Membre du Conseil des droits de l’homme et dernier au classement mondial de la liberté sur Internet depuis des années
La Chine a récemment rejoint le groupe consultatif du Conseil des droits de l’homme des Nations unies et pourra désormais participer au processus de sélection et de nomination des enquêteurs internationaux. À peu près au même moment, le 14 octobre, le groupe américain de défense des droits de l’homme, Freedom House, a publié un rapport sur la liberté de l’Internet dans le monde, montrant que la Chine se trouve dernière au classement international de la liberté de l’Internet depuis six ans.
La Chine est dernière dans de nombreux classements internationaux des droits de l’homme et de la liberté.
Cette situation suscite des inquiétudes non seulement quant à la liberté des citoyens chinois, mais aussi un manque d’optimisme face à l’état des violations des droits de l’homme dans le monde.
Selon l’Agence France-Presse, le rapport d’enquête publié par Freedom House met en relief le fait que les gouvernements de dizaines de pays ont utilisé l’épidémie de Covid-19, comme prétexte pour étendre leurs pouvoirs de surveillance. De même, certains nouveaux outils technologiques qui étaient autrefois considérés comme trop intrusifs ont été utilisés pour étendre la surveillance du réseau, collecter des données et censurer les déclarations critiques, pour établir un nouveau système de contrôle social technologique.
Le rapport de Freedom House, intitulé, La liberté mondiale d’Internet diminue à l’ombre de la pandémie, avance que globalement, la surveillance accrue et la répression des discours critiques en ligne par certains gouvernements ont entraîné un déclin de la liberté en ligne dans le monde depuis dix ans : la Chine se trouvant dernière du classement pour la sixième année consécutive. Le rapport précise que les autorités chinoises « ont combiné des outils de basse et de haute technologie non seulement pour freiner l’épidémie, mais aussi pour empêcher les internautes de partager des informations provenant de sources indépendantes, pour contrer la propagande officielle ».
Ce rapport affirme que la Grande muraille pare-feu de la Chine est la frontière de défense numérique la plus stricte au monde, contrôlant le flux d’informations en ligne entrant et sortant du pays. La Chine a une longue histoire de blocage des fournisseurs de services étrangers populaires et dispose d’une infrastructure technologique centralisée qui surveille et filtre de manière exhaustive tout le trafic en provenance et à destination de la Chine.
Par ailleurs, le rapport souligne que ces dispositions montrent la tendance mondiale vers une « dictature numérique » à la chinoise et que la mise en œuvre de leurs propres normes de gestion par les gouvernements de divers pays a provoqué la « scission » du monde en ligne. De nombreux pays n’ont pas protégé les utilisateurs d’Internet, mais ont activement supprimé les droits de l’homme, ignorant l’opposition du secteur privé et de la communauté internationale.
Dans le score publié le 14 octobre, l’Islande est de nouveau le pays le plus libre, suivie de l’Estonie et du Canada, la France est au sixième rang et les États-Unis se classent au septième. La Syrie, l’Iran et la Chine sont classé les trois pays les plus répressifs.
Le rapport de Freedom House précise que les autorités chinoises « ont combiné des outils de basse et de haute technologie non seulement freiner l’épidémie, mais aussi pour empêcher les internautes de partager des informations provenant de sources indépendantes, pour contrer la propagande officielle ». (Image : Freedom House)
Hong Kong ne figure pas parmi les pays ou régions évalués dans le rapport de cette année, mais le graphique le mentionne comme partiellement libre, en notant que la promulgation par Pékin d’une loi de sécurité nationale pour Hong Kong menace d’étendre la Grande Muraille du pare-feu à cette région.
Le rapport a souligné que Pékin avait imposé des lois strictes sur la sécurité nationale à Hong Kong et formulé des réglementations strictes sur les délits d’expression, y compris des sanctions pour les manifestants solidaires. Afin d’éviter toute implication dans la loi, les sites Web politiques, les forums en ligne, les comptes personnels de médias sociaux et les applications ont été fermés ou supprimés de manière « préventive ».
L’industrie technologique américaine a également annoncé la suspension des accords de partage de données avec les autorités locales chargées de l’application des lois afin d’éviter les violations des droits de l’homme. En effet, les autorités peuvent exiger que l’entreprise stocke les données des utilisateurs dans la juridiction, sinon elle encourra un blocus ou de lourdes amendes.
Le chercheur de Nanjing Guo Quan emprisonné après avoir publié 520 Citations de Guo Quan sur WeChat
En ce qui concerne la liberté de l’internet, d’innombrables Chinois en ont payé le prix, mais n’ont ni regretté ni battu en retraite. Outre les célèbres militants de la liberté sur Internet comme Huang Qi, Guo Quan, un universitaire de Nanjing qui a été à nouveau détenu pendant près de neuf mois, est également un représentant éminent. Deux ans après sa libération de prison, Guo Quan, qui avait purgé une peine de dix ans pour avoir formé le Nouveau Parti populaire de Chine, a été de nouveau détenu pendant près de neuf mois au début de l’année : pour « incitation à la subversion du pouvoir de l’État », après avoir publié de nombreux articles en ligne commentant l’état de la nation et l’épidémie.
Free Asia a rapporté que Guo Quan a admis lors d’une récente rencontre avec son avocat que les faits, dont on l’accusait, étaient tous des articles qu’il avait écrits sur WeChat, soit 520 Citations de Guo Quan. Lorsque le coronavirus, également connu sous le nom de virus du parti communiste chinois ou Covid-19, s’est propagé pour la première fois à Wuhan, il a publié ces articles, critiquant le contrôle inefficace du gouvernement. Il a exprimé son mécontentement à l’égard du système existant. L’avocat a déclaré que Guo Quan a admis avoir écrit ces articles de son propre chef , qu’il n’a aucune objection à l’emprisonnement et s’est préparé au pire. Mais il estime qu’il n’a pas violé les règles de la censure en ligne.
Rédacteur Charlotte Clémence
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