La mission lunaire chinoise Chang’e 4 a découvert ce qui semble être la première indication de minéraux dans le manteau lunaire. La découverte a été faite par des chercheurs des observatoires astronomiques nationaux de l’Académie chinoise des sciences.
Minéraux sur la lune
Début janvier, Chang’e 4 a atterri à l’intérieur du cratère Von Karman situé du côté non visible de la Lune. Le cratère est l’une des plus grandes structures d’impact connues de l’ensemble du système solaire et a été identifié comme un lieu idéal pour étudier les matériaux du manteau lunaire. Tout comme la Terre, la Lune a une croûte, un manteau et un noyau. Les scientifiques savent que la croûte est composée de silicate d'aluminium. Ce qui reste un mystère est la composition du manteau. La précédente mission lunaire envoyée par les agences spatiales américaine et russe n’avait pas fourni de réponse. C’est pourquoi la découverte de Chang’e 4 est d’une importance capitale.
Le mobile de la mission a analysé des échantillons de sol contenant des fragments du manteau supérieur du satellite. «Le sol testé (...) présente des profils de réflectance de la lumière qui indiquent des niveaux élevés de pyroxène et d'olivine à haute teneur en calcium, deux minéraux présents dans de nombreuses roches ignées et métamorphiques. L’olivine, qui est abondante dans le manteau de la Terre, était auparavant difficile à trouver sur la surface lunaire», selon Live Science.
L’échantillon présentait également des traces de pyroxène à haute teneur en calcium, ce qui n'est pas le cas sur la surface lunaire. Les scientifiques théorisent qu'ils peuvent représenter des matériaux profondément ancrés dans le manteau. Les chercheurs envisagent de collecter davantage d’échantillons sur la surface de la Lune afin de renforcer la validité de leurs découvertes. Savoir comment la Lune s’est formée est essentiel pour comprendre certains des mystères de la Terre.
On pense que la Lune s'est formée lorsqu’un impact à grande échelle sur la Terre a projeté des matériaux dans l’espace. Initialement, la Lune aurait été un océan de magma en fusion, où les minéraux se seraient séparés par leur densité. La Lune a la même structure à 3 couches que la Terre, mais ne fait pas face aux complications de la tectonique des plaques. Comprendre comment la Lune a évolué peut potentiellement éclairer un peu ce mystère.
La mission indienne
L’Inde, voisine de la Chine, se prépare pour sa deuxième mission sur la Lune. Et cette fois, la mission Chandrayaan-2 vise à trouver des minéraux sur la Lune. L’hélium-3 est particulièrement intéressant. L’élément est un isotope de l’hélium et peut potentiellement devenir une source d’énergie nucléaire sans déchets. Selon les estimations, une tonne d’hélium-3 peut coûter jusqu’à 5 milliards de dollars. On estime que la Lune contient 1 million de tonnes d'hélium-3, qui, si on les découvrait, pourraient alimenter la Terre pendant des siècles sans causer de problèmes majeurs de pollution.
L’organisation indienne de recherche spatiale (ISRO) comprend cela et souhaite être un acteur précoce sur le marché potentiel. «Les pays qui ont la capacité d'amener cette source de la Lune sur Terre dicteront le processus. Nous ne voulons pas en faire partie, nous voulons les diriger», a déclaré le président de l'ISRO, M. Sivan, dans un communiqué (First Post). Bien que nous n’ayons pas encore mis au point la technologie nécessaire pour exploiter correctement l’hélium-3, la simple découverte d’une source abondante exploitable serait une bonne nouvelle.
Chandrayaan-2 devrait être lancé entre le 9 et le 16 juillet cette année et devrait atterrir sur la Lune d’ici le 6 septembre. La mission comprendra un orbiteur, un atterrisseur et un rover. Il va atterrir sur le pôle sud de la lune.
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