La crise alimentaire en Iran s’aggrave à une vitesse alarmante. Selon certains rapports, la demande de viande bovine, de produits laitiers et de fruits a chuté de 30 % en une seule semaine.
Malgré ces chiffres alarmants, les rapports en langue anglaise sur la crise alimentaire en Iran ou les détails d’une famine potentielle semblent être pratiquement inexistants.
Selon un article de Radio Farda en langue persane, Ismail Moradian, le vice-président de l’association iranienne des vendeurs de fruits et légumes, a déclaré à l’agence de presse iranienne ILNA (Iranian Labour News Agency) le 22 juin, que l’inflation galopante avait entraîné une chute des ventes de fruits et légumes de 25 à 30 % en une seule semaine.
Les fraises se vendent jusqu’à 80 000 tomans (2,40 dollars) la livre, les cerises jusqu’à 120 000 tomans (3,62 dollars) la livre et les abricots jusqu’à 70 000 tomans (2,10 dollars) la livre, indique l’article.
Le toman est une super-unité du Rial, extrêmement dévalué, qui vaut actuellement environ 0,00002 cents américains.
Un deuxième article indique que Mehdi Mirza Amin, membre du conseil d’administration du syndicat de production et de distribution de viande bovine, a déclaré à ILNA le 17 juin que les ventes de viande bovine avaient chuté de 20 % « ces dernières semaines » après une hausse des prix de 10 %.
Cette augmentation a porté le prix du bœuf à environ 200 000 tomans (6,00 dollars) la livre
Dans un troisième article, Mir Islam Teymouri, président de l’Association iranienne de l’industrie laitière, a déclaré le 7 juin que la consommation de produits laitiers avait chuté de 20 % depuis le mois de mai, après que les prix aient augmenté de 80 %.
Le 24 juin, le Tehran Times a publié un article indiquant que les chiffres annuels de l’inflation publiés par le Centre statistique d’Iran ont révélé une augmentation dévastatrice de 52,5 % du coût des biens de consommation d’une année sur l’autre.
D’un mois sur l’autre, l’augmentation est passée à 12,2 % pour les résidents urbains et à 18,1 % pour les résidents ruraux.
Les statistiques officielles sur les revenus moyens actuels en Iran sont difficiles à trouver. Cependant, le 24 janvier, la chaîne de télévision Iran International a publié une annonce du gouvernement selon laquelle le salaire minimum serait porté à 56 millions de rials (220 dollars environ) à compter du 21 mars 2022.
L’article stipulait que le seuil de pauvreté pour un ménage moyen actuel de 3,3 personnes dans le pays, était déjà de 440 dollars, avant que l’inflation ne s’emballe.
Au début du mois, l’Iran a fait la une des journaux en devenant le premier pays au monde à lancer un système de rationnement du pain dont le fonctionnement s’appuyait sur une application d’identification numérique de crédit social.
Une quantité limitée de pain serait disponible via un système de coupons numériques, à des prix subventionnés par le gouvernement.
Cette décision est intervenue après que l’Iran a soudainement augmenté le prix de nombreux aliments de base, notamment la farine, les produits laitiers et l’huile de cuisson, de près de 300 % à la mi-mai, selon The Guardian.
En conséquence, des manifestations et des émeutes ont éclaté dans différentes régions du pays, conduisant le gouvernement à couper le réseau Internet pendant un certain temps.
Un reportage de France24 sur les manifestations a révélé que 22 % des jeunes Iraniens sont au chômage.
Selon le site Web anglophone Kayhan Life, axé sur l’Iran, le ministère iranien de l’Agriculture Jihad a émis une directive à l’intention de tous les ministres leur ordonnant de garder « totalement confidentielle » toute correspondance interne sur les coûts alimentaires, y compris les directives sur l’économie dirigée.
Vers l’assouplissement des restrictions sur les exportations de pétrole des pays de l’OPEP
Bien qu’il y n’y ait eu que peu ou pas de reportages dans les médias anglophones sur la pénurie alimentaire ou la famine potentielle que les citoyens pourraient endurer, le 27 juin, BNN Bloomberg a rapporté que des responsables de l’Iran et des États-Unis devaient se rencontrer au Qatar le 28 juin dans une tentative de relancer l’accord nucléaire de 2015.
L’article décrit l’accord comme ayant « mis en place des contrôles stricts sur les activités nucléaires de l’Iran en échange de la levée des sanctions, y compris l’assouplissement des restrictions sur les exportations de pétrole des pays de l’OPEP. »
Selon BNN, la relance de l’accord pourrait avoir l’avantage de contribuer à la baisse des prix internationaux du brut.
Cependant, les nouvelles sont pires pour l’économie iranienne : selon une dépêche de l’Associated Press du 27 juin, la société d’État Khuzestan Steel Co, l’un des principaux producteurs d’acier du pays, a été contrainte d’interrompre ses activités après avoir été victime d’une cyberattaque du groupe de pirates Gonjeshke Darande le 26 juin.
Le compte Twitter du groupe aurait publié une vidéo d’images de sécurité prises à l’intérieur de l’usine.
Un deuxième tweet du groupe indique qu’il a également frappé les sociétés sidérurgiques Mobarakeh et Hormozgan, « car ces sociétés sont soumises à des sanctions internationales et poursuivent leurs activités malgré les restrictions. Ces cyberattaques, menées avec précaution afin de protéger les personnes innocentes, sont une réponse à l’agression de la République islamique d’Iran. »
Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann
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