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Monde. Donald Trump annonce des poursuites contre les grandes entreprises de la Big Tech

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L’ancien président américain Donald Trump a dévoilé le 7 juillet qu’il engageait une série de trois recours collectifs visant trois grandes entreprises de la Big Tech, Twitter, YouTube et Facebook, ainsi que leurs PDG, suite à la censure des discours en ligne. Lors d’une conférence de presse depuis le Trump National Golf Club de Bedminster, dans le New Jersey, Donald Trump s’est exprimé pendant un peu plus de 20 minutes, s’appuyant sur une action collective avec l’America First Policy Institute.

« Depuis le tout début de notre nation, la liberté d’expression a toujours été comprise comme un fondement de notre liberté et de notre force », a déclaré Donald Trump. « En Amérique, nous reconnaissons que la liberté de dire ce que nous pensons et d’exprimer la vérité… est notre cœur. Elle ne nous est pas accordée par le gouvernement, elle nous est donnée par Dieu et personne ne devrait avoir le pouvoir de nous retirer ce droit. »

Donald Trump a poursuivi en disant que les pères fondateurs ont inscrit la liberté d’expression comme un droit fondamental dans la Constitution parce qu’ils étaient conscients qu’elle est « essentielle à la prévention de l’horreur et à la préservation de notre république. »

« Mais, rappelez-vous les mots " la prévention de l’horreur, " a souligné Donald Trump. Parce que nous sommes très près de voir cela maintenant dans notre pays. Nous n’avons jamais été dans une telle position, et tout s’est passé très vite. »

Donald Trump est lui-même devenu la cible de la censure des géants de la Big Tech et fait face au bannissement systémique de toutes les applications de médias sociaux grand public. Le processus a commencé par des formes mineures de blocage, comme la suppression de messages ou l’ajout d’étiquettes d’avertissement aux tweets, lorsqu’il a commencé à remettre en question l’intégrité de l’élection présidentielle de novembre 2020, pour se terminer par un bannissement complet et permanent des trois plus grands médias américains de la Big Tech, après l’assaut du Capitole le 6 janvier.

S’attaquer à la Big Tech

« S’ils peuvent me le faire à moi, ils peuvent le faire à n’importe qui. Et d’ailleurs, c’est exactement ce qu’ils font… ce qu’ils font est incroyable, et incroyablement dangereux. »

Les recours collectifs de Donald Trump contre trois grandes entreprises de la Big Tech

Donald Trump a déposé trois recours collectifs distincts devant le tribunal de district des États-Unis pour le district sud de la Floride, contre Twitter et son PDG Jack Dorsey, YouTube et le PDG de Google Sundar Pichai, et Facebook et son PDG Mark Zuckerberg, soutenu par d’autres plaignants qui ont fait face au bannissement des plateformes et à la censure.

Les poursuites visent à obtenir des dommages et intérêts non précisés, le rétablissement des comptes et des privilèges de publication, ainsi que la suppression des méthodes de limitation telles que le shadow banning (pouvant se traduire par bannissement furtif), et les étiquettes d’avertissement. En outre, il est demandé aux tribunaux de déclarer inconstitutionnelles les protections de la loi 230, la loi la plus importante pour protéger la liberté d’expression sur internet, votée en 1996.

Dans son discours, Donald Trump a déclaré que les grandes entreprises technologiques « collaborent avec le gouvernement, les grands médias et une grande partie d’un parti politique pour réduire au silence et supprimer les opinions du peuple américain ». Il a déclaré que les entreprises ne comptent plus comme des sociétés privées après avoir obtenu le bouclier de la section 230, qualifiant la législation de « subvention gouvernementale massive. »

« Ces entreprises ont été cooptées, contraintes et armées par le gouvernement et par des acteurs gouvernementaux pour devenir les exécutants d’une censure illégale et inconstitutionnelle. »

La plainte déposée contre Twitter vise spécifiquement à la fois la disposition « bon samaritain » de la section 230, qui accorde l’immunité de responsabilité pour « toute action volontairement entreprise de bonne foi pour restreindre l’accès ou la disponibilité de matériel que le fournisseur ou l’utilisateur considère comme… autrement répréhensible, que ce matériel soit ou non protégé par la constitution », et un verbiage supplémentaire protégeant la section 230 d’une annulation au niveau de l’État.

Dans les documents déposés au tribunal, les plaignants affirment que des « législateurs démocrates », dont la future vice-présidente Kamala Harris, ont menacé passivement ou activement le trio et leurs PDG de supprimer les protections de la section 230 et d’appliquer des mesures antitrust s’ils « ne censuraient pas les opinions et les contenus avec lesquels ces membres du Congrès n’étaient pas d’accord » avant la passation de pouvoir du 20 janvier.

Changer les récits

Donald Trump s’est également insurgé contre les positions dissonantes des entreprises de médias sociaux sur l’origine du SRAS-CoV-2 à l’Institut de virologie de Wuhan, qui avait été désignée à l’époque comme une théorie du complot par les médias et les scientifiques grand public, la théorie de l’épidémie provenant d’un laboratoire étant désormais largement reconnue par les sources établies.

Le 45ème président a reproché à Google et à YouTube d’interdire les contenus critiques à l’égard de l’Organisation mondiale de la santé, décrivant l’OMS comme « un organe de la Chine », même si les messages étaient rédigés par des professionnels de la santé et fondés sur des « faits scientifiques clairs ».

La démarche de l’ancien président a fait l’objet d’un soutien de la part de plaignants qui, selon Donald Trump, ont été réduites au silence par les grandes entreprises technologiques « sous le régime corrompu de la censure ».

Jennifer Horton, une enseignante du Michigan, qui s’est jointe au procès de Donald Trump contre les grandes entreprises technologiques, a été bannie de Facebook pour avoir partagé un article se demandant s’il était sain pour les jeunes enfants de porter des masques. À l’époque où elle a été bannie, Jennifer Horton essayait également d’utiliser les médias sociaux pour aider à retrouver un frère disparu dans le Tennessee. Le frère a été retrouvé mort deux mois plus tard, a-t-elle déclaré dans le procès. Elle s’est demandée si elle aurait pu empêcher sa mort si elle avait pu communiquer avec sa famille et ses amis sur son réseau Facebook.

Dans le cas de YouTube, Donald Trump a fait référence au témoignage de Kelly Victory, une spécialiste des traumatismes et des urgences au Colorado. Un pasteur avait demandé à la Dr Victory de réaliser une vidéo sur la manière d’atténuer les risques de pandémie afin que les services religieux puissent reprendre en toute sécurité. La vidéo a été retirée de Facebook, Twitter et YouTube.

Donald Trump a déclaré qu’il n’avait pas l’intention de s’arrêter à un simple recours collectif, mais qu’il comptait aller plus loin et étendre son initiative en faveur du premier amendement dans les législatures des États, au Congrès et dans les prochains cycles électoraux.

Des experts interrogés par le Washington Post ont déclaré que les recours collectifs avaient peu de chances de porter leurs fruits. Le directeur adjoint du Stern Center for Business and Human Rights de l’université de New York a déclaré que les grandes entreprises technologiques disposent de leurs propres protections au titre du premier amendement, ce qui leur permet de « déterminer quel discours leurs plateformes projettent et amplifient. » Brian Fitzpatrick, professeur de droit à l’université Vanderbilt, a quant à lui rejeté l’affirmation de Donald Trump selon laquelle la section 230 avait transformé les géants des médias sociaux en bras privés de l’administration publique : « Le fait qu’ils bénéficient d’une loi fédérale ne transforme pas quelqu’un en gouvernement fédéral. »

« Nous bénéficions tous de lois à un moment ou à un autre et cela ne nous transforme pas en gouvernement fédéral », a déclaré Fitzpatrick.

Rédacteur Fetty Adler

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