Des pourparlers de paix sont en cours à Sanaa, la capitale du Yémen, après que des représentants de l’Arabie saoudite et du mouvement rebelle Houthi se sont rencontrés le 9 avril, laissant espérer un cessez-le-feu « global » après plus de sept ans de combats sanglants.
La fin des combats ?
Outre les deux factions belligérantes, une équipe de médiation d’Oman était également présente à la réunion, compte tenu des efforts constants déployés par le pays pour ramener la paix entre les deux parties depuis des années, a rapporté Reuters.
Selon la BBC, il n’y a pas eu de confirmation officielle de la part de l’Arabie saoudite, mais des sources du côté Houthi affirment que les délégations de l’Arabie saoudite et d’Oman se trouvent dans la capitale yéménite. Le chef des Houthis, Mohammed Ali al-Houthi, aurait également été photographié en train de serrer la main d’un responsable saoudien anonyme.
Lors d’une réunion au palais présidentiel de Sanaa, Mahdi al-Mashat, le chef du Conseil politique suprême des Houthis, a indiqué que l’organisation recherchait une « paix honorable » et que le peuple yéménite aspirait à « la liberté et l’indépendance », a rapporté l’agence de presse SABA.
Selon des sources citées par Reuters, les négociations ont porté sur la réouverture des ports contrôlés par les forces houthies et de l’aéroport de Sanaa, le paiement des salaires des fonctionnaires et le départ des forces étrangères du Yémen.
Mohammed al-Bukaiti, un des chefs houthi, a déclaré sur Twitter que l’obtention d’une « paix honorable » serait un « triomphe des deux parties », appelant les deux parties à « préserver une atmosphère pacifique et à se préparer à tourner la page du passé ».
L’envoyé des Nations unies pour le Yémen, Hans Grundberg, a expliqué que les pourparlers de paix étaient « les plus proches d’un progrès réel vers une paix durable ».
« C’est un moment qu’il faut saisir et sur lequel il faut s’appuyer. C’est une véritable occasion de lancer un processus politique inclusif sous les auspices de l’ONU pour mettre fin au conflit de manière durable », a-t-il confié à l’agence AP News.
La guerre au Yémen a débuté à la suite d’un soulèvement des forces houthies qui a conduit à l’éviction du gouvernement yéménite de la capitale en 2015. Une coalition dirigée par l’Arabie saoudite est entrée au Yémen peu après, l’Arabie saoudite craignant que les rebelles soient des alliés de son rival, l’Iran. Avec le soutien des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France en matière de logistique et de renseignement, la coalition a rassemblé des alliés au sein du Yémen et s’est battue.
Des dizaines de milliers de personnes sont mortes et près de 80 % de la population dépend de l’aide humanitaire.
Un responsable houthi a indiqué samedi que les rebelles avaient obtenu la libération de 13 détenus par l’Arabie saoudite qui les avaient échangés contre un détenu saoudien. Cette transaction a eu lieu avant qu’un échange de prisonniers plus important ne soit approuvé par les parties belligérantes à l’issue de pourparlers menés le mois dernier en Suisse par les Nations unies et le Comité international de la Croix-Rouge.
L’Iran a cessé ses livraisons d’armes aux forces houthies
Quelques semaines plus tôt, l’Iran avait également accepté de cesser ses livraisons d’armes aux forces houthies au Yémen, dans le cadre d’un accord visant à rétablir les relations diplomatiques avec l’Arabie saoudite, qui avaient été établies par la Chine, a rapporté le Wall Street Journal, citant des responsables américains et saoudiens.
Rédacteur Fetty Adler
Collaborateur Jo Ann
Source : Peace Talks Commence Between Saudi Arabia and Houthi Leaders in Yemen
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