Lors d’un entretien le 25 février, le dirigeant chinois Xi Jinping aurait exhorté son homologue russe Vladimir Poutine, à résoudre le conflit ukrainien par le biais de négociations.
Un compte-rendu de l’entretien publié par un média d’État chinois, indique que Xi Jinping a souligné que « la situation dans l’est de l’Ukraine a connu des changements rapides », et que « la Chine soutient la Russie et l’Ukraine pour résoudre la question par la négociation ».
Les forces russes ont lancé une invasion à grande échelle de l’Ukraine aux premières heures, le 24 février, avec des frappes aériennes et l’envoi de troupes à travers le pays. Des semaines d’efforts diplomatiques n’ont pas réussi à dissuader Vladimir Poutine de lancer l’opération militaire.
Depuis le début de l’invasion, Pékin a adopté une ligne diplomatique prudente face à la crise, refusant d’employer le terme d’« invasion » ou de condamner les agissements de la Russie.
Xi Jinping appelle à « abandonner la mentalité de guerre froide »
Xi Jinping a déclaré à propos de la crise ukrainienne qu’il était important d’« abandonner la mentalité de guerre froide, d’attacher de l’importance aux préoccupations raisonnables de tous les pays en matière de sécurité et de les respecter, et de former un mécanisme de sécurité européen équilibré, efficace et durable par le biais de négociations. »
« La Chine est prête à travailler avec toutes les parties de la communauté internationale pour défendre un concept de sécurité commun, global, coopératif et durable », a déclaré Xi Jinping, selon le ministère chinois des Affaires étrangères. Il a ajouté que la Chine restait neutre dans le conflit.
Vendredi, le ministère des Affaires étrangères a également souligné que Pékin estime que la « souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays » doivent être respectées, un principe qui « s’applique également à l’Ukraine. »
La ministre adjointe chinoise des affaires étrangères, Hua Chunying a confirmé l’appel téléphonique dans un tweet, déclarant : « Le président Xi Jinping vient de s’entretenir au téléphone avec son homologue russe. Le Président Vladimir Poutine a dit que la Russie était prête à avoir un dialogue de haut niveau avec l’Ukraine. »
Pékin lève les restrictions sur les importations de blé russe
La Chine a pris la décision d’autoriser les importations de blé de toutes les régions de Russie lors de la visite de Vladimir Poutine à Pékin au début du mois de février, mais les détails viennent seulement d’être annoncés par l’administration des douanes chinoises, le 24 février.
La Russie est le premier producteur de blé au monde et en produit environ 85 millions de tonnes chaque année. Auparavant, la Chine avait restreint les importations de blé en provenance de Russie en raison de préoccupations liées à la présence du champignon de la carie naine, une maladie pouvant entraîner une grave perte de rendement pour le blé et d’autres cultures.
Cette mesure aidera Pékin à sécuriser les approvisionnements alimentaires à un moment où les prix alimentaires mondiaux atteignent leur plus haut niveau depuis 10 ans. Suite à l’attaque contre l’Ukraine, les contrats à terme sur le blé ont bondi d’environ 5 %, selon le Chicago Board of Trade. Les deux pays représentent environ un tiers de l’approvisionnement mondial en blé et étaient en hausse de 12 % au 27 février.
La sécurité alimentaire est une priorité essentielle pour Xi Jinping, qui a appelé à augmenter la production agricole et à diversifier les importations.
Cet accord avec la Chine peut également représenter une bouée de sauvetage pour l’économie russe à un moment où les exportations vers d’autres pays s’avèrent compliquées suite aux sanctions financières croissantes de l’Occident et d’autres perturbations dans la chaîne d’approvisionnement mondiale.
Pour Vladimir Poutine, les États-Unis et l’OTAN sont responsables du déclenchement de la guerre avec l’Ukraine
Toujours selon les médias chinois, Vladimir Poutine aurait dit à Xi Jinping que les raisons qui ont poussé la Russie à lancer cette « opération militaire spéciale » découlent de « préoccupations de sécurité ignorées depuis longtemps » dues à l’OTAN et aux États-Unis qui ont renié à plusieurs reprises leurs « engagements à poursuivre le déploiement militaire avancé vers l’est, remettant en question le fond stratégique de la Russie ».
Quelques semaines avant le début de l’attaque, Xi Jinping et Vladimir Poutine ont publié une déclaration commune sans précédent, alignée sur leur vision d’un ordre international anti-occidental. Ces dernières années, les deux puissances autoritaires ont également renforcé leurs liens diplomatiques, notamment en intensifiant leur coopération militaire et en menant des exercices maritimes conjoints, ce qui a suscité de vives inquiétudes à Washington et chez ses alliés occidentaux.
Pékin et Moscou ont déclaré qu’ils « s’opposent à un nouvel élargissement de l’OTAN » et ont appelé l’Occident à « abandonner ses approches idéologisées datant de la guerre froide ».
Rédacteur Getty Adler
Collaboration Jo Ann
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