Le Parlement européen a adopté une Résolution sur la situation dans le détroit de Taïwan à une écrasante majorité de 424 voix pour et 14 voix contre. Parmi les propositions se trouve une demande visant à renforcer le « bouclier de silicium ».
Le 15 septembre, le Parlement européen a adopté la Résolution sur la situation dans le détroit de Taïwan à une majorité écrasante de 424 voix pour et 14 contre, avec 26 propositions. Parmi ces propositions, se trouve une demande à l’Union européenne (UE) de contribuer à renforcer le « bouclier de silicium », qui protège Taïwan et le monde, pour garantir la sécurité dans le détroit de Taïwan. Elle appelle les pays européens qui n’ont pas encore établi de bureaux commerciaux à Taïwan à suivre l’exemple de la Lituanie et à continuer à envoyer des représentants parlementaires à Taïwan.
Attirer l’attention sur la situation dans le détroit de Taïwan
La Résolution sur la situation dans le détroit de Taïwan, proposée conjointement par les cinq principaux partis du Parlement européen, non seulement condamne la menace militaire du Parti communiste chinois (PCC) de déstabiliser le détroit de Taïwan, mais demande également à l’UE d’entamer des négociations avec Taïwan dès que possible et de signer un accord bilatéral d’investissement (BIA), entre autres positions cohérentes.
D’autre part, le Parlement européen a plaidé davantage en faveur de la politique de Taïwan, à la lumière de l’effet des exercices militaires communistes déclenchés par la visite de la présidente de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi à Taïwan.
C’est la septième fois cette année que le Parlement européen adopte une résolution favorable à Taïwan. Les précédentes résolutions, notamment le rapport sur les Défis de sécurité dans l’UE et la région indo-pacifique et la résolution d’urgence sur les « Violations des droits de l’homme fondamentaux à Hong Kong », ayant toutes deux soutenu la position de Taïwan.
La Résolution sur la situation dans le détroit de Taïwan félicite tout d’abord les autorités et les dirigeants politiques taïwanais pour leur réponse prudente et responsable aux provocations et répressions de la Chine. Elle considère que les visites à Taïwan de membres des parlements nationaux, entre autres, sont un signe de soutien à Taïwan et contribuent à dissuader l’agression. Elle invite donc instamment l’UE à renforcer son engagement politique avec Taïwan. Le Parlement européen continuera également à envoyer des représentants à Taïwan dans le cadre de visites officielles.
Préserver et renforcer le « bouclier de silicium »
Le Parlement a également demandé que le département des affaires extérieures de l’UE (SEAE) commence, dès que possible, les préparatifs d’un accord de résilience de la chaîne d’approvisionnement mutuellement bénéfique avec Taïwan : afin de renforcer le « bouclier de silicium » de Taïwan, pour préserver la sécurité de ce pays. Le Parlement a également convenu que le programme d’infrastructures d’outre-mer, le « Global Gateway », décrit comme la version européenne de « One Belt, One Road », devrait chercher à établir une coopération en matière d’investissement avec le programme « New Southbound » de Taïwan.
En outre, le Parlement espère que la Commission européenne changera le nom du Bureau économique et commercial européen à Taïwan, pour refléter la relation plus large entre les deux parties. Cependant, cette fois-ci, la résolution n’est pas aussi directe que la Résolution sur la coopération politique entre l’UE et Taïwan de l’année dernière, qui suggérait de changer le nom en « Bureau de l’UE à Taïwan » pour éviter la sensibilité de l’utilisation de Taïwan comme nom officiel.
Bien que la Résolution sur la situation dans le détroit de Taïwan ne soit qu’une proposition non contraignante pour l’exécutif, il faut noter que ce n’est que par le biais de nombreuses initiatives du Congrès que l’évolution des relations entre Taïwan et les États-Unis a été façonnée par le Taiwan Policy Act adopté par la commission des affaires étrangères du Sénat américain. La dernière résolution sur Taïwan adoptée par le Parlement européen est également considérée comme une brique importante dans le mur des relations entre Taïwan et l’Europe.
Qu’est-ce que le « bouclier de silicium » ?
Dans son livre de 2001 intitulé Silicon Shield : Taiwan’s Protection Against Chinese Attack, le journaliste australien, Craig Addison, affirme que la protection de Taïwan contre les attaques chinoises constitue un défi majeur pour l’Union européenne.
Dans son livre, Craig Addison affirme que la position de Taïwan dans l’économie des technologies de l’information, qui repose sur les plaquettes de silicium et les logiciels, est cruciale et qu’une invasion militaire chinoise de Taïwan perturberait gravement l’approvisionnement mondial en produits connexes, entraînant l’évaporation de milliers de milliards de dollars de valeur marchande pour les entreprises américaines, japonaises et européennes.
Il faut se rappeler que l’invasion du Koweït en 1990 a incité une force des Nations unies, dirigée par les États-Unis, à envoyer des troupes en Irak pour protéger l’approvisionnement mondial en pétrole du Koweït.
Rédacteur Jean-Baptiste Adrien-Clotaire
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