Le cercueil de la reine Elizabeth II repose actuellement dans le Westminster Hall du Palais de Westminster, de manière à permettre au public de lui rendre hommage. (Image : wikimedia / David Castor / Domaine public)
Les funérailles nationales de la reine Elizabeth II auront lieu à l’abbaye de Westminster, à Londres, le 19 septembre. Les invitations à assister à la cérémonie se sont achevées le 16 septembre. Plus de 100 chefs d’État sont attendus à Londres pour participer à cet évènement. Parmi eux, le président américain Joe Biden, le président français Emmanuel Macron et l’empereur japonais Tokujin devraient tous être présents. Pour autant, des députés se prononcent contre la présence des représentants du Parti communiste chinois.
Les funérailles nationales de la reine seront aussi un « rassemblement royal mondial » auquel participeront 22 membres de familles royales. Le Daily Mail a rapporté que, pour rendre un dernier hommage à la reine Elizabeth II, les familles royales de 22 pays ont répondu et confirmé leur présence aux funérailles nationales.
Le cercueil de la reine Élisabeth II repose actuellement dans le Westminster Hall
Le cercueil de la reine Élisabeth II repose actuellement dans le Westminster Hall du Palais de Westminster, de manière à permettre au public de voir la reine une dernière fois. Depuis le 14 septembre, la foule s’est alignée pour rendre hommage à la défunte reine. Elle s’est étirée sur 7 kilomètres et s’est même étendue jusqu’au pont de Londres. Certaines personnes ont attendu leur tour pendant près de neuf heures. Une personne portant des vêtements de deuil a déclaré : « La salle était vraiment solennelle et beaucoup de gens ont versé des larmes ».
Le comte-maréchal, Edward Fitzalan-Howard, l’un des plus importants hauts fonctionnaires honorifiques du Royaume-Uni, a annoncé hier que le but principal des funérailles nationales est « d’unir les peuples du monde ». « La reine occupe une place unique et durable dans nos vies. Nous pensons que les funérailles nationales et les événements des prochains jours uniront les peuples du monde entier », a-t-il déclaré.
Le Guardian a précisé que beaucoup de ceux qui sont allés rendre hommage à la Reine ont partagé leurs émotions. M. Natakumaran, 56 ans, a été le premier à s’approcher du cercueil de la reine, après avoir fait la queue depuis 11h30, le 12 septembre, et « avoir dû retenir ses larmes en s’approchant du cercueil ».
« J’ai enlevé mon chapeau et j’ai dit à la reine "vous avez fait un excellent travail jusqu’à la fin" et je me suis à nouveau incliné », a déclaré M. Morrison, 61 ans. Parlant des heures de queue à l’extérieur, il a souligné que « passer quelques heures à subir le mauvais temps n’est rien comparé aux 70 ans de service de la Reine ».
Tim Loughton, l’un des députés britanniques sanctionnés par le Parti communiste chinois l’année dernière, a déclaré que le Royaume-Uni « ne pouvait pas avoir un représentant officiel du gouvernement communiste chinois à un événement aussi important ». (Image : wikimedia / Richard Townshend / CC BY 3.0)
Des députés britanniques se prononcent contre la présence des représentants du Parti communiste chinois
Pratiquement tous les représentants invités aux funérailles de la reine sont allés voir le cercueil avant les funérailles. Des députés britanniques ont exprimé des doutes, voire des objections, quant à la présence de responsables chinois du Parti communiste aux cérémonies de funérailles de la reine.
La BBC a relaté que Tim Loughton, un député conservateur, a déclaré aux médias, le 15 septembre, qu’il avait écrit au gouvernement britannique pour lui demander d’annuler l’invitation des autorités chinoises, aux funérailles de la reine : en raison des violations des droits de l’homme et des mauvais traitements infligés aux Ouïghours dans la région du Xinjiang.
Tim Loughton était l’un des députés britanniques sanctionnés par le Parti communiste chinois l’année dernière. Il a déclaré que le Royaume-Uni « ne pouvait pas avoir un représentant officiel du gouvernement communiste chinois à un événement aussi important ».
La députée travailliste, Helena Kennedy, qui a également été sanctionnée par Pékin, a déclaré : « Je suis fermement convaincue que les représentants du gouvernement chinois devraient être interdits à cette célébration nationale. Ils attaquent notre système parlementaire et constitutionnel par l’intermédiaire de membres de notre législature ». (Image : wikimedia / Roger Harris / CC BY 3.0)
Un autre membre du parlement, la députée travailliste, Helena Kennedy, qui a également été sanctionnée par Pékin, a déclaré : « Je suis fermement convaincue que les représentants du gouvernement chinois devraient être interdits à cette célébration nationale de la vie de notre reine au Royaume-Uni. Ils attaquent notre système parlementaire et constitutionnel par l’intermédiaire de membres de notre législature ».
Liz Truss a indiqué qu’elle serait plus offensive envers Pékin
L’attitude du gouvernement britannique à l’égard de la Chine communiste devrait se durcir dans les mois à venir. Au début du mois, Liz Truss, qui avait déjà indiqué au cours de sa campagne pour la direction du Parti conservateur qu’elle serait plus offensive envers Pékin, est devenue Premier ministre britannique.
Le Premier ministre britannique, Mme Truss, a déclaré qu’elle avait l’intention de reconnaître officiellement le traitement des Ouïghours en tant que « génocide » et qu’elle prévoyait de durcir sa position vis-à-vis de la Chine communiste. (Image : wikimedia / Prime Minister’s Office, OGL 3)
Mme Truss a déclaré qu’elle avait l’intention de reconnaître officiellement le traitement des Ouïghours en tant que « génocide », et qu’elle prévoyait de durcir sa position vis-à-vis de la Chine communiste.
Sir Lindsay Hoyle, président de la Chambre des communes a rejeté la demande des représentants du PCC
Le média américain Politico a cité un haut fonctionnaire parlementaire connaissant bien la question, selon cette source Sir Lindsay Hoyle, président de la Chambre des communes britannique, a déclaré qu’il avait rejeté une demande visant à autoriser les responsables chinois à entrer dans le palais de Westminster pour présenter leurs respects. Le rapport a souligné que Westminster Hall fait partie des chambres du Parlement et que les présidents de la Chambre des communes et les lords ont compétence sur celui-ci.
En 2021, certains hommes politiques britanniques avaient été sanctionnés par le Parti communiste chinois, pour avoir critiqué les violations des droits de l’homme commises par Pékin à l’encontre des musulmans ouïgours du Xinjiang. Suite à cela, les présidents de la Chambre des communes et de la Chambre des lords britanniques ont interdit à l’ambassadeur de Chine au Royaume-Uni, Zheng Zeguang, d’entrer dans les Chambres du Parlement, « une interdiction qui reste en vigueur tant que ces sanctions restent en place ».
Sir Lindsay Hoyle, président de la Chambre des communes britannique, a déclaré qu’il avait rejeté une demande visant à autoriser les responsables chinois à entrer dans le palais de Westminster pour présenter leurs respects. (Image : wikimedia / Richard Townshend / CC BY 3.0)
À l’époque, Sir Lindsay Hoyle avait déclaré qu’il était « inapproprié de se rencontrer dans l’enceinte de la Chambre des communes et sur notre lieu de travail, alors que son pays (celui de Zheng Zeguang) a imposé des sanctions à certains de nos membres ».
En réponse à la nouvelle, le bureau de Sir Lindsay Hoyle a déclaré qu’il « ne fait aucun commentaire sur les questions de sécurité ». Pour sa part, le gouvernement britannique a rappelé que l’accès au domaine parlementaire relevait de la décision du Parlement.
Rédacteur Jean-Baptiste Adrien-Clotaire
Soutenez notre média par un don ! Dès 1€ via Paypal ou carte bancaire.
