Le vendredi 9 décembre, l’administration Biden a imposé des sanctions à des dizaines de personnes et d’entités, invoquant les abus et la corruption, y compris à la Commission électorale centrale de Russie, à des responsables iraniens et à des ressortissants chinois.
La pêche illégale
Le département du Trésor des États-Unis a annoncé qu’il imposerait également des sanctions à Li Zhenyu et Zhuo Xinrong, deux ressortissants chinois, ainsi qu’à 10 entités liées à ces deux personnes, dont Pingtan Marine Enterprise (PME), cotée au Nasdaq, pour ce que Washington appelle des violations des droits de l’homme liées à la pêche illégale en Chine.
La désignation de la PME marque la première fois que les États-Unis imposent des sanctions à une entité cotée à la bourse du NASDAQ.
Selon Reuters, la PME et son fondateur Zhuo Xinrong, ainsi que la Dalian Ocean Fishing Coet (une autre des sociétés sanctionnées), et l’ambassade de Chine à Washington n’ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires.
Washington a également pris pour cible 157 navires de pêche battant pavillon chinois liés aux entités sanctionnées, selon l’agence.
Faire monter la pression
En juin, le président américain Joe Biden a signé un mémorandum sur la sécurité nationale visant à lutter contre la pêche illégale, dans le cadre des efforts promis pour aider les pays à combattre les violations présumées commises par les flottes de pêche, y compris celles de la Chine.
Les pays du monde entier s’indignent des pratiques de pêche de la Chine, affirmant que ses navires violent souvent leurs zones économiques exclusives (ZEE) de 200 milles marins et causent des dommages environnementaux et des pertes économiques.
Le gouvernement chinois a répliqué en affirmant que ses entreprises d’État respectent la réglementation en matière de pêche et qu’il a coopéré au niveau international pour lutter contre la pêche illégale. La pêche s’effectue dans les ZEE concernées conformément aux accords bilatéraux, selon Pékin.
Toutefois, le Trésor américain a délivré une licence générale autorisant les ressortissants américains à s’engager dans certaines transactions liées à la dette ou aux actions de PME jusqu’au 9 mars.
« Ces désignations montrent à quel point nous prenons au sérieux le problème de la pêche illicite et notre engagement à demander des comptes aux auteurs de graves violations des droits de l’homme », a déclaré Brian Nelson, le sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, dans le communiqué.
L’action a clôturé jeudi à 65,7 cents par action et a fait l’objet d’un arrêt de cotation vendredi après l’annonce des sanctions par le Trésor.
La valeur marchande de la PME est inférieure à 60 millions de dollars, ce qui en fait une petite action, et rien n’indique que la décision de sanctionner la société ait eu un impact important sur les échanges vendredi.
Atteinte aux droits de l’homme, corruption
Dans une action distincte, le Trésor a également désigné 40 personnes et entités liées à des allégations de violation des droits de l’homme ou de corruption dans neuf pays, dont la Russie, la Chine et l’Iran.
Washington a imposé des sanctions à la Commission électorale centrale de Russie, qu’elle accuse d’aider à superviser et à surveiller ce que les États-Unis considèrent comme des « référendums fictifs » organisés dans les zones d’Ukraine contrôlées par la Russie, ainsi qu’à 15 de ses membres.
Le Trésor a également pris des mesures contre quatre personnes qu’il accuse d’être directement impliquées dans les opérations de filtrage de la Russie. Le département d’État a désigné deux ressortissants russes en raison de violations présumées des droits de l’homme à l’encontre de civils ukrainiens.
La Russie a été accusée de nombreux crimes de guerre depuis son invasion en Ukraine en février, notamment en exploitant un système de « camps de filtrage » pour déplacer les Ukrainiens des zones occupées vers la Russie.
La Russie a nié ces allégations et accusé l’Ukraine et ses soutiens occidentaux de mener une campagne de diffamation.
Le Trésor américain a également imposé des sanctions à deux responsables chinois accusés de graves violations des droits de l’homme dans la région chinoise du Tibet : Wu Yingjie, le chef du Parti communiste chinois (PCC) au Tibet entre 2016 et 2021, et Zhang Hongbo, un haut responsable de la sécurité publique dans la région.
Les autorités chinoises sont depuis longtemps accusées de mener des politiques sévères pour réprimer les dissidents et les minorités ethniques et contrôler les activités religieuses au Tibet, des accusations que le PCC a rejetées comme étant fausses et constituant une attaque contre ses politiques gouvernementales.
L’action de vendredi a également imposé des sanctions à des responsables iraniens en raison de la répression des manifestants, ainsi qu’au Bureau général des gardes-frontières du ministère de la sécurité d’État de la Corée du Nord, et à Alpha Condé, l’ancien président de la Guinée, ainsi qu’à d’autres personnes et entités au Salvador, aux Philippines, au Mali et au Guatemala.
Les ambassades de Chine et de Russie à Washington et la mission de l’Iran auprès des Nations unies à New York n’ont pas répondu immédiatement aux demandes de commentaires sur ces mesures.
La décision de vendredi gèle tous les avoirs américains des personnes désignées et interdit généralement aux Américains de traiter avec elles.
Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann
Source : US Imposes Sanctions on China and Russia, Citing Abuses and Corruption
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