Dans un nouveau livre, une experte en intelligence artificielle prédit que les êtres humains du futur n’auront plus de vraies familles. Ils ne posséderont rien et opteront pour des enfants virtuels dans le metaverse.
Mieux encore : vous paierez pour élever ces « enfants », tout comme vous le feriez pour ceux issus de votre chair et de votre sang biologiques.
Cette notion a été promulguée comme une victoire pour la lutte de l’humanité contre la crise de la surpopulation souvent évoquée dans un article du Telegraph du 30 mai, qui cite Catriona Campbell, décrite comme « l’une des principales autorités britanniques en matière d’intelligence artificielle et de technologies émergentes et perturbatrices ».
La génération Tamagotchi
Dans un nouveau livre intitulé AI by Design : A Plan For Living With Artificial Intelligence, Catriona Campbell affirme que « les enfants virtuels peuvent sembler être un pas de géant par rapport à la situation actuelle… mais d’ici 50 ans, la technologie aura progressé à un point tel que les bébés qui existent dans le métaverse seront indistincts de ceux du monde réel. »
Elle a ajouté : « Au fur et à mesure que le métaverse évolue, je vois les enfants virtuels devenir une partie intégrante de la société dans la plupart des pays développés. »
L’auteur a inventé le concept de « génération Tamagotchi », un symbole qui renvoie à la folie du milieu des années 90 consistant à élever des animaux de compagnie numériques sur de petits ordinateurs de poche équipés d’un minuscule écran LCD.
Le Telegraph met un point d’honneur à promouvoir le metaverse sans critique dans sa couverture éditoriale, décrivant le tout nouveau projet de MMO de Mark Zuckerberg comme « un monde numérique immersif » qui est « considéré comme l’avenir d’Internet et sera plus physiquement interactif ».
Pour compenser les déficiences évidentes du port d’un casque VR et de la pratique du LARP à l’intérieur d’une version sordide de Second Life par rapport à la création d’une famille avec un vrai conjoint et à la naissance d’un enfant réel comme un vrai être humain, Catriona Campbell suggère aux parents de se procurer simplement une paire de gants à retour haptique qui « reproduira les sensations physiques des câlins, de l’alimentation et des jeux avec sa progéniture ».
De l’argent à gagner
L’article affirme en outre que la notion d’enfants numériques n’est pas si farfelue, citant une enquête qui révèle que 20 % des personnes interrogées n’ont pas d’enfant, soit pour des raisons de responsabilité environnementale, soit parce que le simple coût de l’éducation d’un enfant les décourage.
Mais la bonne nouvelle, selon Catriona Campbell, c’est que les enfants numériques peuvent être monétisés : « Si la demande des consommateurs est là, et je pense qu’elle le sera, les enfants numériques deviendront largement disponibles pour un coût mensuel relativement faible », a-t-elle déclaré.
Et tout sera tellement mieux que les Tamagotchi pixelisés des années 90, après tout.
Catriona Campbell a expliqué son enthousiasme en déclarant qu’en utilisant des images de synthèse et une intelligence artificielle avancées, la technologie produira des « visages et des corps photoréalistes » tout en attachant des personnalités aux poupées numériques qui « seront capables de reconnaître et de répondre à leurs parents en utilisant le suivi facial et l’analyse de la voix. »
Le média a paraphrasé la thèse de Catriona Campbell de manière plus détaillée : « Elles seront capables de parler et de simuler des réactions émotionnelles, comme le gazouillis d’un bébé, le rire d’un enfant et la discussion d’un adolescent. Leurs parents pourront interagir avec eux dans des environnements numériques de leur choix, comme un salon, un parc ou une piscine. »
Et bien sûr, le meilleur des mondes sera celui des caprices et des choix de chacun : « Ils pourront également choisir la vitesse à laquelle leurs enfants numériques grandiront, si tant est qu’ils le fassent. »
Une preuve de concept
L’article cite également Baby X, une « preuve de concept » pour les enfants numériques créée par une société néo-zélandaise appelée Soul Machines.
La dernière promotion de l’entreprise s’appelle Digital AI Astrologizer, qu’elle sous-titre dans une vidéo YouTube avec le slogan « Rejoignez-nous sur le plan astral, ou autre ».
Le programme se compose d’un visage numérique et d’un robot IA maladroit à synthèse vocale qui demande des informations telles que la date de naissance et le nom de l’utilisateur tout en l’incitant à répondre à un questionnaire de personnalité.
« Un moment pendant que j’étudie les étoiles de votre carte du ciel », dit le gitan numérique
Il offre aussi tout ce que l’on peut attendre de la transformation de l’astrologie en une pseudo-science moderne : « vous vous sentez comme un Poisson aujourd’hui. Ce mouvement de Vénus vous aidera à trouver des moyens d’utiliser votre créativité et de faire avancer les choses de manière créative, même si ces choses ont tendance à être moins conventionnelles parfois. »
À vrai dire, la démonstration rappelle le type de technologie vu à l’époque de la Playstation 2 et de la Playstation 3, où les développeurs de jeux japonais et américains s’efforçaient de créer des personnages photoréalistes avec des réactions et des expressions naturelles dans le but de produire des décors cinématographiques et hautement immersifs pour leurs jeux.
La dernière mise à jour de l’entreprise concernant son gadget BabyX a été publiée en 2017. On y voyait BabyX 5.0 interagir avec BabyX 3.0 et l’entreprise démontrait que son IA pouvait reconnaître l’image d’un mouton comme étant un mouton.
On y voit avec enthousiasme et émotion une image photoréaliste d’un bébé prononçant « mouton ! » avec une petite voix de bébé, pendant la publicité.
Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann
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