Le 10 août, la police de Hong Kong a arrêté sept personnes, dont Jimmy Lai, fondateur de l’Apple Daily, un journal de style tabloïd de Hong Kong qui fait partie de Next Digital, la société mère. Les deux fils et quatre hauts fonctionnaires de Next Digital ont également été arrêtés en vertu de la nouvelle loi de sécurité nationale de Hong Kong imposée par Pékin. À la suite de ces arrestations, plusieurs politiciens américains ont condamné Pékin et le gouvernement de Hong Kong.
La police a pénétré de force dans le siège de Next Digital pour y chercher des documents. Ils ont passé quatre heures à remplir 30 boîtes de pièces à conviction et l’ensemble de l’opération de recherche a duré neuf heures. Le restaurant de thé « Café Seasons » ouvert par le deuxième fils de Lai a également été perquisitionné par la police, qui a emporté des ordinateurs et d’autres matériels comme preuves.
La police est entrée de force dans le quartier général de Next Digital pour rechercher des documents. (Image : Capture d’écran / YouTube)
Dans la soirée du 10 août, Apple Daily a publié une déclaration pour exprimer sa vive colère face à cet incident, condamnant et dénonçant les actions de la police de Hong Kong comme une violation flagrante et un abus de pouvoir contre la liberté de la presse par l’intimidation, et créant une atmosphère de répression violente. Il a ajouté que, face à ces tactiques illégales et déraisonnables, le personnel de l’Apple Daily ne cèdera pas à la peur, et continuera se battre et à dire la vérité.
Le journal a également declaré que : « Le régime croit que nous serons réduits au silence par l’intimidation et le harcèlement et qu’il peut ramener une ville internationale au niveau d’une société totalitaire du tiers monde. La liberté de la presse à Hong Kong ne tient plus qu’à un fil, mais notre personnel restera pleinement engagé dans son devoir de défendre la liberté de la presse ».
L’arrestation de Jimmy Lai et la perquisition flagrante du siège de l’Apple Daily par la police de Hong Kong ont choqué toute la société hongkongaise. Des célébrités et des net-citoyens de tous horizons, furieux contre le gouvernement de Hong Kong pour avoir supprimé la liberté de la presse, ont particulièrement souligné leur soutien continu à l’Apple Daily.
Joshua Wong a publié sur Facebook que la décision des autorités était liée aux récentes sanctions imposées par les États-Unis aux membres du PCC et aux fonctionnaires du gouvernement de Hong Kong. (Image : Capture d’écran / YouTube)
Joshua Wong, leader et fondateur du groupe pro-démocratie Demosisto désormais dissous, a indiqué sur Facebook que la décision des autorités est liée aux récentes sanctions imposées par les États-Unis aux membres du Parti communiste chinois (PCC) et aux fonctionnaires du gouvernement de Hong Kong. Selon lui, le PCC agit consciemment et fait de ses agissements un exemple afin de menacer les autres.
Joshua Wong a déclaré qu’il est suivi en permanence et que son arrestation par la police de Hong Kong en vertu de la nouvelle loi sur la sécurité nationale, pourrait n’être qu’une question de temps. Il a appelé la population de Hong Kong à soutenir Jimmy Lai et Next Digital par des actions concrètes. « Même si l’Apple Daily imprime des feuilles de papier vierges demain, nous achèterons quand même leur journal parce qu’ils rapportent la vérité et cela pour aider l’Apple Daily à se vendre ».
Chan Kin-man, l’un des fondateurs du mouvement « Occupy Central » lors de la révolte des parapluies de 2014 qui a lutté pour le suffrage universel à Hong Kong, a re-publié le post de Joshua Wong sur Facebook : « Apple Daily est un signe de liberté. Sans Apple Daily, Hong Kong n’aurait pas de liberté ».
Le lendemain, le 11 août, les habitants de Hong Kong se sont rassemblés pour soutenir Apple Daily. Certains auraient dit : « Même si le journal est imprimé en blanc, j’achèterai quand même. »
« J’achète tous les Apple Daily que je vois dans la rue, plus il a été supprimé, plus je veux l’acheter. »
« Demain, même si l’Apple Daily ne publie qu’une pile de papier vierge, j’achèterai quand même tout le papier vierge de l’Apple Daily que je trouve dans la rue. »
Les habitants de Hong Kong se sont jurés d’acheter tous les exemplaires de l’Apple Daily qu’ils trouveraient. (Image : Capture d’écran / YouTube)
Les États-Unis soutiennent fermement la liberté de la presse à Hong Kong
Le vice-président américain Mike Pence et les membres des deux partis aux États-Unis ont condamné l’arrestation de Jimmy Lai par le gouvernement de Hong Kong.
Mike Pence a tweeté que l’arrestation de Jimmy Lai et d’autres personnes par la police de Hong Kong a gravement offensé les peuples du monde entier épris de liberté.
M. Pence a ajouté une réponse au tweet qui disait « Les États-Unis continueront à se tenir aux côtés de Jimmy Lai et de tous les habitants de Hong Kong épris de liberté. » Il a également joint le hashtag « #FreeJimmyLai ».
Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a également tweeté immédiatement que l’arrestation de Jimmy Lai confirmait que le PCC avait porté atteinte à la liberté de Hong Kong.
Un certain nombre de membres républicains et démocrates du Congrès américain ont également répondu à l’arrestation de Jimmy Lai et des autres. Ils ont tweeté les mêmes sentiments et ont condamné à l’unanimité le PCC et le gouvernement de Hong Kong pour interférence avec la liberté de la presse.
Les législateurs ont également souligné qu’il s’agissait d’une attaque violente du Parti communiste chinois contre la liberté de la presse. Ils sont attristés par le fait que Hong Kong est rapidement tombé sous un régime autoritaire et ils soutiendront le peuple de Hong Kong.
La dernière nouvelle est que, grâce à la pression internationale, Jimmy Lai a été libéré sous caution après avoir été détenu pendant vingt-quatre heures.
Rédacteur Fetty Adler
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