Le 10 juillet, les procureurs fédéraux du ministère de la justice ont annoncé l’inculpation d’un célèbre dirigeant d’un groupe de réflexion américain, accusé d’espionnage en tant qu’« agent chinois non enregistré » et de tentative de négociation de ventes d’armes et de pétrole iranien.
L’accusé, Gal Luft, possède la double nationalité américaine et israélienne. Les procureurs allèguent que Gal Luft a participé activement au recrutement et à la rémunération d’un haut fonctionnaire américain en 2016, représentant des intérêts ancrés en Chine par le Parti communiste chinois (PCC), tout en contournant l’exigence d’enregistrement en tant qu’agent étranger.
L’identité du fonctionnaire recruté n’a pas été révélée par les procureurs, mais ces derniers laissent entendre que la personne offrait des conseils au président élu de l’époque, Donald Trump. Gal Luft est accusé d’avoir tenté d’orienter ce conseiller vers des politiques favorables à la Chine, notamment en rédigeant des déclarations au nom du conseiller qui ont ensuite été publiées dans un journal chinois.
« L’accusé s’est livré à de multiples stratagèmes pour échapper aux sanctions et aux lois destinées à protéger notre sécurité nationale », a déclaré Christie M. Curtis, directrice adjointe par intérim du FBI, dans un communiqué de presse. « Le FBI est déterminé à défendre notre nation en appliquant les lois conçues pour promouvoir la transparence de l’influence étrangère aux États-Unis ».
Une toile enchevêtrée
Malgré les accusations, Gal Luft a clamé son innocence. Le 18 février, il s’est adressé à ses plus de 15 000 abonnés sur Twitter, déclarant qu’il avait été arrêté à Chypre à la suite d’une « demande d’extradition des États-Unis motivée par des considérations politiques ». Il a également nié toute allégation concernant des liens avec le PCC, déclarant : « je n’ai jamais été un trafiquant d’armes », bien qu’il se soit abstenu de répondre aux demandes de commentaires supplémentaires.
Arrêté en février à Chypre pour trafic d’armes, violation des sanctions iraniennes et fausses déclarations à des agents fédéraux, Gal Luft a fait une sortie inattendue après avoir été libéré sous caution dans l’attente de son extradition.
Selon Reuters, Gal Luft est codirecteur de l’Institut pour l’analyse de la sécurité mondiale, une organisation considérée comme un groupe de réflexion basé à Washington, D.C., qui se concentre sur les tendances en matière d’énergie, de sécurité et d’économie. Ses collègues ont pris sa défense, affirmant dans une déclaration du 11 juillet : « Gal Luft est un homme d’une intégrité et d’une honnêteté totales… Nous sommes convaincus de son innocence ».
Cependant, les procureurs brossent un tableau différent : ils accusent Gal Luft d’avoir orchestré un marché illicite permettant à des entreprises chinoises de vendre des armes à des pays tels que la Libye, les Émirats arabes unis et le Kenya, en dépit de l’absence de la licence américaine nécessaire.
De plus, il est accusé d’avoir servi d’intermédiaire pour des conversations entre des responsables iraniens et une société énergétique chinoise afin de discuter d’éventuels accords pétroliers, une action contreveniant aux sanctions américaines à l’encontre de l’Iran.
Liens avec l’enquête sur Robert Hunter Biden
Gal Luft est également connu pour avoir accusé Robert Hunter Biden (le fils du président Joe Biden) d’avoir des liens avec le PCC et de mener des affaires « louches » avec des entreprises chinoises.
Utilisant ses liens personnels avec CEFC China Energy (une entreprise privée basée à Shanghai), Gal Lutf a déclaré qu’il était en mesure d’authentifier les interactions commerciales de Robert Hunter Biden avec l’entreprise, y compris les réunions avec les fonctionnaires et la portée financière des transactions réalisées.
Gal Luft affirme qu’il existait une relation étroite entre Robert Hunter Biden et un agent infiltré du FBI appelé « One Eye ». Selon lui, cet agent a alerté les associés de Robert Hunter Biden au CEFC de l’imminence d’une enquête sur leurs relations avec le fils Biden.
Dans une interview accordée au New York Post et publiée le 5 juillet, Gal Luft a incité les procureurs à dévoiler l’acte d’accusation, en faisant remarquer que cela « lui ferait plaisir ». Il soutient que les accusations découlent d’une réunion qu’il a orchestrée avec des agents du FBI à Bruxelles, en Belgique, en 2019. Gal Luft soutient qu’au cours de cette rencontre, il a divulgué des informations sur les liens de la famille Biden avec CEFC China Energy aux agents de renseignement.
Avant que son père n’assume ses fonctions présidentielles, Robert Hunter Biden s’est engagé dans des transactions de plusieurs millions de dollars avec CEFC en 2017 pour des initiatives énergétiques qui ne se sont finalement jamais concrétisées, comme l’a rapporté le Washington Post. Robert Hunter Biden est également accusé d’avoir exploité le nom de Joe Biden dans ces transactions créant ainsi un conflit d’intérêts potentiel. Cependant, il n’est pas encore déterminé si Joe Biden était personnellement au courant de ces transactions commerciales.
Le New York Post a fait état d’échanges de courriels entre Robert Hunter Biden et ses associés laissant entendre qu’une partie des bénéfices de la transaction serait réservée au « grand patron ». Ce rapport a déclenché une enquête sur la connaissance éventuelle de Joe Biden quand à ces transactions.
Rédaction Fetty Adler
Collaboration Jo Ann
Source : Prominent US Think Tank Leader Accused of Espionage and Illicit Dealings With the CCP
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