Des scientifiques du Brésil, des États-Unis et du Canada ont découvert que l’utilisation régulière de l’ivermectine comme agent de prévention « réduit de manière significative les taux d’infection, d’hospitalisation et de mortalité liés à la Covid-19 ». La nouvelle étude a été publiée le 14 janvier 2022 dans le journal Cureus.
Sur la base de profils d’innocuité bien connus et de précédentes études vantant l’efficacité du médicament, un programme de prévention à l’échelle de la ville a été mis en œuvre à Itajaí, une ville de l’ État de Santa Catarina, au Brésil, de juillet à décembre 2020. L’étude prospective et observationnelle a analysé 159 561 participants ayant reçu une dose d’ivermectine, en traitement facultatif, de 0,2 mg/kg/jour pendant deux jours consécutifs tous les 15 jours.
113 845 (71,3 %) des sujets étaient des utilisateurs réguliers d’ivermectine, tandis que 45 716 (23,3 %) étaient des non-utilisateurs. Le taux d’infection Covid-19 était de 3,7 % (4 197 personnes) pour le groupe utilisant l’ivermectine et de 6,6 % (3 034 personnes) pour le groupe non-utilisateur, ce qui représente une « réduction de 44 % du taux d’infection Covid-19 » avec un intervalle de confiance de 0,53 à 0,58 et une valeur p inférieure à 0,0001.
La petite plage de l’intervalle de confiance indique une plus grande probabilité que le résultat soit fiable, et la valeur p de moins de 0,05 montre que le résultat est statistiquement significatif. En outre, il a été démontré que l’ivermectine présentait un avantage en termes de mortalité, avec une réduction du taux de décès de 68 %.
La mortalité était de 0,8 % dans le groupe utilisateur, contre 2,6 % dans le groupe non utilisateur, avec un intervalle de confiance de 0,20 à 0,49 et une valeur p inférieure à 0,0001. Après ajustement des « variables résiduelles », la réduction du taux de mortalité était en fait de 70 %.
La réduction du taux d’hospitalisation était de 56 % dans le groupe utilisateur, avec un intervalle de confiance de 0,31 à 0,63 et une valeur p inférieure à 0,0001. Après ajustement des variables résiduelles, la réduction du taux d’hospitalisation était plus élevée, à 67 %.
Mécanismes proposés
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles les chercheurs pensent que l’ivermectine est efficace dans la prévention de la Covid-19. Le médicament est connu pour avoir « des actions antiparasitaires étendues… des propriétés antivirales, antibactériennes et anti-protozoaires ».
Les effets antiviraux du médicament sont bien documentés dans les études, notamment contre « les types de virus à ARN et à ADN, y compris le VIH-1, la fièvre jaune, l’encéphalite japonaise, l’encéphalite à tiques, le Nil occidental, le Zika, la dengue, le chikungunya, l’encéphalite équine vénézuélienne et le virus de la pseudo-grippe ».
Le SRAS-CoV-2, le virus qui cause la Covid-19, nuit à l’organisme par le biais d’une « infection hémagglutinante à médiation inflammatoire qui perturbe les systèmes pulmonaire, vasculaire et endothélial, entraînant une maladie multisystémique », selon les chercheurs.
De multiples études in vitro (à l’extérieur du corps) et in silico (simulation) ont montré comment l’ivermectine peut réduire l’activité virale et l’inflammation dans le corps grâce à « plus de 20 mécanismes directs et indirects. »
L’ivermectine est une option intéressante compte tenu de son « signal d’efficacité constamment bénéfique, de son profil de sécurité bien établi et de son rapport coût-efficacité favorable. » Pour ceux qui hésitent à utiliser d’autres thérapies préventives, le médicament est une alternative bon marché et efficace.
Réduction significative des risques
La mise en œuvre du programme de prophylaxie à l’ivermectine à Itajaí a entraîné une diminution significative des taux d’infections, d’hospitalisations et de décès liés à la Covid-19. Comparé à toutes les autres grandes villes de Santa Catarina, Itajaí est la ville où le taux de mortalité a diminué le plus significativement pendant la période d’étude, ce qui indique que « la prescription médicale facultative et l’ivermectine couverte dans toute la ville peuvent avoir un impact positif sur le système de santé ».
Bien que de par sa conception, l’étude ait permis aux sujets de choisir eux-mêmes entre le traitement et l’absence de traitement au lieu de randomiser les groupes, il y a eu une tendance conservatrice car les principaux facteurs de risque de Covid-19 grave, notamment le vieillissement, le diabète et l’hypertension artérielle, étaient plus répandus dans le groupe ivermectine.
Par conséquent, les avantages de l’ivermectine pourraient avoir été sous-estimés « car il a été démontré qu’elle était particulièrement efficace chez les sujets âgés de plus de 49 ans en termes de réduction du risque absolu, ce qui correspond au groupe présentant le risque le plus élevé de Covid-19 », note l’article.
L’utilisation de l’ivermectine semblait atténuer le risque de décès par Covid-19 dû au diabète, à l’hypertension artérielle et aux maladies cardiovasculaires. En outre, les auteurs soulignent que la taille massive de l’échantillon de l’étude et les multiples ajustements pour les facteurs de confusion renforcent la fiabilité de l’analyse.
« En raison du profil de sécurité à long terme bien établi de l’ivermectine, avec des effets indésirables rares, de l’absence d’options thérapeutiques éprouvées pour prévenir les décès causés par la Covid-19 et du manque d’efficacité des vaccins dans les analyses de mortalité toutes causes confondues en vie réelle à ce jour, nous recommandons de considérer l’ivermectine comme une stratégie préventive, en particulier pour les personnes présentant un risque plus élevé de complications dues à la Covid-19 ou un risque plus élevé de contracter la maladie, non pas comme un substitut aux vaccins contre la Covid-19, mais comme un outil supplémentaire, en particulier pendant les périodes de taux de transmission élevés », concluent les auteurs.
Rédacteur Fetty Adler
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