La crise vénézuélienne provoque des problèmes humanitaires et économiques préoccupants
Caracas ( Wilfredor / Wikipedia / CC0 1.0)
Pénurie, manifestations, inflation monétaire, violation des droits de l’homme par exécutions, tortures, disparitions forcées, le Venezuela vit depuis 2014 une crise sans précédent, qui a entraîné la mort d'une centaine de personnes et provoqué en 2017 l’exode de 600.000 ressortissants.
Ce pays est entré dans un régime de dictature anti démocratique, où la notion de droits humains est absente, à l’instar de certains pays comme la Chine, qui ont installé un régime de terreur pour mieux gouverner.
Les raisons de cette crise vénézuélienne sont dues à la chute des cours du pétrole. Il faut préciser qu’il y a une quinzaine d’années, le Venezuela était le pays le plus riche d’Amérique du sud, se situant au 2e rang mondial de la production pétrolière. Aussi, Hugo Chavez, l’ancien président, avait mis en place des programmes sociaux pour venir en aide aux populations les plus défavorisées. À son décès en 2013, son successeur Nicolás Maduró, fera face à une crise du pétrole.
Il va donc supprimer ces aides sociales, en laissant le peuple dans un grand dénuement. De ce fait, il verra sa côte de popularité descendre à 24%. Des manifestations monstres en 2017, vont démontrer l’impopularité du président, et le parti de l’opposition de Juan Guaidó réclamera le départ de Nicolás Maduró, par des élections anticipées.
Les élections ont eu lieu en 2018, et après bien des péripéties, Juan Guaidó s’est auto proclamé président par intérim le 23 janvier 2019. Ainsi le Venezuela a actuellement deux présidents : Nicolás Maduró qui s’est déclaré président et dont le scrutin a été rejeté pour cause de fraude électorale, et Juan Guaidó du parti de l’opposition reconnu par le peuple et la communauté internationale.
Une situation humanitaire déplorable qui alerte le monde entier
La crise humanitaire au Venezuela est sans précédent. La population qui est devenue carrément indigente n’a plus de quoi vivre. La survie des familles pose un grave problème sanitaire et humanitaire. Chacun doit s’organiser au jour le jour pour survivre. Les aliments de base comme le pain ou le riz, ne sont plus assurés, il faut patienter dans des files d’attente pendant une journée entière, pour avoir peut être la chance d’obtenir du pain. La vie est devenue très chère pour le vénézuélien moyen et la grande majorité du peuple est dans une situation de survie.
Le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian a fait part de son inquiétude et a proposé l’aide de la France, au chef de l’opposition Juan Guaidó, reconnu par une cinquantaine de pays, comme «Le président intérimaire du Venezuela».
Mais le président Nicolás Maduró maintient une position ferme et envoie ses forces de l’ordre massacrer les manifestants. Tout est permis et la violence est à son paroxysme. Meurtres, assassinats, tortures et lynchages publics sont devenus des agissements coutumiers de la part de ce gouvernement, qui entend user de la force et de la terreur pour faire taire les cris d’un peuple mobilisé, affamé et déterminé à voir les choses changer.
Une économie qui s’effondre
Avec la baisse du prix du pétrole depuis quelques années, la pénurie alimentaire touche les couches sociales pauvres et moyennes. Le pays subit des coupures d’électricité, les boutiques d’alimentation sont prises d’assaut et vandalisées immédiatement, la pression de la rue monte et le climat de violence s’intensifie.
Il faut dire que la chute du prix de l’or noir est un phénomène mondial, que le Venezuela n’a pas du tout anticipé comme il aurait pu le faire en diversifiant ses ressources. Depuis 2017, le pays est dans l’asphyxie générale, avec une baisse de la croissance, une hausse de l’indice des prix à la consommation de plus de 700%, et une réelle pénurie des liquidités sur le marché économique.
Actuellement la hausse du salaire minimum pour un vénézuélien est de 361%, ce qui correspond à un revenu mensuel de 13,48 euros. Cette mesure a fait l’objet d’un décret gouvernemental de Nicolas Maduró, publié le 14 octobre 2019.
Selon le Figaro, «le salaire de base passe ainsi de 40.000 bolivars (1,80 euros) à 150.000 bolivars (6,82 euros), dans un contexte d’hyperinflation, estimée pour 2019 à 1.000.000% par le FMI. Le ticket d’alimentation, qui complète le salaire de base et était jusque-là de 25.000 bolivars (1,3 dollar), passe également à 150.000 bolivars».
La colère gronde, des cortèges de protestataires, indigènes, blacks blocs, affrontent la police à coup de pierres et cocktails molotovs. Les champs pétroliers sont investis et bloqués pas les contestataires.
Le président Nicolas Morenó se trouve dans une situation très inconfortable et s’enlise de plus en plus dans une impasse.
Toutefois, le président par intérim Juan Guaidó tente des négociations avec les pays européens et les USA, pour trouver des solutions à ce conflit qui détruit son pays. Pour l’heure, ce ne sont que des discussions avec les USA et les différents chefs d’Etat européens. Les Etats Unis ont mis en place une politique d’embargo contre le Venezuela, pour faire pression sur Nicolas Moreno et le forcer à partir. Donald Trump menacerait également d’intervenir militairement.
Un pays à risque, où les journalistes refusent de se rendre
Les évènements dramatiques dans le pays sont régulièrement relatés dans la presse internationale, et les reporters agrémentent leurs articles avec des photos évocatrices et troublantes de la situation économique et humanitaire de ce pays. Ainsi, le travail des journalistes présente de plus en plus de risques dans cette région du monde.
Lors de la grande crise de 2017, plusieurs journalistes ont été blessés et depuis, les reporters des différents journaux étrangers sont dans la ligne de mire des policiers, parce qu’ils dévoilent au monde entier la violence extrême des forces de l’ordre du Président, contre le peuple. Les différentes photos prises dans le feu de l’action sont inhumaines, insoutenables, on y voit des manifestants brûlés vifs qui tentent malgré tout de s’échapper des flammes, le corps en feu.
L’AFP qui envoie ses reporters à travers le monde pour avoir des informations en temps réel, a décidé le 13 décembre 2018, de ne plus leur faire prendre de risques au Venezuela et de traiter cette actualité via internet.
Il faut préciser, qu’à l’intérieur du pays, il n’y a plus de journalisme. Ce quatrième pouvoir démocratique qu’est la presse est complètement muselé. Cette situation rappelle, quelque part, celle de la Chine où la presse locale est sous le contrôle du Parti communiste chinois (PCC) et n’a plus droit de cité.
Espérons que cette crise vénézuélienne verra très prochainement sa fin , car le peuple souffre d’une énorme précarité et le taux de mortalité ne cesse d’augmenter. Le sous-sol du Venezuela regorge de richesses et la bonne gestion de ces ressources, ainsi que la venue d’un dirigeant humaniste pourraient ramener une certaine paix dans le pays.
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