Le sénateur américain Jeff Merkley et le membre du Congrès américain Jim P. McGovern, agissant en tant que président et coprésident de la Commission exécutive du congrès sur la Chine (CECC), ont publié le rapport annuel 2021 de la Commission sur les questions de droits de l’homme en Chine.
Le rapport, publié le 31 mars, souligne la persécution, la répression et les abus permanents du Parti communiste chinois (PCC) à l’encontre des prisonniers de conscience et d’autres minorités religieuses.
La persécution du Falun Gong qui dure depuis 20 ans a notamment été évoquée 27 fois dans le chapitre sur la liberté religieuse. Le président de la CECC, Jeff Merkley, a déclaré qu’il espérait que le congrès et l’administration américaine actuelle donneraient suite aux recommandations de la CECC et feraient davantage pression sur Pékin pour qu’il respecte les droits de l’homme.
Le rapport note que le PCC intensifie ses efforts « pour renforcer son contrôle sur l’identité culturelle et religieuse des groupes ethniques minoritaires du pays », bien que cela soit « contraire à la loi sur l’autonomie ethnique régionale de la RPC (République populaire de Chine) et au droit international ».
Le rapport indique qu’en 2021, le gouvernement de la RPC a « encore intensifié une vaste campagne visant à " siniser " la religion », citant un expert qui a déclaré que l’objectif de ces efforts est d’« homogénéiser la culture chinoise pour que toutes ses composantes se conforment à un nationalisme dirigé par le Parti » avec la « pleine force » de l’État.
Le PCC a remplacé la culture chinoise par son idéologie marxiste-léniniste prônant l’athéisme.
L’oppression religieuse
Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est une discipline spirituelle traditionnelle chinoise présentée au public en 1992. Depuis, cette pratique a été adoptée par des dizaines de millions de personnes en Chine et dans le monde.
La pratique, qui met l’accent sur les principes directeurs que sont la vérité, la compassion et la tolérance, se concentre sur l’amélioration du caractère personnel du pratiquant au cours de la vie quotidienne et lors de conflits interpersonnels et sociaux.
En juillet 1999, le PCC a lancé une campagne massive visant à éradiquer cette discipline spirituelle devenue populaire, incarcérant des millions de personnes au cours des décennies suivantes. Depuis, des milliers de pratiquants de Falun Gong sont morts sous la torture et les mauvais traitements, et leur nombre ne cesse d’augmenter. De nombreux pratiquants ont également fait l’objet de harcèlements incessants, d’arrestations et d’emprisonnements arbitraires.
La campagne généralisée contre le Falun Gong a touché tous les aspects de la société chinoise, depuis l’arrestation de milliers de pratiquants jusqu’à la diffusion incessante de propagande dépeignant les pratiquants de Falun Gong comme des personnes dangereuses et qualifiant cette pratique de « secte maléfique ».
Des milliers de personnes tuées pour leur foi
Depuis le début de la persécution, plus de 4 365 pratiquants ont été torturés à mort, selon Minghui.com, un site Web américain qui documente la persécution du Falun Gong en Chine et à l’étranger. Cependant, sur la base de témoignages de première main venant de ceux qui sont perpétuellement harcelés par les diverses organisations de sécurité du PCC, les pratiquants de cette discipline spéculent que le nombre réel de morts se chiffre en centaines de milliers, voire en millions.
« Minghui a signalé que les autorités chinoises ont continué à torturer et à maltraiter les pratiquants, et que ces abus, qui se sont parfois produits sur plusieurs années, ont contribué à la mort de dizaines de pratiquants en 2020 et 2021 », indique le rapport de la CECC.
« Comme les années précédentes, les autorités ont continué à détenir des pratiquants de Falun Gong et à les soumettre à des traitements sévères, avec au moins 622 pratiquants condamnés pour " entrave à l’application de la loi avec une organisation sectaire " en 2020, selon le média Minghui », indique le rapport.
Les pratiquants de Falun Gong ont depuis lors été confrontés à toutes les formes de répression, incluant des licenciements et de lourdes peines de prison. Ils sont aussi confrontés à des séances de torture inimaginables, comme le gavage, des coups de matraque et des agressions sexuelles aux mains des gardiens de prison et d’autres détenus.
Depuis sa création en 1949, le PCC a toujours ciblé les confessions et minorités religieuses pour les assimiler violemment à son idéologie athée. Outre les pratiquants de Falun Gong, le PCC a également soumis les chrétiens, les catholiques, les Tibétains et les musulmans ouïghours à des violations incessantes des droits de l’homme visant leurs croyances religieuses.
Ces dernières années, le régime chinois a rassemblé plus d’un million de musulmans ouïghours dans des camps de rééducation en vertu de la « lutte contre le terrorisme et l’extrémisme » dans le Xinjiang et dans d’autres régions de l’ouest de la Chine.
Assassinés pour leurs organes
En plus de subir des tortures et des abus généralisés depuis plus de vingt ans, les pratiquants du Falun Gong sont régulièrement pris pour cible et tués pour leurs organes dans le cadre d’un inquiétant commerce de transplantation d’organes qui représente plus d’un milliard de dollars par an en Chine.
Selon les conclusions du China Tribunal, une ONG basée au Royaume-Uni qui a enquêté sur des « rapports faisant état de milliers de touristes transplantés se rendant en Chine pour acheter des organes », l’industrie chinoise de la transplantation, ainsi que d’autres preuves, suggèrent que le PCC est impliqué dans le prélèvement forcé d’organes et la vente à profit d’organes provenant de prisonniers de conscience assassinés.
Bien que la Chine dispose d’une industrie de transplantation d’organes depuis des décennies, le volume des transplantations a augmenté de manière exponentielle au début des années 2000, ce qui coïncide avec le moment où le PCC a commencé sa large campagne de répression contre le Falun Gong et les pratiquants.
Les autorités chinoises ont continué à poursuivre les pratiquants en vertu de l’article 300 du droit pénal de la RPC, qui criminalise « l’organisation et l’utilisation d’une secte pour saper l’application de la loi », ajoute le rapport.
Donner la parole à ceux qui ne peuvent pas s’exprimer eux-mêmes
« Documenter les violations des droits de l’homme commises par le gouvernement chinois ne relève pas seulement du mandat de la Commission, mais aussi de notre obligation morale envers ceux qui, en raison de la répression et de la censure, ne peuvent pas raconter leur histoire », a fait remarquer le coprésident de la CECC, James McGovern. « J’ai hâte de continuer à travailler avec mes collègues pour mettre en œuvre les recommandations de la CECC. »
En conclusion du rapport, la commission a réitéré la priorité de « documenter les crimes innommables du PCC » et de tenir le régime chinois responsable des crimes envers ceux qui « subissent de graves abus en raison des politiques d’assimilation forcée de la Chine ».
Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann
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