Le président Joe Biden présente son plan économique, le mercredi 15 février 2023, à la section locale 26 de la FIOE à Lanham, dans le Maryland. (Image : wikimedia / The White House / Domaine public)
Alors que les craintes d’une récession s’estompent et que les dépenses de consommation ont connu une hausse respectable en juillet aux États-Unis, les experts indiquent que les Américains doivent rester sceptiques quand au message de l’administration Biden vantant une économie « en plein essor ».
Ces derniers mois, les indicateurs économiques se sont améliorés, ce qui a incité l’administration Biden à déclarer que ses politiques économiques, ou « Bidenomics », fonctionnaient.
Toutefois, un certain nombre de dirigeants d’entreprises et d’industries ne sont pas totalement convaincus et recommandent la prudence pour l’avenir.
Les dépenses de consommation sont un indicateur clé de la santé d’une économie
Les dépenses de consommation, qui représentent environ 70 % du produit intérieur brut des États-Unis, sont un indicateur clé de la santé d’une économie, en particulier aux États-Unis.
Les données de juillet, les plus récentes disponibles, font état d’une solide croissance des dépenses de consommation en juillet, ce qui constitue un atout pour l’administration Biden. Au cours du mois, les Américains ont ouvert leur porte-monnaie pour s’adonner à des loisirs, acheter des articles de sport et des vêtements. Cette hausse a incité Goldman Sachs à ajuster ses prévisions de produit intérieur brut pour le troisième trimestre à un taux annualisé de 2,2 %.
Cependant, le lundi 11 septembre, lors de la Barclays Global Financial Services Conference, Jamie Dimon, PDG de JPMorgan Chase, a fait part d’un point de vue qui donne à réfléchir.
« Dire que la consommation est forte aujourd’hui, ce qui signifie que l’environnement va être florissant pendant des années, est une énorme erreur », a déclaré Jamie Dimon.
Conformément à ses commentaires, certains signes indiquent que l’explosion des dépenses en juillet pourrait être de courte durée.
Les intentions de dépenses des Américains
Selon le cabinet d’audit Deloitte, qui se réfère aux données du mois d’août, les Américains s’inquiètent de leur santé financière et nombre d’entre eux prennent des mesures pour se prémunir contre un manque de liquidités, notamment en retardant ou en supprimant complètement les achats importants.
Les conclusions de Deloitte signifient que les chiffres de juillet dont se targue l’administration Biden ne sont peut-être qu’une parenthèse dans une tendance plus large.
Deloitte affirme que les intentions de dépenses des Américains « restent sur une tendance baissière à long terme ».
De plus, les experts s’attendent à ce que les hausses agressives des taux d’intérêt de la Fed pèsent lourdement sur la demande intérieure.
Un autre indicateur clé, l’indice de confiance des consommateurs, a également connu une forte hausse en juillet, selon le Conference Board, mais s’est immédiatement effondré en août.
« L’indice des attentes basé sur les perspectives à court terme des consommateurs en matière derevenus, d’affaires et de conditions du marché du travail a chuté à 80,2 (1985=100) en août, inversant la forte hausse de juillet à 88,0 », a écrit le Conference Board.
Historiquement, si l’indice des prévisions tombe en dessous de 80, cela signifie qu’il y aura une récession dans les 12 mois à venir.
Craintes de stagnation
Alors que l’inflation et la crise du coût de la vie qui en découle pèsent encore lourdement sur le portefeuille des Américains, le risque de stagnation de l’économie est réel et pourrait avoir un impact dévastateur sur le mode de vie des Américains.
La stagflation se définit comme une croissance économique atone associée à un taux d’inflation et de chômage élevé.
Chris Williamson, économiste en chef chez S&P Global Market Intelligence, a récemment déclaré : « la quasi-stagnation de l’activité commerciale en août fait douter de la vigueur de la croissance économique américaine au troisième trimestre », ajoutant que les nouvelles commandes sont en chute libre, que les coûts des intrants augmentent et que le rythme de la création d’emplois ralentit.
Lors de la conférence du 11 septembre Jamie Dimon a déclaré que deux facteurs clés l’inquiétaient : les hausses de taux agressives des banques centrales et les gouvernements qui « dépensent comme des marins ivres ».
« Je pense qu’il y a un faux sentiment de sécurité, que ces deux choses finiront par s’arranger. Je ne sais pas », a indiqué Jamie Dimon.
Un autre indicateur clé relatif au nombre de demandes de prêts hypothécaires, a chuté la semaine dernière à son niveau le plus bas depuis 1996.
Ainsi, même si l’administration Biden a des raisons de se réjouir, la prudence reste de mise.
Rédaction Fetty Adler Collaboration Jo Ann
Source : As Biden Touts Economic Successes, Experts Recommend Caution
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