Alors que la crise alimentaire mondiale continue de s’accélérer, l’Inde a perdu 13 % de sa surface cultivable en riz cette année, en raison de sécheresses importantes.
Mukesh Jain, directeur d’une société de transport de riz basée en Inde, a déclaré à Bloomberg que le coût de l’exportation de cet aliment de base crucial pourrait augmenter de plus de 10 % par tonne dès septembre.
L’article, daté du 2 août, indique aussi que les prix intérieurs ont également augmenté de 10 % dans les régions les plus touchées par la sécheresse, comme l’ouest d’Odessa et le Bengale.
L’Inde représente 40 % des exportations mondiales de riz
Le dilemme est de taille, car l’Inde représente 40 % des exportations mondiales de riz, soit 22 millions de tonnes. La Thaïlande et le Vietnam arrivent à égalité en deuxième position, avec 7 millions de tonnes. Les États-Unis sont en queue de peloton avec seulement 3 millions de tonnes.
L’article de Reuters du 5 août sur le sujet indique que l’Asie est responsable de 90 % de la production mondiale de riz.
Un agriculteur de 54 ans de l’Uttar Pradesh a décrit la situation comme étant « vraiment précaire », car il n’a pu planter du riz que sur la moitié de sa parcelle de sept acres, rapporte Bloomberg.
Kaushik Das, économiste à la Deutsche Bank, a déclaré à l’agence que la demande accrue du Bangladesh et du Moyen-Orient avait aggravé le problème, entraînant une augmentation de 30 % du coût de certaines variétés de riz.
Pendant ce temps, en Amérique du Nord, le marché à terme du riz américain a augmenté de près de 8 % depuis le début du mois de juillet, et si ce chiffre reste encore légèrement en retrait par rapport au pic de mai, les contrats à terme se négocient néanmoins à des prix jamais vus depuis 2011.
Dans un article d’avril sur le sujet, Bloomberg citait des données de l’Institut international de recherche sur le riz postulant qu’une baisse de la production d’engrais due à la montée en flèche des coûts à l’époque entraînerait une baisse de 10 % du rendement mondial des cultures.
Même si à première vue, ce chiffre peut sembler supportable, l’Institut explique que cela représente une perte de 36 millions de tonnes de riz, soit suffisamment pour nourrir un demi-milliard de personnes.
Humnat Bhandari, économiste principal à l’Institut, a qualifié cette perspective de simple « estimation très prudente ».
Un agriculteur vietnamien a déclaré à Bloomberg que le coût des engrais avait triplé d’une année sur l’autre, ce qui l’obligeait à en utiliser moins. L’inconvénient d’utiliser moins d’engrais est que les rendements des cultures chutent.
L’article a notamment constaté, sur la base de données compilées à partir de sa propre analyse, que si le prix des denrées alimentaires, telles que le blé, l’huile de palme, le maïs et le soja, avait augmenté de 78 %, le riz de type thaïlandais était en fait 15 % moins cher.
La sécheresse en Inde est grave. L’agence Reuters indique dans son article que les précipitations de la mousson dans les principales régions de culture ont connu une baisse étonnante de 45 %.
Des ramifications mondiales
Les pénuries de production en Inde pourraient avoir des ramifications mondiales importantes. Un négociant anonyme de Mumbai a déclaré : « une baisse de la production est certaine, mais la grande question est de savoir comment le gouvernement va réagir. »
« Le gouvernement est hypersensible aux prix. Une petite hausse pourrait l’inciter à imposer des restrictions sur les exportations. »
En avril, l’Indonésie, de loin le plus grand producteur mondial d’huile de palme, un ingrédient important dans les produits ménagers américains courants tels que le dentifrice et les aliments transformés, a interdit les exportations pour des raisons similaires.
Le résultat a été une hausse soudaine de 9 % des prix à terme. Toutefois, cette hausse n’a été que temporaire, car l’huile de palme a chuté de près de 50 % et se négocie à un niveau proche de son plus bas niveau de juillet 2021.
Si la sécheresse représente un problème pour l’Inde, l’abondance de pluie s’avère être un problème pour le Vietnam.
« En seulement dix jours, le total des pluies mesurées est à peu près égal à l’ensemble du mois précédent », a déclaré un agriculteur à Reuters.
« Jamais auparavant je n’ai vu qu’il pleuvait autant pendant la récolte. C’est tout simplement anormal », a-t-il ajouté.
En juillet, BNN Bloomberg a rapporté que les riziculteurs indiens se hâtaient de commencer la récolte après l’avoir retardée dans l’espoir d’obtenir de la pluie.
Le secrétaire du département de la recherche et de l’éducation agricoles, Trilochan Mohapatra, s’est montré optimiste dans ses commentaires de l’époque : « même s’il y a une petite réduction de la superficie, cela ne devrait pas faire une grande différence et ne devrait pas être une cause d’inquiétude. »
Krishna Rao, le président de l’Association des exportateurs de riz, s’est également montré optimiste, « Je m’attends à ce que d’ici début août, la superficie cultivée en riz soit proche des niveaux de l’année dernière. »
Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann
Source : India, 40% of Global Rice Exports, has Lost 13% of 2022’s Crops to Drought
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