Selon un récent rapport publié par le CSBA (Center for Strategic and Budgetary Assessments), le Parti communiste chinois (PCC) coopte des élites en Europe pour accroître son influence dans la région. À cette fin, Pékin met en place des « groupes d’amitié » dans toute l’Europe, afin de façonner les élites à l’idéologie communiste.
L’infiltration des groupes d’amitié
Les groupes d’amitié sont généralement composés d’élites de la classe commerciale et politique d’un territoire défini qui cherchent à développer des liens bilatéraux étroits avec la Chine. Ces groupes agissent en tant qu’intermédiaires et porte-paroles de la politique étrangère et des objectifs intérieurs de Pékin. Ces groupes sont souvent déguisés en associations locales dirigées par les citoyens du pays hôte. Les élites cooptées soutiennent le programme du PCC et veillent à ce que les critiques nuisibles à l’image et à la politique du Parti soient détournées. Ces élites organisent des événements pour promouvoir les vertus du PCC, encourageant les transferts de technologie et s’efforçant également de modifier les politiques européennes afin de les rendre favorables à la Chine.
Le rapport donne des exemples de certains de ces groupes d’amitié établis en Europe - l’Association d’amitié Italie-Chine, le Groupe d’amitié UE-Chine et la Chambre de coopération mutuelle Tchéco-Chinoise. Les dirigeants de ces groupes ont été identifiés comme ayant parlé et agi pour le PCC, à l’encontre des valeurs européennes. Certaines des politiques encouragées par ces dirigeants posent de sérieux risques pour la sécurité européenne. Le rapport théorise que les groupes d’amitié sont soit un moyen pour Pékin de rallier le plus grand nombre de gouvernements possible, soit un moyen d’éroder la volonté collective de l’Europe.
Les groupes d’amitié sont généralement composés d’élites de la classe commerciale et politique d’un territoire défini qui cherchent à développer des liens bilatéraux étroits avec la Chine. (Image : pixabay / CC0 1.0)
Au début de cette année, une association appelée « le Pont de la Chine » a été créée dans le but déclaré de promouvoir la « compréhension » entre la Chine, l’Allemagne et l’Union européenne. Ulrich Delius, directeur de la Société pour les peuples menacés, avait écrit une lettre au commissaire aux droits de l’homme du gouvernement fédéral allemand, déclarant que son organisation est très préoccupée par le fait que le réseau « le Pont de la Chine » n’agit pas de manière transparente. Une figure éminente du « Pont de la Chine » est le vice-président du Bundestag allemand, Friedrich, qui a été qualifié d’« ami accueilli par le gouvernement chinois » par le Quotidien du peuple, soutenu par le PCC.
Qian Yuejun, un juriste allemand, révèle qu’il existe des preuves reliant le « Pont de Chine » au PCC et que les affirmations du groupe selon lesquelles il ne recevrait pas d’argent du gouvernement chinois sont douteuses. « Le PCC paiera n’importe quel prix pour exercer son influence sur les sociétés et les politiques européennes et américaines... Il y a encore des politiciens qui sont inextricablement liés au régime du PCC, et une fois qu’il y a des intérêts particuliers, beaucoup de gens donnent une plate-forme au PCC... Il y a une différence entre l’argent direct et indirect, et il y a de nombreuses façons de financer quelque chose indirectement... Il n’est pas facile d’utiliser les concepts occidentaux pour comprendre comment le PCC investit de l’argent dans ces cercles politiques », a-t-il déclaré à Radio Free Asia
L’affirmation selon laquelle l’association « Le Pont de la Chine » ne reçoit pas de subvention de la part de Pékin est douteuse. (Image : pixabay / CC0 1.0)
Réponse à la menace
Pour faire face à la menace d’une influence chinoise croissante, le rapport demande aux institutions universitaires et de recherche européennes de mener des études rigoureuses sur ces opérations. Des mécanismes administratif devraient être mis en place pour servir de registres gouvernementaux sur l’influence du PCC. En outre, les règles relatives à la responsabilité et à la transparence doivent être renforcées afin que les activités des « groupes d’amitié » puissent être examinées de près.
Les groupes d’entreprises et de la société civile doivent mettre en commun leurs ressources et partager les informations qui permettraient d’exposer la tentative de la Chine d’influencer l’Europe. Le rapport conseille d’établir des comparaisons entre pays, car cela pourrait fournir davantage d’indices sur les modes de fonctionnement du PCC, ses principales cibles et sa stratégie globale en ce qui concerne les projets du Parti pour l’Europe.
Rédacteur Fetty Adler
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