L’ambassadeur de Chine au Canada , Cong Peiwu, a émis une menace à peine voilée à l’encontre du Canada pour son soutien aux manifestants de Hong Kong, disant que cela pourrait mettre en danger les Canadiens à Hong Kong. L’ambassadeur a également accusé le Canada de collaborer avec les États-Unis concernant l’arrestation de la directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou.
La menace
Cong Peiwu a sommé le gouvernement canadien de ne pas accorder l’asile aux résidants de Hong Kong qui tenteraient d’échapper à la loi de sécurité nationale imposée par le régime chinois.
« Nous exhortons vivement la partie canadienne à ne pas accorder le prétendu asile politique à ces criminels violents à Hong Kong, car il s’agit d’une ingérence dans les affaires intérieures de la Chine, et cela enhardira certainement ces criminels violents... » a-t-il déclaré.
« Si la partie canadienne se soucie vraiment de la stabilité et de la prospérité à Hong Kong, et se soucie vraiment de la bonne santé et de la sécurité de ces 300 000 détenteurs de passeports canadiens à Hong Kong, et du grand nombre d’entreprises canadiennes opérant à Hong Kong, vous devriez soutenir ces efforts pour lutter contre les crimes violents », a-t-il insisté, selon un rapport du Guardian.
Lorsqu’on a demandé à Cong Peiwu si ses propos constituaient une menace pour les canadiens à Hong Kong, il a astucieusement éludé la question en déclarant qu’il ne s’agissait que d’une « interprétation ». Cependant, les experts politiques ont clairement compris le sens de ces propos. Cette attitude dénote l’inquiétude de la Chine face à une éventuelle décision de certains pays d’accorder l’asile aux personnes fuyant Hong Kong.
François-Philippe Champagne, ministre des affaires étrangères au Canada, a qualifié les déclarations de Peiwu d’« inacceptables et inquiétantes ». Il a demandé à un ministre de convoquer l’ambassadeur chinois pour une réunion. M. Champagne souhaite également que les deux canadiens Michael Kovrig et Michael Spavor, emprisonnés en Chine, soient autorisés à rentrer chez eux. Ces deux Canadiens ont été arrêtés et détenus quelques jours seulement après l’arrestation par le Canada de la directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou.
Un rassemblement canadien en soutien à Hong Kong avec des banderoles demandant la libération des citoyens canadiens Michael Kovrig et Michael Spavor, détenus en Chine. (Image : Capture d’écran / YouTube)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a riposté à la Chine en déclarant que son pays s’exprimerait haut et fort en faveur des droits de l’homme, qu’il s’agisse de mettre en lumière la persécution des Ouïghours ou l’éradication de l’autonomie à Hong Kong. Environ 300 000 Canadiens travaillent à Hong Kong et la déclaration de l’ambassadeur de Chine constitue une menace pour eux. Le Canada n’est pas le seul pays visé par Pékin pour avoir offert l’asile aux Hongkongais en fuite. La Grande-Bretagne est également concernée depuis que le pays a annoncé que les Hongkongais détenteurs d’un passeport britannique d’outre-mer (BNO) seront autorisés à immigrer et même à obtenir la citoyenneté.
On estime qu’environ 300 000 Hongkongais détiennent actuellement un passeport BNO, et que 2,9 millions de personnes supplémentaires peuvent en obtenir un. Le ministère chinois des affaires étrangères a déclaré qu’il pourrait annuler la reconnaissance des passeports britanniques des citoyens de Hong Kong.
Le soutien international à la Chine
Par le biais de l’ONU, la Chine a pu obtenir un soutien important de pays comme le Pakistan, l’Afghanistan, le Bangladesh, l’Iran, l’Irak, la Palestine, la Russie, le Soudan, la Syrie, l’Ouganda, etc.. En revanche, seules 39 nations, pour la plupart occidentales, se sont opposées à la prise de contrôle de Hong Kong par la Chine communiste.
Par le biais de l’ONU, la Chine a pu obtenir un soutien important de pays comme le Pakistan, l’Afghanistan, le Bangladesh, l’Iran, l’Irak, la Palestine, la Russie et d’autres encore. (Image : Nelson Pavlosky / flickr / CC BY-SA 2.0)
L’essentiel du soutien que la Chine a obtenu provient de pays en développement avec lesquels elle entretient des liens commerciaux étroits. Sur les 54 pays qui l’ont soutenue, 28 étaient des pays d’Afrique et 8 du Moyen-Orient. Seuls 45 de ces pays ont soutenu les politiques de la Chine dans le Xinjiang. Bien que le Pakistan ait également signé la déclaration de la Chine sur le Xinjiang, il s’est abstenu de la lire publiquement à l’ONU.
Rédacteur Fetty Adler
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