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Monde. La crise énergétique entraîne l’arrêt prématuré du Grand collisionneur de hadrons (LHC)

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La crise énergétique actuelle en Europe, alimentée en partie par la guerre en Ukraine, a eu de grandes répercussions sur l’activité scientifique en Europe. Le plus grand et le plus puissant accélérateur de particules du monde, le Grand collisionneur de hadrons (LHC), a prévu d’interrompre ses activités dès novembre pour sa pause hivernale et de réduire ses opérations de 20 % en 2023.

L’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, également connue sous le nom de CERN, utilise le LHC pour mener des recherches dans un grand nombre de domaines, notamment en informatique et en médecine. Le LHC est connu comme étant l’outil utilisé pour découvrir l’insaisissable particule subatomique du boson de Higgs, considérée comme essentielle à la formation de l’univers.

La recherche est cependant gourmande en énergie. Le CERN utilise en moyenne 1,3 térawatt-heure d’électricité par an, soit autant d’énergie qu’une petite ville de 230 000 habitants utiliserait en un an. Le LHC utilise à lui seul environ la moitié de cette énergie.

Malika Meddahi, directrice adjointe des accélérateurs et de la technologie au Cern, a déclaré à Euronews Next : « c’est à la fois beaucoup et peu pour un laboratoire de notre taille et les avantages sociétaux que nous offrons. »

Le laboratoire de physique, qui est situé à la frontière entre la Suisse et la France, s’arrête généralement pendant les mois froids de l’hiver, lorsque la demande d’énergie atteint des sommets, afin de réduire la charge sur le réseau.

Plan de sobriété énergétique

Alors que le gouvernement français appelle le pays à adopter la « sobriété énergétique », le laboratoire de physique a décidé de le prendre à cœur et de réduire sa consommation d’énergie cette année et l’année prochaine.

Le complexe qui abrite le LHC sera fermé le 28 novembre, soit deux semaines plus tôt que prévu, et l’utilisation du LHC sera encore réduite de 20 % en 2023.

Le complexe est prêt à s’arrêter avec un préavis de quelques heures si la crise énergétique s’aggrave en France ou en Europe.

De nombreuses expériences seront directement touchées par les mesures énergétiques, certaines étant retardées de plusieurs années en raison de l’arrêt prévu.

« En ce qui concerne notre grand collisionneur, il est vrai que deux semaines de données sont perdues. Cependant, étant donné la quantité de données qui sont accumulées maintenant et qui le seront jusqu’en 2025, l’impact est moins important », a déclaré Malika Meddahi.

Le CERN n’est pas le seul complexe scientifique confronté aux turbulences de la crise énergétique

Le CERN n’est pas le seul complexe scientifique confronté aux turbulences de la crise énergétique. Le synchrotron à électrons allemand (DESY), situé à Hambourg, qui abrite le laser à rayons X le plus puissant du monde, est également aux prises avec la flambée des coûts énergétiques.

L’installation achète de l’énergie jusqu’à trois ans à l’avance pour gérer les hausses de prix soudaines. Cependant, Wim Leemans, le Directeur de la division des accélérateurs de DESY, a récemment déclaré à Nature : « aux prix actuels, nous ne pouvons pas nous le permettre. »

Les installations scientifiques du monde entier commencent à accorder plus d’importance aux coûts de l’énergie, et à l’origine de cette énergie, lorsqu’elles envisagent leurs activités.

Le supercalculateur LUMI, récemment inauguré en Finlande, tire toute son énergie de l’énergie hydroélectrique renouvelable et a été conçu pour utiliser les basses températures de la région comme système de refroidissement naturel afin de réduire la consommation d’énergie.

Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann

Source : Energy Crisis Forces Early Shutdown of Large Hadron Collider

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