Appuyez sur “Entrée” pour passer au contenu

Monde. Nucléaire : Joe Biden prié de renoncer à son pouvoir exclusif

ACTUALITÉ > Monde

Une trentaine de législateurs démocrates ont signé une lettre demandant à Joe Biden de renoncer à son autorité présidentielle exclusive de lancer des armes nucléaires. (Image : Gerd Altmann / Pixabay)

Le représentant californien Jimmy Panetta, qui a rédigé la lettre, a récemment appelé le président à mettre en place des contrôles dans sa « structure de commandement et de contrôle nucléaire ». Les démocrates proposent la mise en place d’un accord préalable du président de la Chambre et du vice-président, avant que le président américain puisse exécuter son autorité de lancement d’armes nucléaires.

« Confier cette autorité à une seule personne comporte des risques réels... D’anciens présidents ont menacé d’attaquer d’autres pays avec des armes nucléaires ou ont fait preuve d’ un comportement qui a amené d’autres responsables à s’inquiéter quant au jugement du président... Alors que tout président consulterait probablement des conseillers avant d’ordonner une attaque nucléaire, il n’y a aucune obligation de le faire. L’armée est obligée d’exécuter l’ordre si elle estime qu’il est légal en vertu des lois de la guerre. Dans la posture actuelle des forces nucléaires américaines, cette attaque se produirait en quelques minutes », indique la lettre.

Aux États-Unis, lors de la passation de pouvoirs, le président sortant remet à son successeur une mallette noire appelée « ballon de football nucléaire ». Un assistant militaire porte toujours la mallette avec lui tout en suivant le président. La mallette contient tous les éléments nécessaires permettant au président de lancer une attaque nucléaire à l’aide d’un code.

Ce transfert d’un président à l’autre intervient lors de la cérémonie d’investiture du nouveau président. Comme Donald Trump n’a pas assisté à l’investiture de Joe Biden, une procédure spéciale a été nécessaire pour organiser la remise de la mallette.

Cette mallette aperçue au Musée de la Guerre froide le mercredi 11 mai aurait été l’une des nombreuses armes nucléaires utilisées si la Guerre froide avait dégénéré en troisième guerre mondiale « WE177 Nuclear Weapon ». (Image : WE177 Nuclear Weapon / Flickr)
Cette mallette aperçue au Musée de la Guerre froide le mercredi 11 mai aurait été l’une des nombreuses armes nucléaires utilisées si la Guerre froide avait dégénéré en troisième guerre mondiale « WE177 Nuclear Weapon ». (Image : WE177 Nuclear Weapon / Flickr)

Armes nucléaires et tactiques de guerre

Depuis le largage de bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, ordonné par le président Harry Truman dans les derniers jours de la Seconde Guerre mondiale, le pouvoir de lancer des armes nucléaires est strictement réservé au président. La plupart des experts ne recommandent pas la dissolution de ce pouvoir, car le fait que trop de personnes interviennent dans la décision de lancer ou non une bombe, pourrait faire perdre un temps précieux et entraver les tactiques de guerre.

Si Joe Biden devait renoncer à son droit de lancer seul des armes nucléaires, cela pourrait inciter les futurs présidents à faire de même. Le mois dernier, la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, avait évoqué avec le chef d’État-Major interarmées des Forces américaines, le général Mark Milley, la possibilité d’empêcher un « président instable » d’utiliser des codes de lancement et d’ordonner des frappes nucléaires. Le « président instable » auquel Nancy Pelosi faisait référence était l’ancien président Donald Trump.

L’accord nucléaire avec l’Iran

La demande à Joe Biden d’abandonner le contrôle exclusif de l’arme nucléaire survient alors que les États-Unis s’engagent dans une négociation sensible avec l’Iran à propos de son programme nucléaire.

Joe Biden a indiqué qu’il ne lèverait pas les sanctions économiques imposées à l’Iran à moins que le pays n’accepte de revenir à l’accord nucléaire de 2015 dont les États-Unis se sont retirés en 2018 sous l’administration de Donald Trump.

Les républicains craignent que l’administration de Joe Biden ne fasse trop de concessions au régime iranien afin d’inciter Téhéran à s’engager à nouveau dans cet accord. Donald Trump s’était retiré de l’accord de 2015 car il estimait que les conditions étaient défavorables aux intérêts américains. En attendant, Israël pourrait ne pas suivre l’administration de Joe biden dans sa stratégie sur le nucleaire iranien.

« Nous pensons que si les Etats-Unis reviennent au même accord dont ils se sont déjà retirés, ils perdront tout leur pouvoir... Il semblerait que seules des sanctions paralysantes - le maintien des sanctions actuelles et même l’ajout de nouvelles sanctions - combinées à une menace militaire crédible - que l’Iran craint - pourraient amener l’Iran à de véritables négociations avec les pays occidentaux. Cela pourrait finalement aboutir à un accord réellement capable d’empêcher l’Iran d’aller de l’avant (sur le sujet des armes nucléaires) », a déclaré l’ambassadeur israélien Gilad Erdan à Israël Hayom.

Rédacteur Fetty Adler

Soutenez notre média par un don ! Dès 1€ via Paypal ou carte bancaire.