Le Parti communiste chinois (PCC) essaie par tous les moyens d’imposer son idéologie directrice à toute la Chine. Quant aux valeurs qu’il ne peut pas détruire, le Parti tente de les contrôler par un remaniement autoritaire. C’est la tactique que le régime chinois a adoptée pour les religions de l’Islam et du Christianisme. Il s’agit d’un plan à long terme qui vise à « siniser » les religions en supprimant certains de leurs concepts fondamentaux pour les remplacer par des idées approuvées par le PCC. Le programme de sinisation des religions a été introduit par le président Xi Jinping en 2015.
Siniser l’islam
Selon l’Association islamique chinoise, une organisation approuvée par l’État, le gouvernement a élaboré un plan quinquennal de sinisation de l’islam qui se concentrera sur le maintien des valeurs fondamentales de la culture traditionnelle et du socialisme. L’une de leurs principales cibles est la communauté musulmane Hui, qui comprend 10,5 millions de membres, principalement située dans les provinces du nord-ouest de la Chine et dans la région de Zhongyuan.
« (Ils) savent très bien qu’il ne sert à rien d’utiliser la rhétorique de l’antiterrorisme ou du séparatisme pour justifier cet acte, mais c’est quand même une forme de génocide culturel…Le génocide culturel des musulmans Hui n’a rien de nouveau: il s’agit d'une politique gouvernementale fondamentale... Il y a environ 60 ans, ils ont persécuté l’élite universitaire Hui et ont lancé une campagne pour obliger les Hui à élever des porcs », a déclaré Sulaiman Gu, un activiste de Radio Asie libre.
Ces derniers années, les autorités ont sévèrement réprimé le peuple Hui dans la province du Yunnan, dans le sud-ouest du pays, en menant des raids et en expulsant les fidèles des mosquées par la force. Les Huis seraient impliqués dans des « activités religieuses illégales ». Cependant la communauté Hui s’est plainte du fait que la répression a été déclenchée en grande partie par le respect des règles de l’État par l’association islamique locale.
Ces derniers temps, les autorités ont sévèrement réprimé le peuple Hui dans la province du Yunnan, dans le sud-ouest du pays, en menant des raids et en expulsant par la force les fidèles des mosquées. (Image : Chongkian / Wikimedia)
Les Ouïghours constituent une autre communauté musulmane minoritaire qui a été fortement persécutée par le PCC. Ces dernières années, près d’un million de musulmans ouïghours et kazakhs ont été envoyés dans des camps de détention et soumis à la torture et au lavage de cerveau pour les obliger à se conformer à l’idéal suprême du communisme. Ces communautés seront également, dans un proche avenir, amenées à suivre un islam sinisé.
Siniser le christianisme
La tentative de Pékin de siniser le christianisme découle de son mépris pour la pensée occidentale. Il fait le lien entre le christianisme et la colonisation, considérant ainsi la religion comme une menace pour la Chine.
Xu Xiaohong, Président du Comité national du Mouvement des Trois Auto-Patriotes, a déclaré : « De nos jours, le christianisme s’est largement répandu en Chine avec l’invasion coloniale des puissances occidentales. Il a donc été qualifié de «religion étrangère »… Certains croyants manquent de conscience nationale, d’où l’expression : « un chrétien de plus, un chinois de moins » (Inkstone). L’organisation est chargée de diriger des églises protestantes approuvées par l’État.
Le gouvernement a publié une nouvelle traduction de la Bible, ainsi que de nouvelles notations, dans sa tentative de rendre le christianisme plus chinois. Des aspects de la culture traditionnelle chinoise sont également intégrés dans la liturgie, les vêtements du clergé, la musique sacrée et les édifices religieux. Les congrégations non sanctionnées par l’État sont constamment attaquées par les forces de l’ordre.
Le gouvernement a publié une nouvelle traduction de la Bible, ainsi que de nouvelles notations, dans un effort pour rendre le christianisme plus chinois. (Image : Capture d’écran / YouTube)
« La tentative de " siniser " les grandes religions du monde n’est pas l’acte d’un pays confiant et sûr, qui grandit et prend sa place sur la scène mondiale comme un acteur sérieux. C’est l’acte d’un pays faible, paranoïaque et désespéré, qui lutte pour garder les choses un peu plus longtemps », selon Bitter Winter.
Rédacteur Swanne Vi
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