Taïwan va lancer une production de sous-marins pour se protéger de la menace continentale
Face à l’agression croissante de la Chine communiste, Taïwan a entrepris la production nationale de huit sous-marins pour protéger son autonomie territoriale. Le 24 novembre, la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen a fait connaître par tweet le lancement de cette opération.
Le coût total du projet de construction des sous-marins s’élève à environ 16 milliards de dollars. Le renforcement de la marine de la République de Chine (Marine ROC), comme on appelle officiellement la force maritime de Taïwan, protège le détroit taïwanais, de 100 milles de large (170 km), contre la marine de l’Armée populaire de libération communiste (PLAN).
Les Revendications chinoises
Le Parti communiste chinois (PCC) prétend que Taïwan, bien qu’autonome et officiellement reconnue comme étant la République de Chine (ROC), fait partie de son territoire. D’un autre côté, les États-Unis sont le principal soutien de Taïwan contre Pékin. Par ailleurs, la Chine continentale est actuellement confrontée à des différends de souveraineté dans la mer de Chine méridionale, la mer de Chine orientale et le long de la frontière indo-chinoise, ainsi qu’à Hong Kong.
La question de la traversée du détroit remonte à 1949, lorsque le gouvernement de la République de Chine (ROC) de Chiang Kai-shek s’est enfui à Taiwan après la guerre civile chinoise. Le Parti communiste chinois (PCC) a conquis la Chine continentale à travers cette guerre civile et a formé la République populaire de Chine (RPC). Depuis sa création, la RPC a revendiqué Taïwan comme partie intégrante du continent.
Taiwan a sa propre constitution, des dirigeants démocratiquement élus et des forces armées. En 1971, sous la pression des autorités chinoises, les Nations Unies ont annulé l’adhésion de Taïwan à l’Assemblée générale : la République Populaire de Chine a alors occupé le siège de Taïwan. Depuis lors, le nombre de pays qui reconnaissent la souveraineté de Taïwan est tombé drastiquement à environ 15. Par conséquent, le fort instinct d’autoprotection et de sécurité du peuple taïwanais nécessite de posséder sa propre flotte de sous-marins.
La politique actuelle d’une seule Chine de la RPC est leur position autoproclamée dans les cercles diplomatiques où la Chine communiste insiste sur le fait qu’il n’y a qu’un seul gouvernement chinois. Selon cette façon de penser, tout pays qui souhaite des relations diplomatiques avec la RPC doit rompre ses relations officielles avec Taïwan.
L’ONU a exclu Taïwan de l’Assemblée générale en 1971, au profit de la République Populaire de Chine. (Image : Anfaenger / Pixabay)
Les tensions ont commencé à s’intensifier entre la Chine et Taïwan à partir de janvier 2016, lorsque l’actuelle présidente, Tsai Ing-wen, a vaincu le candidat du parti Kuomintang, Eric Chu. Elle est la chef du Parti démocratique progressiste (DPP). La politique du DPP est celle d’une éventuelle « indépendance officielle » de la Chine continentale.
Lorsque Donald Trump est devenu président des États-Unis en 2016, les États-Unis ont renforcé leur soutien à Taïwan contre la Chine. Pour contrer ces mouvements, la Chine a intensifié la pression sur les entreprises multinationales, les forçant à inscrire Taïwan comme faisant partie de la Chine sur leurs sites Web et en menaçant de les empêcher de faire des affaires en Chine si elles ne se conformaient pas à cette obligation. La même politique s’est étendue aux nations qui ont des relations financières avec Pékin.
L’état actuel des relations inter-détroit
Tsai Ing-wen a été réélue le 11 janvier 2020, avec dans son programme la promesse de tenir tête à la Chine et de garantir les valeurs de la démocratie et des droits de l’homme. Lors de la fête nationale de la ROC, Tsai Ing-wen a déclaré que le gouvernement continuerait à moderniser les capacités de défense de l’île et à renforcer sa capacité de guerre asymétrique pour « faire face à l’expansion militaire et à la provocation de l’autre côté du détroit de Taïwan ». La guerre asymétrique est l’utilisation de mines intelligentes et de missiles portables pour rendre toute attaque chinoise difficile et coûteuse. La commande de la nouvelle flotte de sous-marins est en tout point conforme à cette politique.
« Alors que nous achetons du matériel militaire, nous restons déterminés à promouvoir nos capacités nationales d’autodéfense. Nous avons déjà fait des progrès substantiels dans la fabrication d’avions et de sous-marins de technologie avancée. Nous adoptons une approche à deux voies pour renforcer nos capacités défensives », a-t-elle déclaré lors du discours du 10 octobre 2020.
La marine du ROC et le chantier naval local China Shipbuilding Corporation (CSBC) ont signé un contrat de construction pour un sous-marin prototype dans le cadre du projet de sous-marin de défense autochtone (IDS) en mai 2019. La marine du ROC recevra le premier sous-marin en 2024.
Les sous-marins seront équipés de systèmes de combat américains. (Image : David Mark / Pixabay)
Selon Covert Shores : « Le nouveau design s’appuie sur la classe Hai Lung, gardant une forme similaire, mais s’écartant notamment par des gouvernails en forme de X et une voile plus contemporaine. Cela implique qu’il sera à double coque avec une disposition interne relativement conventionnelle ».
Les sous-marins seront probablement équipés de systèmes de combat développés aux États-Unis, car le gouvernement américain avait autorisé les fabricants américains à participer au programme taïwanais en 2018.
Rédacteur Clara Chen
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