Selon une nouvelle étude de la Food Banks Canada – FBC (Banques Alimentaires Canada), des millions de Canadiens ont déclaré souffrir de la faim dans un contexte d’inflation record, avec la montée en flèche des prix des produits de base et des coûts du logement.
Selon l’étude, 23 % des Canadiens ont déclaré manger « moins qu’ils ne devraient » et 61 % d’entre eux estiment que le coût élevé des logements est le principal facteur d’insécurité alimentaire au Canada, un sentiment qui a doublé au cours de la dernière année.
En 2021, alors que la pandémie de Covid-19 faisait rage dans tout le pays, plus de 1,3 million de Canadiens ont été contraints de recourir aux banques alimentaires, les ménages constitués d’une seule personne représentant 46,1% de ce recours, alors qu’ils ne constituent que 28,2 % de la population.
Un peu plus de 50 % des personnes ayant recours aux banques alimentaires au Canada comptent sur l’aide sociale et les mesures de soutien liées à un handicap comme principale source de revenu.
33,3 % des utilisateurs de banques alimentaires sont des enfants, même s’ils ne représentent que 19,1 % de la population totale.
Les recherches de la FBC montrent qu’un Canadien sur cinq (7 millions environ) a déclaré avoir souffert de la faim au moins une fois entre mars 2020 et mars 2022 parce qu’il ne restait pas assez d’argent à la fin du mois pour acheter de la nourriture.
Un été difficile en perspective
Kirstin Beardsley, récemment nommée chef de la direction de la Food Banks Canada, estime que « cet été devrait être le plus difficile des 41 ans d’histoire de l’organisation ».
« La majorité des banques alimentaires de toutes les régions du Canada ont déjà atteint leurs limites, et on s’attend à ce que la demande reste élevée tout au long des mois d’été, alors que de plus en plus de Canadiens luttent pour faire face à l’inflation croissante », a déclaré Kirstin Beardsley.
Selon Kirstin Beardsley, les banques alimentaires connaissent habituellement moins de trafic lors des étés « normaux », mais les travailleurs de première ligne ont déclaré ne ressentir aucun signe de ralentissement.
« Les banques alimentaires de la plupart des régions du Canada connaissent un afflux de personnes qui s’y rendent pour la première fois, un nombre qui a augmenté jusqu’à 25 % dans certaines régions, ce que nous n’avions pas vu depuis les premiers mois de la pandémie », a expliqué Kirstin Beardsley, ajoutant que les clients des banques alimentaires qui ne s’y étaient pas rendus pendant plus de cinq ans, reviennent maintenant.
« Le plus grand signe que l’inflation a un impact sérieux sur la faim et l’insécurité alimentaire au Canada, c’est que les raisons pour lesquelles les gens disent qu’ils se tournent vers les banques alimentaires semblent changer. Dans le passé, les gens se tournaient vers les banques alimentaires en cas de perte d’emploi ou de baisse de salaire, mais au cours des six derniers mois, les Canadiens nous disent qu’ils n’ont plus d’argent pour se nourrir en raison de la hausse des coûts du logement, de l’essence, de l’énergie et des aliments. C’est une indication que nous devons trouver de nouvelles solutions à plus long terme pour lutter contre la faim et l’insécurité alimentaire », a-t-elle indiqué.
Une enquête de la FBC, menée par Mainstreet Research, a révélé que près d’un quart des Canadiens déclarent manger moins qu’ils ne le devraient, un chiffre qui double pour les personnes gagnant moins de 50 000 dollars par an.
Le sondage a été réalisé par téléphone automatisé et a interrogé 4 009 adultes du 25 février au 2 mars.
Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann
Soutenez notre média par un don ! Dès 1€ via Paypal ou carte bancaire.