Plusieurs semaines se sont écoulées depuis que Pékin a imposé la loi sur la sécurité nationale à Hong Kong, mettant ainsi un terme à l’autonomie de la région et faisant de cette ville la énième sous contrôle communiste. Cette ville qui était considérée comme le centre financier de l’Asie de l’Est risque de perdre la confiance de la communauté internationale dans le domaine des affaires. Certaines entreprises et certains investisseurs se posent même la question de savoir s’ils doivent rester dans la ville.
Un statut financier menacé
En juin, L’agence de notation financière Moody’s a abaissé la note de Hong Kong tout en soulignant que le durcissement des contraintes sur l’autonomie de la ville conduirait à une administration moins efficace et incapable de répondre aux attentes de la population. L’agence a déclaré que la seule façon pour que la cote de crédit de Hong Kong reste supérieure à celle de la Chine continentale est que la ville dispose d’un « cadre institutionnel distinctif ». L’investisseur activiste David Webb souligne que Hong Kong souffre d’une « fuite des cerveaux » depuis le début du mouvement de protestation l’année dernière et que le Parti communiste chinois (PCC) ignore totalement les dommages qu’il cause à la ville.
« Ils veulent avoir un marché international des capitaux sur le sol chinois à Hong Kong parce que, bien sûr, les marchés des capitaux du continent sont derrière un mur de contrôle des capitaux qui vous empêche de déplacer librement l’argent à l’intérieur et à l’extérieur du continent... Hong Kong est leur seule option pour cela en ce moment, à moins que vous ne mettiez en place un marché boursier à Macao... Ils ont donc besoin de cela et je ne pense pas que le gouvernement du continent apprécie à quel point ces marchés dépendent du libre échange d’informations et de l’expression d’opinions, bonnes ou mauvaises, sur la façon dont le gouvernement dirige le pays », a-t-il déclaré au Guardian.
Les professionnels de Hong Kong cherchent à s’expatrier. (Image : Pixabay / CC0 1.0)
Les professionnels de Hong Kong envisageraient de déménager en raison de l’incertitude économique ainsi que d’éventuels taux d’imposition élevés. Les professionnels de Chine continentale bénéficient d’un taux d’imposition de 15 % pendant leur séjour à Hong Kong. Avec la prise de contrôle de la ville par le PCC, certains disent que les taxes pourraient grimper jusqu’à 45 %. Les professionnels natifs de Hong Kong envisagent d’émigrer vers des pays comme Taïwan, le Royaume-Uni et l’Australie, qui ont déjà annoncé des programmes visant à faciliter l’arrivée de ces immigrants.
Si un grand exode de professionnels avait lieu, cela compromettrait sérieusement la capacité de Hong Kong à attirer des entreprises. Pour prospérer, les entreprises nécessitent une société libre et ouverte, loin des contraintes et de la tyrannie d’un gouvernement autoritaire. Si ces professionnels pensent qu’ils peuvent obtenir une vie meilleure dans un autre pays, ils vont inévitablement émigrer.
Report des élections
Les autorités de Hong Kong ont récemment annoncé que les prochaines élections législatives seraient reportées d’un an. Les élections devaient avoir lieu en septembre. Les responsables ont invoqué l’épidémie de Covid-19 pour expliquer le retard des élections. Cependant, les manifestants pro-démocratie affirment que ce retard n’est qu’une tactique du PCC pour empêcher le camp pro-Pékin de perdre de façon lamentable.
L’administration de Hong Kong a reporté les élections. (Image : Pixabay / CC0 1.0)
Comme l’opinion sur le terrain est fortement opposée au Parti communiste, les citoyens voteront massivement pour les candidats pro-démocratie. Mais avec le report d’un an, le PCC aura suffisamment de temps pour faire sa propagande afin d’essayer de renverser l’opinion publique. L’administration de Hong Kong a également disqualifié 12 candidats pro-démocratie pour les élections. Parmi les candidats interdits figurent quatre législateurs en exercice. La Maison Blanche a condamné la décision de retarder l’élection de Hong Kong.
Rédacteur Fetty Adler
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