémie. Lequel de ces points de vue est correct ? Les deux le sont-ils ? Si oui, comment résoudre ce conflit entre les restrictions liées à la pandémie et la liberté individuelle ? Nous avons déjà connu cette situation. Analysons si l’histoire peut nous montrer comment sortir de ce chaos.
Liberté individuelle contre pandémie
Au XIXe siècle, en Angleterre, alors que les lois de la société moderne étaient fermement établies, les règles concernant les maladies infectieuses étaient encore obscures. Peu de gens avaient une idée précise de la politique que le gouvernement devait adopter. L’opinion publique avait une perception négative de l’isolement. En 1832, une épidémie de choléra a éclaté en Angleterre et outre Atlantique. Lorsque les médecins ont commencé à déplacer les patients vers les hôpitaux en Angleterre, les gens ont résisté. Dans des villes comme Liverpool, les citoyens ont fini par se révolter. Des rumeurs ont commencé à circuler selon lesquelles les médecins et le gouvernement prévoyaient de tuer les patients pour faire des recherches sur leur corps.
Un projet de loi du Conseil de la santé de la ville de New York, 1832. (Image : Wikimedia / CC0 1.0)
Bientôt, divers mouvements ont commencé à s’activer, exigeant que les mesures de mise en quarantaine soient annulées. En 1883, Charles Bell Taylor, une figure marquante du mouvement, a qualifié le gouvernement local de malédiction, arguant que la perte de liberté due à l’isolement et à d’autres restrictions de ce type était une sorte de « mal ». Bientôt, un puissant contre-argument s’est élevé en faveur de la quarantaine, fondé sur l’absence de maladie. Les partisans de cette idée soutenaient que tout comme les gens sont libres de se déplacer dans la société, ils ont aussi le droit d’être à l’abri des maladies qui pourraient les affecter au contact de personnes contagieuses. Pour protéger le droit à l’« absence de maladie », le gouvernement n’avait pas d’autre choix que d’isoler les personnes malades ou potentiellement malades.
Dans le scénario actuel, cet argument continue de tenir la route. Le droit à ne pas être infecté par le virus du PCC (Parti communiste chinois) devrait annuler le droit à la liberté de mouvement. Sinon, comment le gouvernement est-il censé contrôler l’épidémie ? La conséquence de ne pas suivre cette politique peut entraîner des décès massifs et évitables. C’est ce que confirment les statistiques. Une étude sur la pandémie de grippe de 1918-1919 qui a frappé l’Amérique a montré que les villes qui ont imposé des fermetures massives dès le début et qui ont continué à maintenir de telles mesures pendant la durée de la pandémie, ont vu leur taux de mortalité diminuer.
Les villes américaines qui ont strictement respecté les restrictions ont connu moins de décès pendant l’épidémie de grippe de 1918. (Image : Wikimedia / CC0 1.0)
Ceci dit, lorsque nous plaidons pour un compromis en faveur de la liberté individuelle pour assurer la sécurité publique, nous devrions garder à l’esprit que ce sacrifice de la liberté ne devrait être que temporaire. Dès la fin de la pandémie, les restrictions personnelles édictées pendant cette période seront levées. Cependant, nous devons être conscients qu’il existe aussi le risque que certains gouvernements utilisent ces pandémies pour mettre en place des lois contre la vie privée, refusant ensuite de les supprimer.
Les pouvoirs gouvernementaux
Un récent rapport de Reporters sans frontières a révélé que la pandémie Covid-19 a érodé la liberté de la presse dans le monde entier. « La crise de santé publique offre aux gouvernements autoritaires l’occasion de mettre en œuvre la fameuse " doctrine du choc " »... « (Les dirigeants pourraient) profiter de l’immobilisme politique, de l’étourdissement de l’opinion publique et de l’impossibilité de protester, pour imposer des mesures qui seraient impossibles à adopter en temps normal », a déclaré Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières, à la BBC.
En Irak, l’administration a révoqué la licence de Reuters pour une durée de 3 mois, après que l’agence de presse ait publié un article qui mettait en doute la véracité des chiffres officiels du Covid-19. Le classement de la Hongrie dans le World Press Freedom Index a chuté de deux places après que l’administration ait annoncé des sanctions pour la diffusion de fausses informations concernant le Covid-19. Certains ont avancé le fait que le gouvernement pourrait qualifier de fausses informations certaines vérités désagréables à entendre, pour restreindre les journalistes. La Chine communiste a été classée 177e sur 180 pays.
Comme pour toutes les questions politiques, la modération doit être de mise. Lorsque les cas d’infection sont peu nombreux et qu’il n’existe aucune preuve d’une épidémie, les gens devraient être autorisés à se déplacer et à faire des affaires librement. Si une épidémie est avérée, les citoyens devraient mettre de côté leurs frustrations et se conformer aux autorités en acceptant l’isolement. Mais qui arbitre tout ça ?
En particulier, dans le climat politique actuel, où des organisations censées être impartiales et absolument apolitiques, comme l’Organisation mondiale de la santé, se rangent du côté du Parti communiste chinois pour faire avancer leur programme, à qui le public peut-il faire confiance ?
Rédacteur Fetty Adler
Soutenez notre média par un don ! Dès 1€ via Paypal ou carte bancaire.