La centralisation accélérée du pouvoir de Xi Jinping a-t-elle déclenché des troubles internes plus tôt que prévu ?
le biais de la cinquième session plénière du Comité central du Parti
communiste chinois (PCC).
(Image : Presidenza della Repubblica / Attribution / Wikimedia Commons)
Les États-Unis sont toujours au cœur de la problématique de fraude posée par les récentes élections et une action en justice a été lancée par le camp Trump. En attendant, Xi Jinping est soupçonné d’accélérer la centralisation du pouvoir, par le biais de la cinquième session plénière du Comité central du Parti communiste chinois (PCC). Selon les analystes, il a pris de nombreuses mesures susceptibles de déclencher rapidement des troubles internes.
Dans un récent entretien avec Sound of Hope, une radio internationale,Liu Ruishao, un commentateur de Hong Kong, a précisé à l’intention des dirigeants du PCC, qu’accélérer la centralisation du pouvoir et sévir contre Hong Kong, alors que l’élection américaine est encore incertaine, ne feraient que provoquer prématurément des troubles internes.
Un autoritarisme inadapté
Liu Ruishao a déclaré : « La première chose qu’il (le PCC) craint est que les forces d’opposition internes utilisent Hong Kong pour faire reculer la Chine. Le gouvernement craint également que les forces hostiles à Xi Jinping en Chine, collaborent avec des pays étrangers, par le biais de Hong Kong. Ces craintes sont sont aussi celles de Xi Jinping. C’est la raison pour laquelle la loi de sécurité nationale a été imposée à Hong Kong avec un fort autoritarisme ».
« De plus, nous avons pu observer que l’Assemblée nationale populaire a soudainement disqualifié quatre législateurs pro-démocratie de Hong Kong. Selon les procédures, l’Assemblée nationale populaire n’a pas un tel pouvoir. Ces pratiques reflètent le fait que le parti communiste se sent désormais tout puissant : il n’y a pas de roi supérieur pour le contrôler », a t-il ajouté.
Liu Ruishao a indiqué que si les autorités continentales profitaient de l’élection américaine pour « faire preuve d’autoritarisme », ce serait une mauvaise approche.
Abordant les démissions collectives des démocrates de Hong Kong, Liu Ruishao a dit : « Quant aux élus de circonscriptions, en ce moment, ce sont essentiellement des pan-démocratiques qui contrôlent beaucoup de districts. Au moins 117 des élus de circonstance sont des membres du comité électoral de la Région administrative spéciale de Hong Kong. Si cela se produit, à l’avenir, l’élection du chef de l’exécutif deviendra un casse-tête, de sorte que l’une des fonctions du Conseil législatif provisoire, en ce qui concerne les règles du jeu pour la composition de la commission électorale du nouveau Conseil législatif, est très susceptible d’être changée. C’est malhonnête. Une fois changée, les élus de circonstance ne vont pas devenir directement les membres de droit du comité électoral, ça va devenir totalement anarchique à l’avenir. »
Un risque prématuré de troubles internes
Liu Ruishao a prédit que la poursuite de la politique autoritaire du leader du Parti communiste chinois accélérerait les troubles internes : « Si Xi Jinping continue à jouer avec le pouvoir comme cela, le jeu déclenchera rapidement toutes sortes de réactions hostiles, qui n’étaient pas censées exploser de manière aussi précoce. Mais maintenant que les premières forces de rebond sont apparues, est-ce qu’elles vont provoquer une accélération des troubles politiques futurs en Chine? Je pense que oui ».
Il pense également que les opposants de Xi Jinping vont accélérer leur coalition avec le monde extérieur, c’est pourquoi Xi Jinping a soudainement décidé de bloquer l’introduction en Bourse du géant du paiement Ant Group. Il a déclaré que : « Dans les coulisses, tout le monde découvre lentement qu’il n’y a pas que le groupe Ant, mais aussi des relations proches du pouvoir qui, bien que n’étant pas dans le camp de Xi Jinping, espèrent également consolider leur force plus rapidement grâce à l’économie. Par conséquent, la progression de la lutte pour le pouvoir en Chine continentale intervient maintenant un an plus tôt que prévu ».
Liu Ruishao pense également qu’en raison de la politique autoritaire du Parti communiste chinois à l’égard des minorités ethniques, celles-ci seront tôt ou tard poussées à se révolter dans les rues.
Liu Ruishao a déclaré sans ambages que les diverses politiques pernicieuses du PCC pourraient un jour exploser, comme à l’époque du déclin de l’ancienne dynastie Ming. En effet, à la fin de la dynastie Ming, la suspicion était présente à tous les niveaux, renforcée par la connivence des puissants et des eunuques. Il y a beaucoup de similitudes mais aujourd’hui cela ne concerne pas que des problèmes extérieurs. La Chine fait face à un chaos et à un désordre internes.
La volonté de consolider la position centrale de Xi Jinping
Le monde extérieur a estimé que le fait le plus marquant de la cinquième session plénière du Parti communiste chinois qui s’est tenue à la fin du mois d’octobre, outre l’adoption du 14e plan quinquennal et les recommandations du plan à long terme pour 2035, a été la consolidation de la position centrale de Xi Jinping au sein du parti.
Le 28 septembre, avant la session plénière centrale, le Politburo du Comité central du PCC a indiqué qu’il allait réviser le « Règlement sur les travaux du Comité central du Parti communiste chinois ». Deux jours plus tard, le Politburo a publié ce règlement, déclarant qu’il prendrait effet immédiatement. Cette révision du règlement est également considérée comme faisant écho aux actions de Xi Jinping pour consolider son pouvoir lors de la cinquième session plénière.
Un recueil d’articles de Xi Jinping sur le travail de communication publique du Parti a été récemment publié par la Maison d’édition Central Party Literature Press. Selon Radio Free Asia, plus de 200 000 journalistes chinois ont passé le test sur les « Pensées de Xi Jinping » cette année. La promotion des « Pensées de Xi Jinping » par les autorités a été vue comme un outil pour ouvrir la voie à la possibilité d’un maintien au pouvoir de Xi Jinping.
Les détails de la cinquième session plénière, tels que rapportés par les médias officiels du Parti communiste, incluent des scènes de participants se bousculant pour chanter les louanges de Xi Jinping. Le média de Hong Kong Ming Pao a décrit l’événement comme étant sans précédent.
Le magnat chinois de l’immobilier Ren Zhiqiang a désigné Xi Jinping comme « un clown nu qui ne peut pas dissimuler son ambition d’être empereur ». (Image : wikimedia / Wang65 / CC BY-SA 3.0)
Une véritable crise de leadership en Chine
Cependant, Sarah Cook, rédactrice en chef du China Media Bulletin de l’organisation non gouvernementale Freedom House, a récemment publié un rapport montrant qu’en dépit de l’apparence inébranlable de Xi Jinping, la Chine est en train de vivre une véritable crise de leadership.
Dans son rapport, Sarah Cook indique que même si Xi Jinping a renforcé sa dictature au fil des ans, cela n’a pas empêché le magnat chinois de l’immobilier Ren Zhiqiang de le désigner comme « un clown nu qui ne peut pas dissimuler son ambition d’être empereur ».
Cai Xia, ancienne professeur de politique à l’école du Parti, a également qualifié le Parti communiste de « zombie politique » ajoutant que la seule issue était d’abandonner le système. Le professeur de droit chinois Xu Zhangrun et le directeur à la retraite du département de sciences politiques de l’université chinoise de Renmin, Leng Jiefu, ont également critiqué Xi Jinping à plusieurs reprises.
Selon le rapport, ce phénomène montre clairement que même si les médias d’État chinois mènent activement une propagande externe et interne à grande échelle, le PCC est en fait un régime extrêmement instable et que, même si personne n’a pour l’instant le pouvoir d’agir, certains de ses membres ont à plusieurs reprises appelé à la démission de Xi Jinping et qu’il est confronté à une grave crise de loyauté au sein du Parti communiste.
De nombreuses personnes veulent voir la Chine changer, conscientes que Xi Jinping et le Parti communiste ne représentent pas le peuple chinois. En réalité, le contrôle du pouvoir par Xi Jinping ne serait pas aussi solide qu’il y paraît. La confiance dans la capacité de Xi Jinping à diriger le pays diminue même au sein du Parti communiste.
Rédacteur Charlotte Clémence
Collaboration Yi Ming
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