Le 6 juillet, la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a entamé un voyage diplomatique de quatre jours à Pékin. Ce voyage, représentatif d’un apaisement naissant, vise à favoriser la compréhension et la coopération dans un contexte de tensions concurrentielles croissantes entre les États-Unis et la Chine.
La visite de Janet Yellen fait suite à la visite à Pékin du secrétaire d’État américain Antony Blinken, qui a eu lieu il y a quelques semaines. La rencontre d’Antony Blinken a marqué la première interaction diplomatique de haut niveau entre les deux pays, après une longue période de relations tendues.
Andrew Sheng, membre estimé de l’Asia Global Institute de l’université de Hong Kong, a partagé son point de vue avec CNBC le 6 juillet, déclarant : « les deux parties discutent essentiellement, essayant de trouver l’espace stratégique pour que les deux parties puissent opérer, et cela sera très bon pour le reste du monde ».
L’agenda de Janet Yellen à Pékin
Le voyage de Janet Yellen coïncide avec la décision soudaine de la Chine de mettre en œuvre des restrictions à l’exportation des métaux utilisés dans la fabrication des puces et de leurs composés. Cette décision accentue la discorde technologique entre Pékin et l’Occident, en particulier les États-Unis et l’Europe, a déclaré Andrew Sheng.
Avant de partir pour la Chine, Janet Yellen a eu une « discussion franche et productive » avec Xie Feng, l’ambassadeur chinois aux États-Unis. Le Trésor américain a confirmé cette interaction et a déclaré que le voyage de Janet Yellen visait à « approfondir la communication » entre les principales puissances économiques du monde.
Le département du Trésor a précisé le programme de Janet Yellen à Pékin dans un communiqué publié le 2 juillet : « pendant son séjour à Pékin, Janet Yellen discutera avec des représentants de la République populaire de Chine de l’importance pour nos pays, en tant que les deux plus grandes économies du monde, de gérer nos relations de manière responsable, de communiquer directement sur les sujets de préoccupation et de travailler ensemble pour relever les défis mondiaux. »
Objectifs économiques
Dans un discours prononcé en avril, Janet Yellen a souligné la nécessité d’une concurrence équitable entre les États-Unis et la Chine. Elle a mis en exergue trois objectifs économiques principaux pour leurs relations : préserver les intérêts de sécurité nationale et les droits de l’homme, stimuler une croissance mutuellement bénéfique et coopérer sur des questions mondiales telles que le changement climatique et le surendettement.
Janet Yellen a également écrit sur son compte Twitter avant le voyage que les États-Unis « recherchent une concurrence économique saine qui profite aux travailleurs et aux entreprises américaines et une collaboration sur les défis mondiaux », ajoutant : « nous prendrons des mesures pour protéger notre sécurité nationale si nécessaire, et ce voyage est l’occasion de communiquer et d’éviter les erreurs de communication ou les malentendus ».
Le 2 juillet, un haut fonctionnaire de l’administration a également indiqué que la visite de Janet Yellen mettrait l’accent sur ces objectifs : « nous ne cherchons pas à découpler nos économies. Un arrêt total des échanges et des investissements serait déstabilisant pour nos deux pays et pour l’économie mondiale ».
Sur la question de Taïwan
Ces dernières années, le Parti communiste chinois (PCC) a également intensifié ses tactiques d’intimidation à l’encontre de la nation insulaire de Taïwan en recourant à des menaces militaires et diplomatiques de plus en plus agressives. Les actions du PCC visent à saper la souveraineté de Taïwan, à l’isoler sur le plan diplomatique et à restreindre sa reconnaissance internationale.
Le secrétaire d’État Antony Blinken a déclaré que Washington veillerait à ce que « Taïwan dispose des moyens adéquats pour se défendre » en cas d’attaque de la Chine communiste.
Washington a également continué à entretenir des relations diplomatiques informelles avec Taïwan et a fourni un soutien militaire, tactique et politique aux troupes taïwanaises dans le cadre de la loi sur les relations avec Taïwan (TRA) adoptée en 1979. Cette loi oblige les États-Unis à fournir à Taïwan les armes et l’entraînement militaire nécessaires en cas d’invasion ou de coercition militaire contre l’île.
En août 2022, à la suite d’une visite à Taipei de Nancy Pelosi, alors présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, les tensions ont atteint un point d’ébullition. Pékin a multiplié les avertissements et déposé des plaintes officielles contre ce qu’elle considérait comme une démarche « vicieuse et provocatrice » qui entraînerait une grave « ingérence dans les affaires intérieures de la Chine ».
Le PCC considère Taïwan comme une partie légitime de son territoire et a juré de reprendre l’île par tous les moyens nécessaires, même si cela implique une invasion militaire. Pékin ne reconnaissant pas l’indépendance de Taïwan, insiste pour que tout pays souhaitant entretenir des relations diplomatiques avec lui rompe d’abord ses liens officiels avec Taipei, conformément au principe d’une seule Chine.
Officiellement connue sous le nom de République de Chine (ROC), Taïwan a autrefois gouverné toute la Chine avant d’être chassée du continent par les rebelles communistes, qui ont fondé la République populaire en 1949.
Rédaction Fetty Adler
Collaboration Jo Ann
Source : Yellen’s Diplomatic Mission to Beijing: A Strategic Step Towards Cooling US-China Tensions
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