Washington vient d’accueillir un premier vol de 221 réfugiés afghans ayant travaillé aux côtés de l’armée américaine en Afghanistan. Parmi les nouveaux arrivants figurent 57 enfants et 15 bébés.
Ces réfugiés afghans, qui ont apporté leur aide aux troupes américaines en Afghanistan en tant qu’interprètes, leur fournissant des services logistiques et administratifs, risquent de subir des représailles de la part des forces rebelles talibanes. Ils sont actuellement hébergés sur la base militaire de Fort Lee, en Virginie, où ils séjourneront pendant une semaine, le temps que les formalités administratives soient réglées.
Dans un communiqué du 30 juillet, le président Joe Biden a qualifié le vol d’« étape importante », réitérant la promesse de l’Amérique « à l’égard des milliers d’Afghans qui ont servi main dans la main avec les soldats et diplomates américains ces 20 dernières années en Afghanistan ».
Le président a déclaré que les réfugiés Afghans et leurs familles sont éligibles au programme de visas spéciaux d’immigrants (SIV), spécifiquement créé pour les interprètes afghans et irakiens qui ont travaillé pour l’armée américaine. Depuis 2008, environ 70 000 ressortissants afghans se sont installés aux États-Unis dans le cadre de ce programme. À l’heure actuelle, plus de 20 000 demandes sont en cours dont la moitié se situe à la première étape du processus.
« Ces premiers Afghans peuvent venir directement aux États-Unis parce qu’ils ont déjà fait l’objet d’une vérification approfondie de leurs antécédents et d’un contrôle de sécurité par la communauté du renseignement et les départements d’État et de la sécurité intérieure. Ils effectueront les dernières étapes de leur demande de visa et les contrôles médicaux requis à Fort Lee, en Virginie, avant de poursuivre leur voyage pour commencer leur nouvelle vie aux États-Unis », a déclaré Joe Biden dans le communiqué.
Critique concernant la relocalisation
Le projet de l’administration Biden concernant l’aide à la relocalisation des réfugiés afghans a suscité des critiques, une organisation de réinstallation ayant demandé au président d’accélérer le processus de transfert.
« Nous ne pouvons pas, en toute conscience, les mettre en danger dans des pays tiers dont le bilan en matière de droits de l’homme n’est pas fiable, ou dans lesquels les talibans pourraient les atteindre », a déclaré Krish O’Mara Vignarajah, le président de l’agence de réinstallation Lutheran Immigration and Refugee Service, à l’Associated Press.
Lors d’une récente réunion d’information sur la question de la relocalisation, un législateur a demandé pourquoi ces plans n’avaient pas été mis en place avant que l’administration n’annonce le retrait militaire. Dans une interview accordée à Politico, le représentant démocrate Jason Crow, qui a servi en Afghanistan, a déclaré que les évacuations auraient dû commencer « juste après l’annonce » de la décision de retrait.
Des milliers d’Afghans qui ont aidé les troupes américaines sont maintenant bloqués dans diverses parties de la nation ravagée par la guerre et de plus en plus dominée par les talibans. Le département d’État américain a mis en place un groupe de travail pour aider à l’évacuation le 19 juillet, mais beaucoup ont dit que c’était beaucoup trop tard.
« Ils ont passé tellement de temps à débattre de la direction qu’ils voulaient prendre pour l’Afghanistan dans son ensemble… Lorsqu’ils ont finalement pris la décision d’une reddition et d’un retrait précipités, ils n’ont pas anticipé certaines des conséquences involontaires ou n’ont pas vraiment joué sur de nombreux détails - (les visas) notamment », a déclaré au média le républicain Mike Gallagher.
Projets de loi
Entre-temps, le Congrès a récemment adopté une loi d’urgence pour augmenter le nombre de visas pour les alliés ayant travaillé aux côtés des troupes américaines en Afghanistan. 8 000 visas supplémentaires sont désormais autorisés. 500 millions de dollars ont été alloués pour couvrir les frais de transport, de logement et d’autres coûts liés au rapatriement des réfugiés afghans.
Le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell, a déclaré que « les sénateurs ont l’intention de tenir les promesses de notre nation aux courageux Afghans » qui ont aidé l’Amérique à combattre les terroristes. Le sénateur républicain Richard Shelby a indiqué qu’il serait « honteux » que Washington n’aide pas ses alliés. Le Sénat a adopté le projet de loi par 98 voix contre 0, et la Chambre des représentants par 416 voix contre 11.
Le 22 juillet, la Chambre a également adopté la « loi sur les alliés » de 2021 par 407 voix contre 16. Le projet de loi vise à accélérer le processus de visa SIV pour les alliés afghans.
« Un étranger peut se qualifier sur la base d’éléments crédibles de préoccupation quant à la possibilité d’une menace grave continue en Afghanistan en raison de son travail avec le gouvernement américain ou une mission de l’OTAN, alors qu’actuellement l’étranger doit avoir fait l’expérience d’une telle menace. Le projet de loi élimine également l’obligation pour chaque demandeur de soumettre une déclaration sous serment crédible décrivant cette menace », indique le résumé du projet de loi.
Rédacteur Fetty Adler
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