Alors que les États-Unis et les pays anglophones se sont concentrés sur le 20ème anniversaire solennel des attaques terroristes du 11 septembre, en France, cette date a marqué la neuvième semaine consécutive de manifestations massives contre la ségrégation sociale liée au pass sanitaire dans le pays.
Selon le ministère de l’intérieur, plus de 120 000 citoyens sont descendus dans la rue pour contester le pass sanitaire, ou certificat vert, une initiative présentée par le président Emmanuel Macron en juillet et qui exclut de pratiquement tous les aspects de la vie sociale les personnes qui refusent de se faire vacciner contre la Covid-19.
Emmanuel Macron, qui ce même mois, aurait été la cible du logiciel espion israélien Pegasus, a imposé de lourdes sanctions aux entreprises et aux particuliers qui se soustraient aux exigences du pass sanitaire : les propriétaires d’entreprises sont passibles d’un an de prison et/ou d’une amende de 45 000 euros, tandis que les clients qui ne présentent pas de papiers qualifiés aux autorités sur demande sont passibles de six mois de prison et/ou d’une amende de 10 000 euros.
Les Français sont immédiatement descendus en masse dans la rue pour protester contre ces mesures et contre un nouveau décret qui entrera en vigueur le mercredi 15 septembre, rendant la vaccination obligatoire pour les professionnels de santé en France. Si un salarié ne s’est pas fait vacciner ou n’est pas en mesure de présenter les justificatifs nécessaires, son contrat de travail sera suspendu. Le 24 juillet, plus de 160 000 citoyens ont défilé pour contester le décret.
Emmanuel Macron, utilisant une approche similaire à celle de ses homologues australiens, avait alors vilipendé les manifestants : « Ce n’est pas de la liberté, cela s’appelle de l’irresponsabilité, de l’égoïsme… Si demain vous infectez votre père, votre mère ou moi-même, je suis victime de votre liberté alors que vous aviez la possibilité d’avoir quelque chose pour vous protéger et me protéger. »
« Et au nom de votre liberté, peut-être que vous allez avoir une forme grave (du virus) et que vous allez venir dans cet hôpital. Ce sont tous ces personnels qui vont devoir vous prendre en charge et peut-être renoncer à prendre quelqu’un d’autre », a clamé Emmanuel Macron.
Les chiffres des manifestations du 11 septembre ont été fournis à l’AFP par le ministère de l’Intérieur, qui a noté que les manifestations étaient réparties dans tout le pays, avec 19 000 manifestants à Paris.
Le média LCI a cité un citoyen, qui s’est exprimé dans un mégaphone pendant la manifestation, en disant : « Ma crainte est la perte totale des libertés et la vaccination des enfants… Je ne veux pas être obligé de montrer un QR code pour sortir, je veux garder ma vie privée confidentielle ».
Les vidéos des manifestations postées sur Twitter montrent une scène chaotique de policiers anti-émeutes entièrement armés affrontant des murs entiers de citoyens alors que de grands nuages de gaz lacrymogène sont déployés. Dans une vidéo, un homme jette un objet dans un groupe de policiers anti-émeute, ce qui entraîne un siège contre une foule entière de manifestants.
Dans une autre série de vidéos, la scène ressemble aux manifestations historiques de 2019 à Hong Kong contre le Parti communiste chinois, avec des manifestants se réfugiant à l’intérieur d’un bâtiment après avoir été désorientés par le gaz lacrymogène déployé par la police dans une vidéo et des panaches de gaz et des grenades flash explosant dans les rues dans une autre.
Dans un autre clip de 46 secondes posté sur Twitter, on voit deux grands groupes non identifiés de citoyens en civil se battre l’un à coups de bâtons, de drapeaux et à coups de poings.
Depuis le 10 septembre, l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn fait l’objet d’une enquête officielle pour « mise en danger de la vie d’autrui » après avoir déclaré en janvier 2020, lorsque la pandémie de SRAS-CoV-2 a commencé à se propager dans le monde à partir de la ville de Wuhan en Chine, qu’il n’y avait « pratiquement aucun risque » d’importer le virus en France.
Agnès Buzyn aurait également déclaré que le « risque d’une propagation du coronavirus au sein de la population est très faible. »
Un mois plus tard, Agnès Buzyn a quitté son poste de ministre après avoir été sollicitée par Emmanuel Macron pour se présenter à la mairie de Paris après la démission en disgrâce de Benjamin Griveaux suite à un scandale sexuel. Pendant la campagne, Agnès Buzyn a immédiatement changé de ton, alimentant la peur du public lorsqu’elle a déclaré à propos du virus que « le tsunami n’est pas encore arrivé. »
Agnès Buzyn a perdu l’élection, et a été nommée à l’Organisation mondiale de la santé, favorable à la Chine, à un poste « chargé du suivi des questions multilatérales » en janvier de cette année.
La France n’est pas seule dans cette bataille. Selon DW, 150 000 citoyens néerlandais sont descendus dans la rue pour protester contre la fermeture de la vie nocturne du pays par les mesures de lutte contre la pandémie, dans le cadre d’une manifestation baptisée « Unmute Us ».
Les organisateurs ont déclaré sur leur site Web : « Nous devons défendre le secteur de l’événementiel, qui a été fermé pendant un an et demi. » Plus de 70 000 Néerlandais ont rejoint une première vague de manifestations « Unmute Us » organisée en août.
Le site de suivi des données Statista indique que la France a délivré deux doses de vaccin à près de 46 millions de ses 67 millions de citoyens au 7 septembre, un chiffre en hausse par rapport à un peu plus de 23 millions au 1er juillet.
En Israël, le gouvernement a récemment annoncé que le statut de personne entièrement vaccinée pour le système de passeport du pays serait automatiquement supprimé six mois après la dernière injection, ce qui obligerait les citoyens à accepter une troisième, voire une quatrième ou une cinquième dose, afin de continuer à participer à la société.
Rédacteur Fetty Adler
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