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Monde. Les négociants américains en matières premières réalisent des bénéfices colossaux en vendant du gaz naturel en Europe

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Les négociants américains qui peuvent se permettre de prendre le risque d’effectuer des transactions dans le monde du gaz naturel liquéfié (GNL) réalisent des bénéfices colossaux en vendant du gaz naturel en Europe. Les bénéfices réalisés pourraient atteindre 133 millions de dollars par livraison, selon un article récent.

Cette information émanant de Frode Morkedal, analyste de Clarksons Securities, se réfère à la hausse des coûts d’affrètement des méthaniers. Elle a fait l’objet d’une publication dans Freightwaves.

L’article explique que « l’augmentation spectaculaire de la demande pour des voyages de courte durée entre les États-Unis et l’Europe » a fait grimper à six chiffres les taux de transport de GNL.

Cette situation est due à la fois à la crise énergétique provoquée par les lourdes sanctions économiques imposées par le continent à la Fédération de Russie en raison de la guerre en Ukraine, et à la fermeture en juin de l’installation américaine Freeport LNG, principal mode de transport du GNL nord-américain vers l’Europe, suite à un incendie et une explosion.

La remise en service de Freeport LNG initialement prévue pour octobre, a été repoussée jusqu’en novembre au minimum.

Selon Freightwaves, Clarksons Securities a fixé les taux du marché au comptant « pour les méthaniers dotés d’un système de propulsion TFDE (Tri fuel diesel electric), à 101 700 dollars par jour ».

« Les méthaniers à moteur à deux temps de type MEGI ou XDF ont été évalués à 170 000 dollars par jour. »

D’énormes profits

Selon l’article, les tarifs ont augmenté de 60 % rien que pour ce mois-ci et se négocient à des prix observés normalement en novembre et décembre, plutôt qu’en septembre.

En citant les statistiques, Frode Morkdal a révélé à quel point la situation actuelle est lucrative pour les négociants qui peuvent se permettre de prendre le risque d’énormes transactions : « les affréteurs … ont tout intérêt à payer le prix fort pour la location de navires. Si l’on se base sur les prix des cargaisons de la semaine dernière, les négociants qui peuvent acheter du gaz naturel américain et l’expédier en Europe ont la possibilité de réaliser un bénéfice de 133 millions de dollars pour une seule cargaison… ».

Frode Morkdal a ajouté que les profits sont si énormes qu’ils représentent « 74 % de la valeur d’un transporteur TFDE de cinq ans. »

Le 7 septembre, Business Insider a rapporté que des analystes avaient dit à S&P Global qu’« il n’y a pas assez d’offre » de navires affrétés à long terme disponibles sur la planète pour répondre à la demande actuelle.

L’article indiquait : « cela s’explique par le fait qu’il faut des années pour construire de nouveaux pétroliers, et que les prix devraient augmenter alors que les nouveaux navires sont à mi-construction. »

« Dans le monde, il y a environ 286 méthaniers en commande jusqu’en 2028, et seulement 165 de ces navires sortiront d’ici 2025. »

Les sources de données de S&P Global ont également estimé que si la crise énergétique ne s’atténue pas, d’ici l’hiver, les tarifs d’affrètement des pétroliers pourraient atteindre 400 000 dollars par jour.

Mettant cela en perspective, Insider a déclaré : « c’est une hausse de 20 % par rapport au coût du transport du gaz naturel en décembre dernier, qui était de 320 000 dollars par jour, et c’est plus de 13 fois le prix des pétroliers affrétés au moment de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, à 30 000 dollars par jour en février. »

Les sanctions de l’OTAN contre la Russie nuisent à l’Europe

Un article de Bloomberg du 7 septembre soulignait que les sanctions de l’OTAN contre la Russie nuisent à l’Europe tout en aidant le Parti communiste chinois (PCC).

Sur la base de données provenant de « traders ayant connaissance de la question, » l’usine russe d’exportation de GNL Sakhaline-2 a signé des contrats à terme jusqu’en décembre pour subventionner de grandes quantités de GNL vers la Chine continentale à la moitié du taux actuel.

Selon l’article, l’arrangement est une bonne affaire pour les deux pays, car « la Chine est en mesure de s’assurer un approvisionnement moins cher et de revendre les cargaisons d’exportateurs plus coûteux à des services publics en Europe et en Asie, tandis que la Russie peut continuer à vendre du carburant à profit. »

Le prix du gaz naturel en Europe atteint des extrêmes

Selon les rapports de la fin du mois d’août, alors que les prix du gaz naturel en Europe atteignent des extrêmes, une usine russe brûle pour 10 millions de gaz naturel par jour, qu’elle ne vend pas.

Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann

Source : Traders are Profiting $133 Million Per Shipment to Send US Natural Gas to Europe

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