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Monde. Les États membres de l’ONU parviennent à un traité sur la haute mer après plus d’une décennie de négociations

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Le 4 mars, après plus de dix ans de négociations, les membres de l’ONU se sont finalement mis d’accord pour la signature d’un traité sur la haute mer. L’accord vise à assurer la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine en haute-mer, grâce à une coopération internationale.

Le navire atteint le rivage

Le Traité sur la haute mer est considéré comme un « élément crucial » visant à protéger 30 % des océans du monde d’ici 2030. 

Il a été signé à New York par plus de 100 pays, au terme de cinq jours de négociations ininterrompues. Les intérêts économiques et le partage des ressources génétiques marines ont constitué des points de désaccord lors des négociations, menaçant l’approbation du traité.

« Le débat a porté en particulier sur la définition d’une zone marine protégée. S’agit-il d’une utilisation durable ou d’une protection totale ? », a déclaré le conseiller en chef du Fonds mondial pour la nature (WWF) au Royaume-Uni.

« Le navire a atteint le rivage », a déclaré Rena Lee, présidente de la conférence de l’ONU, le dernier jour des négociations, sous les acclamations des participants à la conférence.

Protection des océans

Le dernier accord international - la convention des Nations unies sur le droit de la mer visant à protéger les océans - a été signé en 1982.

Malheureusement, cet accord, qui nommait la zone protégée « haute mer » et donnait aux pays le droit de pêcher, de naviguer et de mener des recherches, ne protégeait que 1,2 % des eaux. Toute faune se trouvant en dehors de ces zones peut être victime de la surpêche, de la pollution et d’autres facteurs.

En vertu du traité, les zones protégées imposeront des limites à la quantité de pêche autorisée, au tracé des voies de navigation et aux activités d’exploration, telles que l’exploitation minière en eaux profondes à des profondeurs de 200 mètres ou plus.

« Toute activité future dans les grands fonds marins sera soumise à une réglementation et à une surveillance environnementales strictes afin de garantir qu’elle soit menée de manière durable et responsable », a déclaré l’Autorité internationale des fonds marins à la BBC.

Les pays riches possèdent actuellement des ressources génétiques marines, c’est-à-dire du matériel biologique issu de la vie marine qui pourrait être utilisé pour la vie humaine, comme des produits pharmaceutiques, des procédés industriels et des aliments, tandis que les pays pauvres souhaitent obtenir une part égale de ces ressources.

Robert Blasiak, chercheur en océanographie à l’université de Stockholm, estime cependant que l’on sait très peu de choses sur la valeur réelle des ressources et sur la manière dont elles pourraient être distribuées.

« Nous avons recensé environ 230 000 espèces dans l’océan, mais on estime qu’il y en a plus de deux millions », a-t-il déclaré.

À l’heure actuelle, près de 10 % des espèces marines sont déclarées en danger d’extinction, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Espoir pour les mers

Laura Meller, responsable de la campagne sur les océans pour Greenpeace Nordic, a félicité les pays pour avoir « mis de côté leurs différences » afin de créer un traité visant à protéger les océans et à préserver les moyens de subsistance de milliards de personnes.

« C’est un jour historique pour la conservation et un signe que dans un monde divisé, la protection de la nature et des personnes peut triompher de la géopolitique », a-t-elle déclaré.

« Si nous disposons de sanctuaires marins protégés, la plupart des ressources marines auront le temps de se reconstituer », a indiqué le Dr Ngozi Oguguah, responsable de la recherche à l’Institut nigérian d’océanographie et de recherche marine.

Les pays devront encore se réunir pour ratifier l’accord et effectuer les préparatifs nécessaires à l’entrée en vigueur du traité.

« Avec l’accord sur le traité de l’ONU sur la haute mer, nous franchissons une étape cruciale dans la préservation de la vie marine et de la biodiversité qui sont essentielles pour nous et les générations à venir », a expliqué Virginijus Sinkevicius, commissaire européen chargé de l’environnement, des océans et de la pêche.

L’Union européenne (UE) s’est engagée à verser 40 millions d’euros (42 millions de dollars) pour soutenir la ratification du traité, a écrit le Guardian.

Pour Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU « Cette action est une victoire pour le multilatéralisme et pour les efforts mondiaux visant à contrer les tendances destructrices de la santé des océans, aujourd’hui et pour les générations à venir ».

Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann

Source : UN Reaches High Seas Treaty After a Decade of Negotiations

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