Appuyez sur “Entrée” pour passer au contenu

Monde. Pays-Bas : de violents affrontements à Rotterdam suite aux restrictions sanitaires

ACTUALITÉ > Monde

HAYE - De violents affrontements ont éclaté dans la nuit du 19 novembre dans la ville néerlandaise de Rotterdam en raison des nouvelles restrictions sanitaires liées à la pandémie de Covid-19.

Les émeutes ont fait suite à une grève massive des dockers survenue la veille. Les manifestants ont bloqué les principales routes d’entrée et de sortie du port de Rotterdam, qui est une artère vitale pour son arrière-pays (hinterland), région la plus développée de l’Europe occidentale.

Les militants ont distribué des tracts aux conducteurs de camions frustrés d’être bloqués pendant des heures, jusqu’à ce que le blocus soit levé juste après le crépuscule.

La politique des 2 G

Les tracts distribués montraient que les dockers faisaient campagne contre la ségrégation sociale proposée par la politique 2-G, qui stipule que seules les personnes vaccinées et celles ayant récupéré de la Covid-19 sont autorisées à accéder à certains lieux comme les bars, les restaurants, les salles de sport, les musées, les théâtres, les salons de coiffure, et éventuellement les centres commerciaux et les grands supermarchés.

Les manifestations de vendredi auraient été déclenchées par l’interdiction faite aux particuliers d’utiliser des feux d’artifice lors des célébrations du Nouvel An de cette année. Cette interdiction fait partie d’un ensemble de restrictions mises en place pour freiner la propagation du coronavirus.

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a déclaré vouloir porter un « coup sévère » au virus.

De violents affrontements

La police de Rotterdam a annoncé sur Twitter que 51 personnes avaient été arrêtées, ajoutant que la moitié d’entre elles étaient âgées de moins de 18 ans.

« Deux émeutiers ont été blessés lorsque des balles les ont touchés. Ils restent à l’hôpital », a indiqué la police sur Twitter.

Le maire, Ahmed Aboutaleb, a qualifié les manifestations d’« orgie de violence ».

« La police a été obligée de sortir ses armes et même d’effectuer des tirs directs », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse le lendemain.

Les tirs de sommation ont fait plusieurs blessés et plusieurs voitures de police ont été incendiées.

Pays-Bas : de violents affrontements à Rotterdam suite aux restrictions sanitaires
La police de Rotterdam a annoncé sur Twitter l’arrestation de 51 personnes, dont la moitié est âgée de moins de 18 ans. (Image : Capture d’écran / You Tube)

Les opérations psychologiques (ou PsyOps)

Un blogueur néerlandais du nom de Martin Vrijland, qui s’oppose à l’instauration d’un couvre-feu, a déclaré craindre que la soudaine flambée de protestations violentes au sein d’une population par ailleurs obéissante et endormie ne soit le résultat d’une opération psychologique menée par les services secrets. Son but serait de créer une excuse pour une intervention militaire et la loi martiale.

« S’il y a une chose que (les) gens (au pouvoir) ne veulent pas, c’est une résistance authentique, et si vos données Big Data montrent que les Pays-Bas se réveillent, alors cela fonctionne très bien pour mettre Rome elle-même en feu », a déclaré Martin Vrijland.

« Il s’agit de la technique Gladio qui consiste à utiliser vos propres hommes en civil pour remuer les choses afin de pouvoir ensuite montrer des images dramatiques à la presse nationale et internationale, et pouvoir dire que nous devrions peut-être déployer l’armée ou ajouter des véhicules blindés à l’arsenal de la police », a-t-il ajouté.

Le ministre néerlandais de la Justice, Ferd Grapperhaus, a déclaré à la télévision néerlandaise qu’il n’avait rien contre le fait que les gens manifestent pour exprimer des opinions divergentes, mais que lorsque la violence prend cette ampleur, il estime que « manifester n’est plus un droit ».

Samedi, des manifestations spontanées ont à nouveau été lancées dans les trois grandes villes suivantes : La Haye, Amsterdam et Rotterdam, mais jusqu’à présent, elles ont été relativement pacifiques.

Les manifestants ont déclaré qu’ils continueraient à manifester dans les jours et les semaines à venir jusqu’à ce que toutes les restrictions sanitaires soient levées et que la démocratie soit rétablie.

Rédacteur Fetty Adler

Soutenez notre média par un don ! Dès 1€ via Paypal ou carte bancaire.