Onze jours après le tremblement de terre en Turquie qui a fait près de 40 000 morts, une adolescente de 17 ans a été sortie vivante des décombres le jeudi 16 février. Plusieurs autres sauvetages miraculeux ont été signalés mais ils sont de plus en plus rares.
Une vidéo publiée par la municipalité de Sakarya montre l’adolescente entourée de sauveteurs, emmenée sur un brancard, enveloppée dans une couverture thermique et recevant une perfusion intraveineuse.
L’adolescente était ensevelie depuis 248 heures sous les décombres d’un immeuble situé à Kahramanmaras, dans le sud-est de la Turquie, selon un rapport de la chaîne de télévision TRT Haber.
Le bilan du séisme de magnitude 7,8 qui a frappé la Turquie et la Syrie le 6 février dépassait les 41 000 morts au 16 février, selon les autorités des deux pays. Le bilan en Turquie faisait état de 36 187 morts, ce qui fait de ce séisme le plus meurtrier de ce dernier siècle.
Une situation humanitaire catastrophique
Le bilan en Syrie s’élève à plus de 5 800 morts, aggravant encore la situation désastreuse du pays déjà fragilisé par un conflit qui dure depuis 12 ans. On ne s’attend donc pas à ce que de nombreuses autres victimes soient découvertes vivantes sous les décombres dans les jours à venir.
Selon le gouvernement syrien, 1 414 personnes sont mortes dans le territoire qu’il contrôle. Dans le nord-ouest du pays contrôlé par les rebelles, plus de 4 000 personnes sont mortes. D’après les secouristes, personne n’a été retrouvé vivant depuis le 9 février.
Deux jours après avoir annoncé un appel d’urgence aux dons de 400 millions de dollars pour les Syriens touchés par le tremblement de terre, l’ONU a lancé jeudi un appel à l’aide internationale de plus d’un milliard de dollars pour la mission de sauvetage en Turquie.
Le public indigné
Le chef de l’aide humanitaire de l’ONU, Martin Griffiths, qui s’est rendu en Turquie la semaine dernière, a déclaré que la population faisait face à « un chagrin indescriptible », ajoutant : « nous devons être à leurs côtés dans leurs heures les plus sombres et veiller à ce qu’ils reçoivent le soutien dont ils ont besoin. »
L’aide internationale s’est mise en place très lentement, le premier convoi de secours n’ayant atteint les zones touchées en Turquie qu’après 3,5 jours, un délai juste assez long pour qu’une personne coincée dans les décombres périsse de déshydratation.
Plusieurs personnes ont tout de même été retrouvées vivantes en Turquie le mercredi 15 février, mais le nombre de sauvetages a considérablement diminué. Aucun des deux pays touchés par le séisme n’a indiqué combien de personnes sont encore portées disparues.
Les familles qui attendent toujours de pouvoir retrouver leurs proches disparus font face au désarroi et à une colère grandissante, remettant en question la qualité des constructions qui se sont effondrées et un développement urbain profondément défectueux qui ont entraîné la désintégration de milliers de maisons et d’entreprises.
« J’ai deux enfants. Plus personne. Ils sont tous les deux sous ces décombres », a déclaré une femme du nom de Sevil Karaabdüloğlu alors que des excavatrices démolissaient ce qui restait d’un immeuble haut de gamme dans la ville d’Antakya, dans le sud du pays, où ses deux filles vivaient.
On pense qu’environ 650 personnes seraient mortes lorsque le bâtiment de la résidence « Renaissance » s’est effondré lors du séisme.
« Nous avons loué cet endroit comme un lieu d’élite, un lieu sûr. Comment puis-je savoir que l’entrepreneur l’a construit de cette façon ? … Tout le monde cherche à faire du profit. Ils sont tous coupables », a-t-elle déclaré.
Le gouvernement turc a promis d’enquêter sur toute personne soupçonnée d’être responsable de l’effondrement des bâtiments et a ordonné la détention de plus de 100 suspects, dont des promoteurs immobiliers.
Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann
Source : Fading Sparks of Hope for Turkey Earthquake Victims as Public Demands Answers
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