La dette nationale américaine a dépassé les 35 000 milliards de dollars le 26 juillet, son service constituant le deuxième poste budgétaire du gouvernement. (Image : Capture d’écran / usdebtclock.org)
Le 29 juillet, la dette nationale américaine a dépassé pour la première fois les 35 000 milliards de dollars et son service est désormais le deuxième poste budgétaire de l’État, juste derrière l’armée.
La dette nationale augmente à un rythme sans précédent. En janvier 2024, elle a atteint 34 000 milliards de dollars et quatre mois auparavant, en septembre 2023, elle avait atteint 33 000 milliards de dollars.
Il y a quarante ans, la dette américaine ne représentait qu’un dixième de ce montant. En 1980, la dette nationale s’élevait à 908 milliards de dollars, soit environ 3 400 milliards de dollars en valeur du dollar d’aujourd’hui.
Les administrations Trump et Biden, entrées en fonction respectivement en 2017 et 2021, ont chacune ajouté 7 000 milliards de dollars à la dette nationale.
Maya MacGuineas, présidente du Committee for a Responsible Federal Budget (Comité pour un budget fédéral responsable), a déclaré à Fox News : « cette nouvelle est extrêmement décevante, et incroyablement peu surprenante pour quiconque suit notre trajectoire fiscale. Le mois dernier, le Congressional Budget Office a averti les Américains que la dette publique était en passe d’atteindre un nouveau record dans trois ans. Le déficit atteindra près de 2 000 milliards de dollars cette année et près de 3 000 milliards de dollars dans dix ans. »
« Pourtant, malgré tous les risques et les signes avant-coureurs, ces sonnettes d’alarme semblent tomber dans l’oreille d’un sourd. La loi bipartisane de l’année dernière sur la responsabilité fiscale (Fiscal Responsibility Act), qui vise à réduire le déficit, a constitué un excellent point de départ pour la réduction de notre déficit. Ce dont nous avons besoin, c’est d’une discussion sérieuse sur la manière de poursuivre cette première étape. Au lieu de cela, nous entendons beaucoup parler de dépenses et de réductions d’impôts qui aggraveraient la situation au lieu de l’améliorer », a ajouté Maya MacGuineas. « Nous allons devoir prendre au sérieux la question de la dette, et ce, très bientôt. Les années électorales ne peuvent pas faire exception pour essayer de prévenir des dangers tout à fait prévisibles, et la dette est l’un des principaux dangers auxquels nous sommes confrontés ».
« Cessons de nous moquer de ces platitudes budgétaires suivies de mesures visant à réduire le déficit. La véritable responsabilité budgétaire ne peut exister en vase clos. Si nous voulons avoir l’espoir de remettre l’Amérique sur la voie d’un avenir durable et prospère, nos dirigeants doivent joindre la parole aux actes », a-t-elle déclaré. « Payez vos nouvelles dépenses, payez vos nouvelles réductions d’impôts ou celles qui ont été prolongées, concluez des accords, serrez-vous la main, adoptez des budgets. En un mot : gouvernez ».
Une autre étape douteuse
Le président de la commission du budget de la Chambre des représentants, Jodey Arrington (R-Texas), a déclaré que la dette nationale dépassant les 35 000 milliards de dollars était « une autre étape douteuse dans le déclin budgétaire de la nation la plus puissante et la plus prospère de son histoire », comme le décrit un communiqué de presse à ce sujet.
Ces propos font suite à ceux tenus par Jerome Powell en février dans l’émission 60 Minutes, lorsqu’il a déclaré que les États-Unis étaient « sur une trajectoire budgétaire insoutenable ».
« Cela signifie simplement que la dette augmente plus vite que l’économie. C’est donc insoutenable. Je ne pense pas que cela soit controversé », a-t-il ajouté.
Le Congressional Budget Office (CBO), organisme non partisan, prévoit que la dette publique atteindra un niveau record de plus de 106 % du PIB en 2027, battant ainsi le record établi en 1946, lorsque les États-Unis étaient en pleine mobilisation après la Seconde Guerre mondiale.
La dette nationale devrait continuer à grimper vers de nouveaux sommets.
La dette est alimentée par des déficits persistants. Cette année, le gouvernement fédéral devrait enregistrer un déficit budgétaire de 1 900 milliards de dollars, selon le CBO, soit 200 milliards de dollars de plus que l’année dernière.
Le déficit le plus important que les États-Unis aient jamais connu a été celui de l’exercice 2020, qui s’élevait à 3 100 milliards de dollars, le deuxième déficit le plus important étant celui de l’exercice 2021, qui s’élevait à 2 700 milliards de dollars. Ces déficits sont le résultat des dépenses fédérales consacrées aux programmes d’aide à la lutte contre la pandémie Covid-19.
En chiffres :
Selon UsDebtClock.org, la part de chaque citoyen dans la dette nationale s’élève aujourd’hui à 103 835 dollars et la dette par contribuable à 267 404 dollars.
En 1960, le ratio dette publique/PIB était de 52,59 %. En 1980, il était tombé à 34,63 %.
Toutefois, il est remonté à 56,85 % au tournant du millénaire et atteint aujourd’hui le niveau stupéfiant de 122,55 %.
Le ratio dette/PIB est une mesure qui compare la dette publique d’un pays à son produit intérieur brut (PIB). Il donne une idée du niveau d’endettement d’un pays par rapport à sa production économique.
Un ratio élevé peut indiquer qu’un pays pourrait avoir des difficultés à rembourser ses dettes, tandis qu’un ratio plus faible indique une situation économique plus saine.
Par exemple, lorsque la Grèce a été confrontée à une grave crise de la dette vers 2010, son ratio dette/PIB était supérieur à 130 % et, en 2011, il était passé à environ 170 %.
Ce ratio élevé a été l’un des principaux facteurs des difficultés financières du pays et a conduit à des renflouements de la part de l’Union européenne et du Fonds monétaire international.
