Suite à la campagne de désinformation de Pékin autour de l’épidémie de Covid-19, les tensions UE-Chine se sont accrues
La pandémie de Covid-19 a non seulement déclenché un virus dans le monde, mais aussi une vaste campagne de propagande du gouvernement communiste chinois. En juin, la Commission européenne a noté que la Chine était à l’origine d’une vaste campagne de désinformation sur le Covid-19 à travers l’Europe. C’était la première fois que l’organisation accusait publiquement la Chine d’avoir répandu de la désinformation.
La campagne de désinformation
« Je crois que si nous avons des preuves, nous ne devrions pas hésiter à dénoncer et à sanctionner ... Nous avons également assisté a une vague de récits qui sapent nos démocraties et, en fait, notre réponse à la crise. Par exemple, l’affirmation qu’il existe des laboratoires biologiques secrets américains dans les anciennes républiques soviétiques a été diffusée à la fois par des médias pro-Kremlin, des responsables chinois et des médias d’État… Je crois fermement qu’une UE géopolitiquement forte ne peut se concrétiser que si nous nous affirmons », a déclaré Vera Jourova, vice-présidente de la Commission européenne, selon The Guardian.
Des politiciens français se seraient indignés lorsqu’un site Web appartenant à une ambassade chinoise a commencé à répandre de fausses nouvelles selon lesquelles des travailleurs européens de la santé auraient abandonné leur travail et laissé mourir des patients malades. Un diplomate chinois a également accusé 80 législateurs français d’avoir utilisé des insultes racistes contre le chef de l’OMS, ce qui ne s’est jamais produit. La réponse vigoureuse donnée à la Chine en juin a marqué un changement important dans la manière dont l’UE traite la nation communiste. Auparavant, l’organisation était restée en grande partie modérée dans ses réponses aux questions liées à la Chine. En avril, il y a même eu des accusations selon lesquelles l’UE aurait édulcoré un rapport sur la désinformation chinoise sur le Covid-19.
L’UE a critiqué la Chine pour la désinformation sur le Covid-19. (Image : Pixabay / CC0 1.0)
Cependant, l’UE semble avoir réalisé qu’il n’est pas possible de traiter avec la Chine comme avec les autres pays. Pékin tentera de se dédouaner et de gagner du pouvoir en Europe par tous les moyens nécessaires. La seule façon d’arrêter cela serait de raffermir l’unité de l’Europe et d’interpeller le gouvernement chinois sur ses actes immoraux. Josep Borrell, chef de la politique étrangère de l’Union européenne, a demandé aux nations européennes de présenter un front uni contre la Chine. Lorsque Pékin a récemment menacé un dirigeant tchèque de payer un « lourd tribut » pour sa visite à Taiwan, le ministre allemand Heiko Maas a rappelé au régime chinois que l’Europe ne doit pas être menacée. Un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a affirmé que « toute menace contre un État membre de l’UE est inacceptable ».
Les tensions croissantes entre l’UE et la Chine ne sont pas de bon augure pour les entreprises des deux côtés. Un rapport récent de la Chambre de commerce européenne en Chine, s’appuyant sur une enquête auprès de plus de 1700 membres, a noté que de nombreuses entreprises européennes estiment qu’elles pourraient être arbitrairement punies par le gouvernement chinois pour les actions commises par leur gouvernement d’origine contre la Chine. Le rapport souligne que les restrictions de voyage imposées par le régime chinois ont laissé les employés des entreprises européennes bloqués hors de Chine et que les responsables chinois ignorent constamment la discrimination à laquelle sont confrontés les étrangers.
De nombreux employés européens sont restés bloqués hors de Chine après les restrictions de voyage imposées par Pékin. (Image : pixabay / CC0 1.0)
La deuxième vague
En ce qui concerne la propagation du Covid-19, l’Europe connaîtrait une deuxième vague de pandémie. Les pays d’Europe du Sud-Est comme la Roumanie, l’Albanie, le Monténégro et la Bulgarie connaissent un nombre bien plus élevé d’infections en août. La France a enregistré plus de 8 900 cas le 4 septembre, le plus élevé à ce jour. Le 6 septembre, le Royaume-Uni a enregistré 2 000 infections par jour.
Les pays d’Europe centrale avaient mieux résisté que l’Europe occidentale lorsque l’épidémie a commencé à se propager. Mais au cours de la deuxième vague, ces pays seraient durement touchés. La République tchèque a récemment comptabilisé 1 000 cas par jour pour la première fois. Le taux d’infections a augmenté en Pologne en août. Certains experts soulignent que le nombre plus élevé de cas pourrait être en partie dû au fait que les pays européens effectuent davantage de tests.
Ces chiffres officiels doivent cependant nous interroger. Que représentent-ils ?
Depuis le début de l’épidémie nous sommes envahis par des chiffres : le nombre de cas détectés, le nombre de morts, etc … mais nous ignorons leur provenance et comment ils ont été élaborés. Ils marquent simplement les esprits et autorisent nos dirigeants à voter et maintenir des lois contraignantes pour les citoyens.
Si nous voulons que ces chiffres aient un minimum de sens il faudrait renseigner leur origine ainsi que le mode de calcul. Par exemple : on nous dit qu’il y a une deuxième vague car le nombre de personnes infectées augmente (par exemple 5000 cas positifs en août et 6000 cas positifs en septembre). Or, si en août on testait 20 000 personnes, le nombre de personnes infectées aurait été de 25% de l’échantillon. Si en septembre on testait 50 000 personnes, les personnes infectées ne représentent alors que 12%. Ce qui signifie que plus on teste plus on découvre de cas mais plus on a une vision claire de la situation, et dans l’exemple présenté même si le nombre de cas est supérieur, la pandémie régresse.
De plus, il faut que l’échantillon soit représentatif de la population et soit constant dans le temps pour pouvoir comparer des mesures, sinon on compare des choux avec des carottes et on vous dit de ne pas manger de légumes.
Rédacteur Nello Tinazzo
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