Des députés britanniques lancent une enquête en vue de déterminer les accointances de politiques et conseillers visant à aider le régime chinois à cibler des entreprises britanniques. Car de nombreux britanniques ont exprimé leur crainte que le gouvernement chinois profite de l’épidémie et de ses conséquences à des fins commerciales.
Cette initiative fait suite à la tentative d’un fonds d’investissement Chinois de renforcer son contrôle sur la société Imagination Technologies Group - gros pourvoyeur de brevets.
Imagination Technologies a été vendue en 2017 pour 550 millions de livres sterling à Canyon Bridge, un fonds d’investissement, soutenu par la société d’Etat chinoise China Reform Holdings. Cette opération avait été approuvée par Theresa May, première ministre britannique de l’époque, sous couvert que la société continuerait à être soumise au droit américain.
Une tentative de transfert de propriété intellectuelle vers la Chine ?
Par la suite, Canyon Bridge a déplacé son siège aux îles Caïmans, qui ne relèvent pas de la juridiction des États-Unis. La semaine dernière, des membres du parlement britannique ont manifesté leur désapprobation face à la tentative de China Reform Holdings de renforcer sa mainmise sur Imagination Technologies qui favoriserait un transfert de ses actifs de propriété intellectuelle prisés vers la Chine.
C’est début avril que la chaine de télévision basée à Londres, Sky News, révélait que Canyon Bridge avait réuni en urgence le conseil d’administration d’Imagination pour nommer quatre nouveaux membres favorables à une délocalisation. L’intervention du ministre du Numérique britannique, Olivier Dowden, et du député conservateur David Davis a fait échec à cette tentative de prise de contrôle. Ce dernier s’inquiète de voir la Chine profiter du coronavirus pour acquérir des technologies stratégiques au détriment du Royaume-Uni.
La Commission des Affaires Étrangères à la Chambre des Communes juge également qu’une mainmise d’Imagination Technologies par un fonds chinois serait contraire à l’intérêt national. « Qui écrit les codes informatiques, écrit les lois », a déclaré son président et député conservateur, Tom Tugendhat à la BBC.
Tom Tugendhat, a lancé cet avertissement : toute personne ayant travaillé en politique et utilisé son expérience et ses contacts pour « manipuler » dans un but lucratif sera soumise à une enquête minutieuse.
Dans un article du Sunday Mail, il a déclaré : « Nous avons, trop souvent, vu ceux qui écrivaient des règles et négociaient des traités, et d’autres qui siègent encore au Parlement, profiter des tactiques apprises lors de leur passage au gouvernement ».
Selon l’article, il existerait un lien entre Global Counsel, un cabinet d’affaires publiques présidé par Peter Mandelson, et Canyon Bridge. Le personnel de Global Counsel comprend Alex Dawson, qui travaillait pour le Premier ministre Theresa May à Downing Street à l’époque de la transaction.
Par la suite, le Parti conservateur a protesté contre la décision du Premier ministre Boris Johnson d’autoriser Huawei à participer à la construction du réseau 5G au Royaume-Uni, avançant des raisons de sécurité.
Huawei, ce géant de la technologie, a répondu qu’il n’avait aucun lien avec le milieu militaire du Parti communiste chinois. Cependant, il est clair qu’il a développé un réseau de relation dans le monde politique et économique en Grande-Bretagne, contre des rétributions estimées à plusieurs millions de livre.
Roland Rudd, frère de l’ancienne ministre de l’intérieur Amber Rudd, a contribué à développer l’influence de Huawei en utilisant son réseau constitué d’anciens conseillers du gouvernement et de journalistes.
De l’« âge d’or » à l’« erreur d’or »
Le journal a également appris que Sir Simon Fraser, ancien secrétaire permanent au ministère des Affaires Étrangères, entretenait des relations étroites avec Huawei. Sa société, Flint Global, fournit des conseils stratégiques à la branche britannique de Huawei.
Au cours de son mandat au Ministère des Affaires Étrangères, Sir Simon a défendu le soi-disant « âge d’or » des relations entre la Grande-Bretagne et la Chine lors de la visite d’État de Xi Jinping en 2015, ce qui a fait de la Grande-Bretagne le plus proche allié de la Chine en Occident. Les ministres l’appellent aujourd’hui « l’erreur d’or ».
Huawei a également engagé Sir Michael Rake, un ancien président de British Telecom, pour présider son Conseil d’Administration.
Le Sunday Mail souligne que le Cabinet Office envisage pour des questions de sécurité nationale de renforcer le prochain projet de loi sur les investissements, ce qui donnerait au gouvernement plus de pouvoirs pour bloquer des accords susceptibles de menacer les intérêts du pays.
Rédacteur Yao Xu avec la
Collaboration Farida L.
Soutenez notre média par un don ! Dès 1€ via Paypal ou carte bancaire.