Après que le président américain Donald Trump ait récemment annoncé que les droits de douane sur 200 milliards de dollars d’importations en provenance de Chine seront augmentés à 25%, de nombreuses entreprises asiatiques se sont inquiétées de leurs perspectives économiques. À l’origine, les produits n’étaient facturés qu’à 10%.
Les industries concernées
Le secteur de l’électronique est l’une des industries les plus touchées par la hausse des tarifs. Les exportations de machines et d’équipements électriques ont représenté 26,4% de toutes les exportations vers les États-Unis en 2017, rapportant 599 milliards de dollars à l’économie chinoise. L’administration américaine a, à juste titre, ciblé ce secteur de manière à impacter le plus possible Pékin. Plus de 1 200 produits ont été soumis à des tarifs majorés dans la catégorie des « machines électriques ».
Mahamoud Islam, économiste basé à Hong Kong, a déclaré au South China Morning Post : « Les droits de douane sur l’acier et l’aluminium ne sont pas bons, mais ces produits n’ont pas une chaîne d’approvisionnement mondiale complexe. Du côté de l’électronique, c’est plus compliqué. La chaîne d’approvisionnement est beaucoup plus large et, si vous avez un impact sur une partie de la chaîne de valeur, vous avez un impact sur l’ensemble du marché ».
L’augmentation des droits de douane a rendu de nombreux fabricants nerveux, car leurs marges bénéficiaires se réduisent. Dans certaines entreprises, des employés ont été mis à pied du fait de l’annulation de nombreuses commandes à l’exportation... Miele, fabricant allemand d’appareils électroménagers haut de gamme, possède une unité de fabrication en Chine, mais envisage de la déplacer vers son pays d’origine pour maintenir sa rentabilité. Plusieurs autres entreprises réfléchissent également dans ce sens, en cherchant à implanter des unités de production à l’extérieur de la Chine pour éviter d’être soumises à des tarifs plus élevés.
Miele, un fabricant allemand d’appareils électroménagers haut de gamme, possède une unité de fabrication en Chine, mais envisage de la déplacer vers son pays d’origine pour maintenir sa rentabilité. (Image : Capture d’écran / YouTube)
Le secteur chinois de l’automobile est une autre industrie qui pourrait souffrir de l’augmentation des droits de douane. La Chine ne vend pas beaucoup de voitures aux États-Unis. En 2018, la Chine ne représentait que 0,6% des importations totales de voitures en Amérique. Toutefois, la Chine est le deuxième fournisseur de pièces automobiles aux États-Unis, avec près de 12% des importations en 2017. De ce fait, l’augmentation des droits de douane va certainement exercer une pression sur le secteur de la fabrication de pièces automobiles en Chine.
Jack Sun, propriétaire de Qingdao Ray Machinery and Technology, a déclaré au South China Morning Post : « Les États-Unis représentent l’un des plus gros marchés automobiles au monde. S’ils imposent des droits de douane au reste du monde, l’impact sera considérable… Cela affectera en premier lieu ma clientèle, puis moi... Il est difficile de trouver un marché d’exportation aussi important que les États-Unis… Si les États-Unis imposaient des droits de douane sur les importations de voitures et de pièces détachées, cela pourrait entraîner une réduction des commandes de ma clientèle, qui exporte des pneus principalement vers les États-Unis et l’Europe. »
Davantage de droits de douane
L’administration Trump prépare également l’imposition de droits de douane de 25% sur une nouvelle liste d’articles en provenance de Chine. Selon les estimations, environ 300 milliards de dollars d’importations chinoises seront touchées. Selon le représentant américain au Commerce (USTR), les articles comme les balles de baseball, les articles de sport, les légumes, le thé, etc. seront touchés par les nouveaux tarifs.
Selon le représentant américain au commerce (USTR), les nouveaux tarifs douaniers concerneront essentiellement tous les produits non couverts actuellement, y compris les articles de sport. (Image : Capture d’écran / YouTube)
« La liste de produits proposée concerne essentiellement tous les produits qui ne sont actuellement pas couverts par les mesures prises dans le cadre de l’enquête actuelle... Cette liste exclut les produits pharmaceutiques, certains intrants (inputs) pharmaceutiques, certains produits médicaux, les matériaux des terre rares, et les minéraux essentiels », a déclaré l’USTR dans un communiqué (NPR). La proposition fera bientôt l’objet d’une consultation publique et devrait entrer en vigueur d’ici à juin ou juillet de cette année.
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