Un nouveau rapport du département américain de la défense a averti que la Chine doublerait le nombre de ses ogives nucléaires au cours des dix prochaines années, tout en développant les différentes manières de déployer ces armes. Le rapport, intitulé « Développements militaires et sécuritaires impliquant la République populaire de Chine – 2020 », a été présenté au Congrès.
Capacités nucléaires
Le rapport spécule que la Chine possèderait des ogives nucléaires dont le nombre se situerait dans une fourchette basse-environ 200. C’est la première fois que l’armée américaine révèle ce chiffre publiquement, ce qui indique que le Pentagone considère désormais l’armée chinoise comme une menace sérieuse. Les estimations précédentes de la Federation of American Scientists (Fédération des scientifiques américains) totalisaient le nombre des ogives chinoises à 320. Le rapport prévoit que la Chine augmentera son stock d’ogives nucléaires à environ 400 dans les dix prochaines années. Cette déclaration se fonde sur l’hypothèse que le régime chinois sera en mesure de sécuriser suffisamment de matériel pour créer de nouvelles armes nucléaires, sans avoir à produire de nouvelles matières fissiles.
Au début de cette année, le Global Times, un média soutenu par l’État chinois, a indiqué que le pays devrait disposer de 1 000 ogives nucléaires en peu de temps, ce qui multiplierait par cinq le stock d’armes estimé. En outre, Pékin se dirigerait vers une « triade nucléaire » Terre-Air-Mer, opérationnelle, désignant la capacité d’une armée à lancer des armes nucléaires depuis la terre, l’air ou la mer. En plus d’améliorer ses capacités nucléaires en mer et au sol, la Chine améliore ses missiles balistiques dotés de l’ogive TNA (ogive thermonucléaire à tête nucléaire aéroportée). En octobre dernier, la Chine a dévoilé son bombardier H-6N, le premier bombardier de ravitaillement en vol à capacité nucléaire, du pays.
Pékin se dirigerait vers une « triade nucléaire » Terre-Air-Mer, opérationnelle, désignant la capacité d’une armée à lancer des armes nucléaires depuis la terre, l’air ou la mer. (Image : Capture d’écran / YouTube)
La capacité nucléaire croissante de la Chine a suscité des demandes pour que le pays fasse partie du New START, un traité sur les armes nucléaires qui doit expirer en février de l’année prochaine. Le gouvernement américain n’a cessé de demander à la Chine de participer aux négociations. Cependant, Chine impose que Washington réduise son arsenal nucléaire au niveau chinois avant d’accepter de telles négociations. La Federation of American Scientists a calculé que l’Amérique et la Russie possèdent respectivement 3 800 et 4 300 armes nucléaires.
Présence militaire mondiale
Chad L. Sbragia, sous-secrétaire adjoint à la défense pour la Chine, note que l’APL vise à développer une « armée de classe mondiale » d’ici 2050.
« Les Chinois aspirent à un statut de grande puissance dans pratiquement tous les domaines de puissance nationale globale ou composite que l’on peut évaluer... Pour y parvenir, cela signifie qu’ils doivent avoir... une convergence mondiale à l’échelle la plus large possible. Pour l’APL, cela signifie qu’elle a l’intention de sortir. Je pense que c’est certainement l’un des aspects de ce que signifie une "armée de classe mondiale"... la capacité d’avoir une influence à distance, au moment et à l’endroit de son choix. Ils aspirent certainement à le faire », a souligné M. Sbragia dans une déclaration.
Deux officiers de la marine chinoise à l’intérieur d’un sous-marin. (Image : Capture d’écran / YouTube)
L’année dernière, l’APL a élargi sa participation à des exercices militaires avec d’autres nations. Pékin tente également de normaliser sa présence militaire à l’étranger. Actuellement, la Chine dispose d’une base militaire internationale à Djibouti. Pékin envisagerait de mettre en place des installations logistiques militaires dans des pays comme la Thaïlande, le Pakistan, les EAU, le Kenya, l’Angola, la Tanzanie, etc. Un réseau militaire mondial de l’APL pourrait permettre aux Chinois d’interférer avec les opérations militaires américaines ainsi que de fournir un soutien aux activités militaires offensives contre les États-Unis.
Rédacteur Fetty Adler
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