Le 19 janvier, le secrétaire d’État sortant Mike Pompeo a publié une déclaration officielle, accusant la Chine de « génocide » contre les Ouïghours, ce qui, selon lui, équivaut à un « crime contre l’humanité ». Les Ouïghours sont une minorité ethnique majoritairement musulmane vivant dans la région autonome du Xinjiang en Chine.
L’ancien secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a abordé plusieurs sujets, dont le coronavirus et la récente trêve avec les talibans. (Image : wikimedia / United States Federal Government / Domaine Public)
Lors de son audition de confirmation au Sénat américain, le futur Secrétaire d’Etat Antony Blinken, choisi par Joe Biden, a dit partager l’accusation de Mike Pompeo en ce qui concerne le « génocide » perpétré par la Chine communiste contre les Ouïghours : « Le fait de forcer des hommes, des femmes et des enfants à intégrer des camps de concentration, d’essayer de les rééduquer pour qu’ils adhèrent à l’idéologie du parti communiste chinois, tout cela témoigne d’un effort de génocide ».
Lors de son audition de confirmation au Sénat américain, le futur Secrétaire d’Etat Antony Blinken, choisi par Joe Biden, a dit partager l’accusation de Mike Pompeo en ce qui concerne le « génocide » perpétré par la Chine communiste contre les Ouïghours. Antony Blinken était auparavant conseiller adjoint à la sécurité nationale et secrétaire d’État adjoint dans l’administration Obama. (Image : wikimedia / U.S. Embassy Nigeria / Domaine public)
Depuis mars 2017, le régime chinois a intensifié sa persécution du peuple ouïghour. Dans son rapport mondial 2021, Human Rights Watch rapporte que de 2017 à 2020, plus de 260 camps fortifiés ont été construits dans le Xinjiang ce qui soutient la conclusion selon laquelle les autorités chinoises ont recours à la détention « de masse » des musulmans Ouïghours.
« Leurs politiques, pratiques et abus moralement répugnants sont systématiquement conçus pour discriminer et surveiller les Ouïghours en tant que groupe démographique et ethnique unique, restreindre leur liberté de voyager, d’émigrer et de fréquenter les écoles, et refuser d’autres droits humains fondamentaux tels que le droit de réunion, de parole et de culte. Les autorités de la RPC ont pratiqué des stérilisations et des avortements forcés sur des femmes ouïghoures, les ont contraintes à se marier avec des non-Ouïghours et ont séparé les enfants ouïghours de leur famille », a déclaré Mike Pompeo dans son rapport.
Alors que les responsables chinois déclarent aux observateurs internationaux qu’ils tentent d’éduquer les Ouïghours et d’éliminer l’extrémisme religieux, le langage utilisé pour expliquer la situation aux Chinois de la région est radicalement différent et inquiétant, car les Ouïghours sont décrits comme des « tumeurs malignes » et leur foi est dépeinte comme une « peste contagieuse ». Les autorités gouvernementales sont allées jusqu’à comparer les Ouïghours à des mauvaises herbes en disant « Vous ne pouvez pas déraciner une à une toutes les mauvaises herbes cachées parmi les cultures dans le champ, vous devez pulvériser des produits chimiques pour les tuer toutes », selon le rapport de Mike Pompeo.
En juillet dernier, lorsque Liu Xiaoming, un diplomate chinois, a été confronté à des images filmées par un drone montrant des détenus Ouïghours les yeux bandés et défilant en grand nombre à la descente d’un train, il a affirmé qu’il « ne savait pas » ce que la vidéo montrait. Il a également nié la stérilisation des femmes ouïghoures. Cela n’est pas surprenant car le leader chinois Xi Jinping avait anticipé les critiques des pays étrangers sur la répression draconienne du régime contre les Ouïghours, qui a commencé en 2014 en réaction à des activités terroristes que la police avait imputées aux « séparatistes » ouïghours. « N’ayez pas peur si des forces hostiles se plaignent, ou si des forces hostiles dénigrent l’image du Xinjiang », a déclaré Xi Jinping.
Le PCC a rejeté les critiques internationales à l’encontre des camps ouïghours, affirmant qu’il s’agit de centres de formation professionnelle qui utilisent des méthodes douces visant à éliminer l’extrémisme islamique. Toute personne qui se plaint du traitement des Ouïghours en Chine est priée d’être « reconnaissante pour l’aide du parti et de se taire », selon un rapport du New York Times.
Dans sa déclaration, Mike Pompeo a que les États-Unis s’appliquent à responsabiliser les auteurs de violations des droits de l’homme « non pas parce que nous sommes contraints d’agir par un tribunal international, un organisme multilatéral ou une préoccupation politique intérieure ». « Nous le faisons parce que c’est juste ».
Mike Pompeo a conclu son rapport en disant « Si le Parti communiste chinois (PCC) est autorisé à commettre un génocide et des crimes contre son propre peuple, imaginez ce qu’il sera encouragé à faire au monde libre, dans un avenir pas si lointain ». Sous l’administration Trump, le département d’État a dénoncé avec force la persécution religieuse en Chine et a, dans son ensemble, adopté une ligne dure à l’égard de Pékin.
Lors de son audition de confirmation au Sénat, Antony Blinken a indiqué que, bien qu’il ne soit pas d’accord avec certaines façons d’agir de Donald Trump, il pense qu’il a une approche correcte vis-à-vis de la Chine : « Avez-vous le moindre doute dans votre esprit que l’objectif du Parti communiste chinois est d’être la puissance politique, géopolitique, militaire et économique prédominante du monde ? Et que les États-Unis déclinent par rapport à lui ? » a demandé le sénateur Marco Rubio à Antony Blinken, qui a répondu : « Je n’en ai aucun doute. »
Rédacteur Fetty Adler
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