En 2018, le Parti communiste chinois (PCC) a poursuivi son régime répressif, réduisant au silence les voix pro-démocraties et celles des Droits de l’Homme par la force et l’intimidation.
C’est la conclusion du rapport Freedom In The World 2019, publié par Freedom House, une organisation de surveillance qui suit l’état des libertés individuelles dans les pays du monde entier.
La Chine a obtenu une note lamentable de 11 sur 100 à l’indice de liberté, la valeur 0 représentant « le moins de liberté » et 100 représentant « le plus de liberté ».
Démocratie et Droits de l’Homme
Selon Freedom House, « Le PCC cherche à monopoliser toutes les formes d’organisation politique et ne permet aucune opposition politique significative. Huit petits partis non communistes sont autorisés à jouer un rôle mineur dans le système politique chinois, et sont représentés au sein de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), un organe consultatif officiel. Toutefois, leurs activités sont étroitement circonscrites, et ils doivent accepter la direction du PCC comme condition de leur existence. Les citoyens qui cherchent à créer des partis politiques véritablement indépendants et les autres militants de la démocratie sont sévèrement punis ».
Le rapport fait la lumière sur l’activiste pro-démocratie Liu Xiaobo. Ce militant est mort en 2017, alors qu’il était en prison pour avoir organisé un manifeste en faveur de la démocratie. Sa femme a été maintenue sous une surveillance stricte après sa mort. Ce n’est qu’en juillet de l’année dernière qu’elle a pu s’échapper en Allemagne. Le même mois, le militant pro-démocratie Qin Yongmin, 64 ans, a été condamné à 13 ans de prison pour avoir fait circuler des déclarations en ligne critiquant les politiques du PCC. Il a déjà passé près de 22 ans en prison.
Le traitement réservé par l’État à la minorité ouïghoure du Xinjiang a également été fortement critiqué. Le rapport a mis en évidence les camps de rééducation politique déplorables gérés par le PCC, où des millions de Ouïghours ont été contraints d’abandonner leurs traditions et de se plier à l’idéologie communiste. Des enfants auraient été séparés de leurs parents pour recevoir une éducation en langue chinoise. La torture et les décès de Ouïghours auraient augmenté l’année dernière. Plusieurs groupes de défense des Droits des Ouïghours ont demandé aux gouvernements du monde entier de se pencher sur la question et de sauver la communauté de la persécution.
Le rapport a mis en évidence les camps déplorables de rééducation politique gérés par le PCC, où des millions de Ouïghours ont été contraints d’abandonner leurs traditions et de se plier à l’idéologie communiste. (Image : Capture d’écran / YouTube)
« Ce que nous attendons de la communauté internationale n’est pas seulement de la sollicitude, mais aussi des contraintes concrètes et une pression directe pour faire savoir au gouvernement chinois que les violations des Droits de l’Homme entraîneront des sanctions communes de la part du reste du monde... Il faut une action internationale efficace et contraignante pour forcer le gouvernement chinois à assouplir sa politique actuelle, qui est extrêmement répressive, en matière de Droits de l’Homme », a déclaré Dilxat Raxit, porte-parole du groupe en exil du Congrès mondial ouïghour, à Radio Free Asia.
Exporter l’autoritarisme
Le rapport de Freedom House souligne également une autre tendance inquiétante : l’exportation du modèle autoritaire chinois vers d’autres pays. En raison de l’influence croissante de la Chine, un plus grand nombre de pays pourraient chercher à s’aligner sur la nation asiatique. En 2017, le président Xi Jinping lui-même a déclaré que le modèle de croissance chinois était une excellente option pour les pays en développement.
Pékin a déjà aidé le Vénézuela à mettre en place son système de « Carnet de la patrie » qui permettra au régime Maduro au pouvoir de garder la mainmise sur les citoyens.
Pékin a déjà aidé le Vénézuela à mettre en place son système de « Carnet de la patrie » qui permettra au régime Maduro au pouvoir de garder une mainmise sur les citoyens. (Image : Capture d’écran / YouTube)
L’administration sera essentiellement en mesure de décider qui bénéficiera des prestations de l’État en fonction de son soutien ou non à la règle actuelle. Singapour est en pourparlers avec la Chine pour mettre en place plus de 100 000 capteurs de reconnaissance faciale. Le Zimbabwe, lui aussi, a exprimé son intérêt pour l’utilisation de la technologie de surveillance de Pékin.
Rédacteur Camille A.
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