Les Hongkongais se sont mobilisés lors de la première journée d’instauration de la loi sur la sécurité nationale
Avec la loi sur la sécurité nationale en vigueur, Les Hongkongais ont dû décider de maintenir ou non le défilé du 1er juillet, un événement annuel marquant la cession de la ville du Royaume-Uni à la Chine en 1997.
Tout d’abord, c’était la première fois que le peuple de Hong Kong ne recevait pas d’avis « sans objection » de la police depuis le transfert de souveraineté. Le défilé lui-même n’ayant même pas été reconnu, ce qui signifiait qu’une fois arrêtés dans la rue, il était certain que les gens seraient poursuivis pour « rassemblement illégal ».
Deuxièmement, il était presque certain que ce défilé du 1er juillet allait rassembler une de foule considérable, après une année du mouvement anti-extradition, car cette journée était à la fois cruciale et symbolique.
En plus d’être le 23e anniversaire du transfert de souveraineté, la loi, fortement critiquée, sur la sécurité nationale contre Hong Kong est entrée en vigueur une heure avant le 1er juillet 2020, soit à 23 heures le 30 juin. Avant la marche, il a été signalé que 5 000 policiers avaient été déployés à l’avance, prêts et en attente.
Troisièmement, la nouvelle loi sur la sécurité nationale actuellement en vigueur est si vague, tout en touchant tous les domaines, que le Parti communiste chinois (PCC) peut l’interpréter de la façon dont il le souhaite et même l’inventer au fur et à mesure. L’article 24 précise que les incendies criminels, le blocage de la circulation et l’interférence avec la circulation sont désormais classés comme des activités terroristes. Cela signifie que les Hongkongais manifestant pacifiquement ou mettant en place des barrages routiers pourraient être inculpés pour terrorisme. L’article 29 énonce que toute personne qui descend dans la rue pour protester pour la démocratie et la liberté, quelle que soit la façon dont elle le fait, sera considérée comme étant engagée dans des activités illégales.
Les « Lignes directrices internes sur l’application de la loi » de la police de Hong Kong ont déjà précisé que toutes les personnes portant une banderole avec des slogans tels que « Libérez Hong Kong, révolution de notre époque », « indépendance de Hong Kong », « Indépendance de Hong Kong – La seule issue », « Le Peuple de Hong Kong est une nation », et ainsi de suite, ou criant les slogans correspondants, sont toutes maintenant considérées comme commettant des « actes mettant en danger la sécurité nationale ». Ainsi la police peut arrêter des gens sans avertissement. Selon les « lignes directrices internes », si votre protestation implique l’un des slogans précèdent, la police peut vous embarquer.
Brandir des banderoles et crier des slogans sont désormais considérés comme des « actes mettant en danger la sécurité nationale ». (Image : Studio Incendo / flickr / CC BY 2.0)
Hong Kong maintenant gouverné par la police secrète
Même chanter « Gloire à Hong Kong » est une raison suffisante pour être arrêté. Le Secrétaire à la sécurité de Hong Kong, M. Lee Jiachao, a déclaré que peu importe les actes incriminés, la police pouvait procéder à des arrestations, enquêter et rechercher des preuves en vertu de la Loi sur la sécurité nationale tant qu’elle croyait raisonnablement que la loi était enfreinte. Hong Kong est officiellement soumise au régime de la police secrète et il n’y a pas de liberté démocratique en vertu des termes et des définitions de la Loi sur la sécurité nationale (LSN).
Et le plus effrayant c’est que si quelqu’un est pris en vertu de la LSN, il peut ne pas avoir droit à une libération sous caution, faire l’objet d’audiences secrètes et d’interrogatoire, être détenu dans des prisons secrètes et même être envoyé en Chine : S’il est reconnu coupable, il risque une peine d’emprisonnement comprise entre trois ans et la perpétuité ! C’est la nouvelle terreur créée par le Parti communiste chinois (PCC).
Quatrièmement, avant même ces manoeuvres d’intimidation qui accompagne la « Loi sur la sécurité nationale », il suffit de repenser à la campagne anti-extradition de l’année dernière. Combien de jeunes impliqués dans la lutte manquent à l’appel ? Combien de personnes ont été blessées dans les rues ? Combien de personnes ont été emprisonnées ? Et combien de personnes ont été condamnées pour avoir protesté ?
Cinquièmement, le plus difficile est que tout le monde a une famille, une l’école, un travail, des idéaux, des joies et des peines. En choisissant de sortir dans la rue, on prend de très grands risques. C’est un choix entre la vie et la lutte.
S’ils choisissent de sortir dans la rue, ils prennent de grands risques. (Image : Studio Incendo / flickr / CC BY 2.0)
Lors de la manifestation du 1er juillet à Hong Kong, les Hongkongais oseraient-ils descendre dans les rues dans des circonstances aussi dangereuses ? N’en doutez jamais, ils sont sortis! Bravant l’intimidation, les Hongkongais sont descendus dans la rue ! La scandaleuse LSN rend la restauration de Hong Kong encore plus fondamentale.
Bien qu’il n’y ait pas eu d’autorisation de la police, tout le monde est sorti de son propre chef. Il y avait des slogans toujours plus forts et toujours plus de banderoles « Libérez Hong Kong, » « Libérez Hong Kong - Révolution de notre temps, » y compris « Le Ciel détruira le PCC ! » Les gens ont chanté la mélodie familière de « Gloire à Hong Kong » dans l’après-midi du 1er juillet.
Les Hongkongais, par leurs actes, ont dit au Parti communiste chinois que « le peuple ne craint pas la mort, donc les menaces de mort sont sans valeur. » Même s’il y a 10 000 lois sur la sécurité nationale, le PCC ne sera jamais en mesure de réprimer la résistance des Hongkongais. Ne considérez pas le 1er juillet comme le jour où le Parti communiste chinois et le gouvernement de Hong Kong ont été en mesure de réprimer le peuple, mais voyez y plutôt la façon dont la tyrannie a montré sa faiblesse.
Au début du défilé, de plus en plus de gens se sont rassemblés à Causeway Bay en criant des slogans, ignorant les avertissements de la police. Ils ont crié haut et fort : « Les cinq revendications sont indispensables » et ils ont fait des gestes de protestation correspondants. Tout au long de la procession pacifique, les foules ont rempli la route, recréant les scènes héroïques pendant la période anti-extradition. Le peuple de Hong Kong utilisait son pouvoir donné par Dieu pour rejeter la loi et la tyrannie du PCC.
Les habitants de Hong Kong qui n’ont pas pris part au défilé ont assisté et applaudi témoignant ainsi de la montée en puissance du soutien de l’opinion publique devant cet événement historique. Le 1er juillet, les rues étaient remplies de gens, de Causeway Bay à l’Admiralty. On estime que plus d’un million de personnes y ont participé. Lorsque l’avant de la procession atteignait l’Admiralty, l’arrière se trouvait toujours à Causeway Bay sans la moindre rupture dans le cortège des manifestants. Un grand nombre de personnes ont fait le trajet depuis Causeway Bay jusqu’à Wan Chai.
On estime que plus d’un million de personnes ont participé au défilé du 1er juillet. (Image : Studio Incendo / flickr / CC BY 2.0)
Autour de l’emplacement du pont Goose Neck, la police a envoyé des camions avec canons à eau pour disperser la foule, et les gens ont quitté la route pour éviter d’être atteints. Pendant la manifestation, la police a fait usage de gaz lacrymogènes et de bâtons, en poursuivant les manifestants dans les rues pour essayer de les disperser. Les affrontements les plus violents ont eu lieu entre 18 heures et 20 heures, dans le secteur du pont Goose Neck à Times Square, où une foule nombreuse de manifestants était rassemblée.
La répression policière est devenue plus agressive. Ils se sont précipités dans la zone de Times Square, à l’extérieur du centre commercial de Times Square, et ont commencé à faire usage de gaz poivré et à tirer des coups de feu. Les journalistes et les manifestants présents sur les lieux se sont réfugiés dans le centre commercial. Certaines femmes journalistes étaient escortées par leurs compagnons. 370 manifestants ont été arrêtés le 1er juillet, dont 10 pour avoir violé la LSN.
Rédacteur Gabriel Olamsaint
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