Rapport du parti conservateur britannique sur les violations des droits de l’homme en Chine au cours des cinq dernières années
La Commission des droits de l’homme du Parti conservateur britannique a récemment publié un rapport détaillant les violations des droits humains perpétrées par le Parti communiste chinois (PCC) entre 2016 et 2020. Le rapport intitulé The Darkness Deepens : The Crackdown on Human Rights in China (L’obscurité augmente : La répression des droits de l’homme en Chine) détaille comment Pékin a violé les droits des minorités religieuses, persécuté les groupes pro-démocratiques et censuré la liberté d’expression. Voici quelques-unes des conclusions de ce rapport :
Suppression de la liberté d’expression : Plus de 100 journalistes ont été détenus dans des conditions dangereuses pour avoir couvert des informations que le PCC jugeait choquantes. Les dissidents sont contraints de se confesser sur les chaînes nationales CGTN et CCTV. L’objectif est de renforcer l’image du parti tout en qualifiant de dangereux et chaotiques les militants pour la liberté d’expression et la démocratie. L’ensemble du secteur de l’éducation a été placé sous le contrôle du parti et les étudiants sont soumis à un lavage de cerveau pour les amener à se conformer à l’idéologie communiste.
Violation des droits de l’homme en relation avec le virus du PCC : Le PCC a réduit au silence de nombreux lanceurs d’alerte qui ont tenté de révéler au monde la vérité sur la pandémie virale. Il s’agit notamment des médecins qui ont donné l’alerte en premier et de journalistes qui ont couvert la question dès les premiers stades de l’épidémie. Par exemple, Zhang Zhan, un journaliste citoyen qui a fait un reportage à Wuhan au plus fort de la pandémie, a été condamné à quatre ans de prison.
Pékin a forcé les Tibétains à détruire leurs drapeaux de prière. (Image : Jinali Parikh / Pixabay)
Persécution des défenseurs des droits de l’homme : Le rapport indique que le système juridique chinois n’est pas basé sur la « souveraineté de la loi » ou la « primauté de la loi » mais sur « l’État répressif par le droit ». Entre 2017 et 2019, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a constaté que 20 défenseurs des droits de l’homme avaient été injustement détenus. Pékin utilise trois systèmes de détention pour garder les dissidents sous contrôle. Le premier est la détention administrative, le second est la surveillance résidentielle dans des lieux désignés (RSDL), le troisième est la rééducation. Le rapport met spécifiquement en évidence la détention des ressortissants canadiens Michael Kovrig et Michael Spavor ainsi que des Chinois influents comme Gui Minhai, Gao Zhisheng, Lee Ming-che et Li Yuhan.
Prélèvement forcé d’organes : Le China tribunal a trouvé des preuves que la Chine prélève les organes sur des prisonniers sans leur consentement. Le rapport du tribunal stipule que près de 60 000 à 90 000 opérations ont été effectuées chaque année entre 2000 et 2014. En 2017, le nombre de donneurs enregistrés admissibles n’était que de 5 146. Cela signifie que la majorité des transplantations d’organes effectuées en Chine proviennent probablement de prélèvements forcés, visant en particulier les pratiquants de Falun Gong. La façon dont le régime communiste nie et dissimule ce crime est similaire à la façon dont il traite la pandémie de coronavirus.
L’esclavagisme moderne : La mise en esclavage implique les chaînes d’approvisionnement de 83 marques internationales. Le régime communiste chinois place des fonctionnaires dans ces usines pour rendre compte quotidiennement des « pensées » des travailleurs ouïghours. Le rapport demande instamment au Royaume-Uni de cesser d’importer de Chine des marchandises soupçonnées avoir été fabriquées par des travailleurs forcés et de mettre en œuvre du « Modern Slavery Act » de 2015 qui consolide les délits d’esclavage et de trafic humain dans les supply-chains des entreprises privées.
Surveillance : Pékin renforce ses méthodes de surveillance classiques comme l’infiltration et le retour d’information. La Chine communiste est également en train de mettre en place des systèmes de surveillance massive basés sur la technologie, incluant des dispositifs de censure sur Internet, des caméras dotées de technologies de reconnaissance faciale, des satellites et des drones. Les entreprises chinoises comme Huawei, qui ont été interdites par les États-Unis, sont également utilisées à des fins de surveillance. Le PCC exporte aussi ses systèmes de surveillance à d’autres dictatures dans le monde.
Persécution religieuse et ethnique : Plus d’un million de musulmans ouïghours sont détenus dans des camps de prisonniers. Des campagnes de stérilisation et de contraception forcées ont été menées pour réduire la population ouïghoure. Les actions de la Chine contre les Ouïghours ont été qualifiées de « génocide » par le Parlement canadien. Pékin tente également d’éliminer la langue ouïghoure.
Le PCC cherche à prendre le contrôle sur les religions notamment sur le christianisme . China Aid a documenté 1 265 cas de persécution de chrétiens en 2017. En 2018, ce nombre est passé à environ 10 000. Le nombre de chrétiens détenus s’élevait à 3 700 en 2017 et à 5 000 en 2018 soit une augmentation de de 44 % entre 2017 et 2018.
Les pratiquants du Falun Gong sont confrontés à de graves persécutions depuis plus de 20 ans. Ils sont également victimes de prélèvements forcés d’organes. L’association Falun Dafa au Royaume-Uni a documenté que 747 pratiquants ont été ciblés par les autorités du Parti communiste chinois en mars et que 313 ont vu leurs maisons saccagées.
Au Tibet, la politique de répression s’est intensifiée. Les autorités ont exigé des habitants qu’ils brûlent des drapeaux de prière tibétains, ainsi que les représentations du Dalaï Lama. Dans les communautés bouddhistes de Yarchen Gar et Larung Gar, des milliers de maisons ont été détruites par l’État. L’enseignement de la langue tibétaine est en train d’être supprimé dans un effort pour détruire complètement la culture ethnique tibétaine.
Hong Kong : L’imposition de la loi de sécurité nationale est une violation de la déclaration conjointe sino-britannique, qui garantit l’autonomie et la liberté d’expression de Hong Kong. Les militants pro-démocratie, les observateurs des droits de l’homme, les travailleurs humanitaires et les journalistes ont fait face à de violentes attaques de la part des autorités de Hong Kong. On estime que plus de 10 000 manifestants ont été arrêtés et que plus de 2 300 d’entre eux font l’objet de poursuites. L’usage de gaz lacrymogènes aurait touché 88 % de la population de Hong Kong située dans les zones impactées. Les brutalités policières sont devenues monnaie courante alors que la liberté de la presse et de l’enseignement sont réprimées.
Le rapport du parti conservateur recommande au gouvernement britannique de revoir sa politique à l’égard de la Chine en mettant l’accent sur les droits de l’homme. Il demande au Royaume-Uni de prendre la tête d’une coalition internationale de démocraties qui réagira aux violations des droits de l’homme en Chine. Le rapport demande également à Londres de tenir pour responsables les auteurs de crimes de masse en Chine et de faire pression sur Pékin pour qu’il cesse d’utiliser le travail forcé dans les chaînes d’approvisionnement.
Rédacteur Fetty Adler
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