Le Parc Market Lane à Toronto avec le marché St. Lawrence en arrière-plan. Les Canadiens s’inscrivent en masse à des cours d’autodéfense dans le contexte de la vague de crimes violents qui frappe le pays. (Image : wikimedia / André Ribeiro from Uberaba, Brasil / CC BY 2.0)
Les Canadiens font actuellement face à une recrudescence d’attaques violentes, notamment des agressions à l’arme blanche qui ont touché un certain nombre de villes canadiennes et coûté la vie à des innocents. Ces circonstances incitent de nombreux Canadiens, en particulier dans la métropole tentaculaire de Toronto, à suivre des cours d’autodéfense pour tenter de se protéger.
Au cours des trois premières semaines de 2023, le nombre de crimes violents à Toronto a augmenté de 37,7 % par rapport à l’année précédente et, à l’exception des homicides, toutes les catégories de crimes ont augmenté, notamment les vols de 61,2 %, les agressions de 37,8 %, les abus sexuels de 43,5 % et les cambriolages de 40,2 %, selon un rapport du quotidien canadien The National Post.
Cette crise a incité Chris Gagne, l’instructeur en chef de la Toronto Krav Maga Academy, à mettre au point de nouveaux cours d’autodéfense qui, selon lui, se vendent à guichets fermés en raison de la forte demande.
Le 5 avril, Chris Gagne a déclaré à l’émission Moore in the Morning de NEWSTALK 1010 que « les gens sont vraiment inquiets » et que ses cours « se sont vendus très rapidement ».
« Il est difficile de fonctionner en situation de stress. Vos capacités motrices se détériorent, votre conscience se développe, vous avez une vision en tunnel », a déclaré Chris Gagne, ajoutant : « nous voulons que les gens soient capables de fonctionner même dans ces circonstances, lorsqu’ils sont sous contrainte. Alors, ce n’est pas facile. »
Selon le site Web de Chris Gagne, toutes les sessions du mois d’avril sont complètes et il a ouvert de nouvelles classes jusqu’en mai qui, selon lui, se rempliront rapidement.
« Ce n’est un secret pour personne que les gens ne se sentent pas en sécurité dans les transports en commun », a écrit Chris Gagne sur son site web, ajoutant : « alors pourquoi le feraient-ils ? Presque tous les jours, les gros titres des journaux relatent des faits divers survenus dans les bus et les métros, perpétrés au hasard contre des civils innocents. »
Une série d’agressions à l’arme blanche non provoquées
L’agression massive la plus récente a eu lieu dans la ville de Calgary, en Alberta, le 3 avril, lorsqu’un homme a été arrêté après avoir poignardé trois personnes dans le centre-ville.
Le service de police de Calgary (CPS) a déclaré que les victimes avaient subi des blessures allant de légères à graves, mais que leur état était stable, selon le Calgary Herald.
Aucun motif n’a été déterminé, mais le CPS a déclaré : « de plus amples détails sur le motif, la nature des attaques et les accusations seront communiqués dès qu’ils seront disponibles ».
Deux jours auparavant, le 1er avril, à Surrey (Colombie-Britannique), un homme a été égorgé suite à une altercation avec un homme dans un bus. La GRC de Surrey a déclaré à Global News que la victime « a été transportée à l’hôpital avec des blessures mettant sa vie en danger », où elle a subi une intervention chirurgicale d’urgence.
Les autorités ont déclaré que l’attaque était « totalement non provoquée » et ont identifié l’agresseur comme étant Abdul Aziz Kawam, qui a été inculpé pour terrorisme après qu’il a été déterminé qu’il avait commis l’agression pour le compte de « l’État islamique ».
Quelques jours auparavant, fin mars, un jeune homme de 16 ans, Gabriel Magalhaes, a été poignardé et tué dans une station de métro lors d’une attaque que la police de Toronto a qualifiée de « non provoquée ». Un homme de 22 ans, Jordan O’Brien-Tobin, sans domicile fixe, a été arrêté et inculpé de meurtre au premier degré.
Au cours de l’année écoulée, à Vancouver, des habitants ont été victimes d’attaques d’inconnus non provoquées, notamment à l’arme blanche et à la machette. Dans un des cas, une femme a été aspergée d’un liquide inflammable et a été incendiée.
La vague de criminalité est en grande partie auto-infligée
Dans une tribune publiée dans le National Post, le chroniqueur hebdomadaire Adam Zivo affirme que « la triste réalité est que la vague de criminalité au Canada est en grande partie auto-infligée », ajoutant que « les décideurs politiques ont systématiquement échoué à s’attaquer aux causes profondes de la pauvreté tout en abandonnant les communautés à la violence ».
Adam Zivo estime que les décideurs canadiens, à tous les niveaux du gouvernement, ont « grossièrement mal géré la crise du logement, exacerbant le phénomène des sans-abris et, ce faisant, poussant les individus vers la toxicomanie et la criminalité ».
Il reproche aux décideurs politiques d’avoir évité les traitements axés sur le rétablissement tout en adoptant des lois sur les stupéfiants plus souples qui, selon lui, « ne reposent sur aucune preuve sérieuse » et un système judiciaire qui privilégie le bien-être des prédateurs par rapport à celui des victimes.
« Notre système de libération sous caution est défaillant. Les délinquants prolifiques sont rapidement remis en liberté, malgré des antécédents de violence inquiétants. Si, par chance, ils sont condamnés, ils sont trop souvent condamnés à des peines scandaleusement légères », a écrit Adam Zivo.
Il cite en exemple la libération d’un récidiviste violent, Jordan O’Brien-Tobin, qui avait été mis en liberté surveillée pour plusieurs délits, dont une agression sexuelle. Un juge lui a ordonné de suivre une thérapie pour des problèmes de santé mentale et de toxicomanie, mais deux semaines seulement après sa libération, il a poignardé et tué Gabriel Magalhaes, âgé de 16 ans.
