Le ministère de la Sécurité de l’État (MSS), l’agence de renseignement principal de la République populaire de Chine, a lancé un appel aux citoyens pour qu’ils participent activement à un programme de contre-espionnage.
Selon l’annonce faite par le ministère de la sécurité de l’État le 1er août, le programme créera des canaux permettant aux citoyens chinois de signaler des « activités suspectes » et de recevoir éventuellement des récompenses pour cela.
Le compte officiel WeChat du ministère de la sécurité de l’État, qui s’occupe à la fois de l’espionnage et du contre-espionnage, a déclaré qu’il avait l’intention de créer un système dans lequel il est « normal » que le grand public participe au contre-espionnage et d’ériger une « ligne de défense » pour protéger le régime contre les espions étrangers.
Le mois dernier, le ministre de la sécurité de l’État, Chen Yixin, avait déjà annoncé dans un article d’un magazine juridique chinois que la sécurité politique devait être considérée comme une priorité absolue de la sécurité nationale, le « cœur » de la sécurité politique étant la sécurité du système politique chinois.
« L’élément le plus fondamental est la sauvegarde du leadership et de la position dominante du Parti communiste chinois (PCC) et du système socialiste aux caractéristiques chinoises », a déclaré ChenYixin.
La surveillance des appareils des citoyens au nom de la sécurité nationale
L’appel à renforcer le soutien du public aux efforts de lutte contre l’espionnage fait suite à l’élargissement de la loi chinoise sur le contre-espionnage, promulguée en juillet.
La loi actualisée interdit le transfert d’informations liées à la sécurité et aux intérêts nationaux. Toutefois, elle ne précise pas quels types d’informations seraient considérés comme nuisibles à la sécurité et aux intérêts nationaux, de sorte que tout peut être considéré comme une infraction.
Le règlement autorise les services répressifs à accéder aux données, aux appareils électroniques et aux informations relatives aux biens personnels dans le cadre d’une enquête anti-espionnage.
Les plans présentés corroborent également les rapports qui parviennent à l’Occident via les médias sociaux, en particulier ceux de Songpinganq, un éminent critique en ligne du PCC qui compte plus de 100 000 suivis sur Twitter.
« La carte d’identité numérique permet à la police chinoise de voir vos publications sur les médias sociaux en scannant simplement votre carte d’identité », a écrit Songpinganq dans un tweet du 31 juillet. Toutefois, on ne sait pas exactement de quelle période date la vidéo qui l’accompagnait.
La carte d’identité numérique permet à la police chinoise de voir vos publications sur les médias sociaux en scannant simplement votre carte d’identité.
La police scanne régulièrement les cartes d’identité des citoyens dans le métro, les trains, les ferries… et même sur les trottoirs.
Si vous parlez mal du gouvernement chinois sur les médias sociaux, votre carte d’identité déclenchera une alarme.
« La police scanne régulièrement les cartes d’identité des citoyens dans le métro, les trains, les ferries… et même sur les trottoirs. Si vous avez dit du mal du gouvernement chinois sur les médias sociaux, votre carte d’identité déclenchera une alarme », poursuit le commentaire.
« Pourquoi la police vérifie-t-elle soudainement le téléphone de chaque passager ? », peut-on lire dans le texte chinois affiché dans la vidéo.
Querelles internationales
La nouvelle loi chinoise a conduit les autorités américaines à lancer un avertissement aux entreprises étrangères implantées en Chine, car elles pourraient être sanctionnées pour avoir simplement exercé des activités commerciales normales.
Selon le régime du PCC, il est constamment menacé par des agents secrets étrangers, en particulier les États-Unis, qu’un fonctionnaire du ministère chinois des affaires étrangères a surnommés « l’empire du piratage ».
Entre-temps, de nombreux pays occidentaux, les États-Unis en tête, accusent la Chine d’espionnage et de cyber-attaques, accusation que Pékin rejette à son tour.
De nombreux ressortissants chinois et étrangers ont été détenus et arrêtés en Chine récemment, soupçonnés d’espionnage, dont un cadre de la société pharmaceutique japonaise Astellas Pharma en mars.
Depuis septembre 2020, le journaliste australien Cheng Lei est détenu par la Chine pour avoir divulgué des secrets d’État à un autre pays.
Rédaction Fetty Adler
Collaboration Jo Ann
Source : China’s State Security Calls Upon Ordinary Citizens to Become Counterespionage Informants
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