Le 20 juillet marque l’un des anniversaires les plus solennels et les plus tragiques de l’histoire : le début de la persécution par le Parti communiste chinois (PCC), de 100 millions de pratiquants de Falun Gong, une ancienne discipline spirituelle chinoise visant à harmoniser l’esprit et le corps.
Le 16 juillet 2021, les pratiquants de Falun Gong se sont rassemblés à Washington, D.C., la capitale américaine, pour rendre hommage aux pratiquants qui ont perdu la vie pour défendre leurs convictions face à la répression du PCC, appeler à la fin de la persécution et exhorter les citoyens, les entreprises et les gouvernements à tenir le régime communiste chinois responsable de ses crimes.
Levi Browde, directeur exécutif du Falun Dafa Information Center, a déclaré à NTD Television que lorsque la persécution a commencé le 20 juillet 1999, sous la direction de l’ancien président du PCC, Jiang Zemin, les pratiquants basés aux États-Unis ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour attirer l’attention du gouvernement américain et clarifier la vérité au public.
Levi Browde a indiqué qu’au bout de22 ans de persécution, les commémorations annuelles se sont transformées en rassemblements qui ont servi de plate-forme aux responsables, aux défenseurs des droits de l’homme et aux groupes de défense de la liberté religieuse pour dénoncer la persécution. « L’objectif est de dire au peuple américain et au gouvernement américain ce qui se passe exactement avec le Falun Gong et pourquoi c’est important pour les pratiquants du Falun Gong en Chine, mais aussi pour l’Amérique ».
Le Falun Gong (法輪功), également connu sous le nom de Falun Dafa (法輪大法), est une ancienne discipline spirituelle chinoise qui utilise la pratique des exercices physiques et la médiation, ainsi que des enseignements sur la « cultivation » de soi visant à l’amélioration du caractère dans la vie quotidienne. C’est un moyen très efficace de garder une bonne santé et de développer l’énergie.
La pratique de Falun Gong , diffusée en 1992 par Mr. Li Hongzhi, repose sur les trois valeurs fondamentales de Vérité, de Compassion et de Tolérance (真善忍). Falun Gong enseigne qu’elles sont la nature fondamentale de l’univers et les prend pour guide.
Dans les années 1990, Le Falun Gong était très populaire en Chine, et le nombre de pratiquants, issus de tous les horizons, s’élevait à plus de 100 millions. Le 20 juillet 1999, le dirigeant du PCC, Jiang Zemin, jaloux de la popularité de la pratique et craignant pour son pouvoir, a lancé une campagne de répression à l’échelle nationale, d’une ampleur sans précédent depuis la Révolution culturelle mise en œuvre par Mao Zedong.
Malgré la passation de pouvoir à Hu Jintao en 2003, puis à Xi Jinping en 2013, la persécution persiste à ce jour.
Le crime de prélèvement d’organes
L’ancien ambassadeur américain pour la liberté religieuse, Sam Brownback, a pris la parole lors de l’événement, confirmant sa position selon laquelle il incombe à la Chine de se changer elle-même, de s’ouvrir aux droits de l’homme et à des choses comme la liberté religieuse.
Sam Brownback, le coprésident du comité directeur du Sommet 2021 sur la liberté religieuse internationale (IRF) et ambassadeur itinérant de l’IRF, a souligné que la liberté religieuse est actuellement « le droit de l’homme le plus bafoué dans le monde », mais a noté « qu’elle ne le sera plus si nous nous soutenons mutuellement. »
« Nous devons simplement exposer la situation aux gens et dénoncer le prélèvement forcé d’organes. C’est incroyable que cela puisse se produire à notre époque, et cela doit cesser », a-t-il expliqué, faisant référence au prélèvement forcé d’organes des pratiquants de Falun Gong par le Parti communiste chinois.
Ce crime sans précédent, impliquant le prélèvement forcé d’organes vitaux sur des pratiquants détenus, pour les vendre sur le marché noir international, a été découvert pour la première fois par l’ancien secrétaire d’État canadien pour l’Asie-Pacifique, David Kilgour, et l’avocat canadien des droits de l’homme, David Matas, dans le cadre d’une enquête indépendante menée en 2009 et présentée dans le rapport Bloody Harvest.
« Nous devons y croire, savoir ce qui se passe et nous y opposer jusqu’à ce que cela cesse », a indiqué Sam Brownback.
Dénoncer la responsabilité du PCC
Katrina Lantos Swett, la coprésidente de l’IRF, également présidente de la Fondation Lantos pour les droits de l’homme, a estimé que l’effronterie du PCC est due au fait que le monde ne lui demande pas de rendre des comptes. « J’ai le sentiment très fort que le monde ne demande pas de comptes à la Chine », a-t-elle fait valoir.
« La Chine est l’un des pires pays au monde en matière de droits humains et les pratiquants de Falun Gong sont, victimes d’incarcérations de masse, de prélèvements forcés d’organes et de toutes sortes de persécutions vraiment inimaginables. »
Depuis que la persécution du Falun Gong par Jiang Zemin a commencé en 1999, le gouvernement américain n’a sanctionné les responsables du PCC que deux fois. La première a eu lieu en décembre 2020, lorsque l’ancien président Donald Trump et le secrétaire d’État Mike Pompeo ont interdit à Huang Yuanxiong, fonctionnaire de la police de la ville de Xiamen, et à sa femme d’entrer aux États-Unis pour ce qui a été décrit par le département d’État comme des « violations particulièrement graves de la liberté de croyance spirituelle des pratiquants de Falun Gong. »
La seconde a eu lieu en mai de cette année, lorsque l’actuel président Joe Biden et le secrétaire d’État Antony Blinken ont infligé à Yu Hui, un directeur de bureau de la branche de Chengdu du Central Leading Group de l’ancien bureau 610 créé par Jiang Zemin et ses loyalistes spécifiquement pour persécuter le Falun Gong, et à sa famille des sanctions leur interdisant d’entrer aux États-Unis.
Yu Hui a été visé par le département d’État pour son « implication dans des violations flagrantes des droits de l’homme, à savoir la détention arbitraire de pratiquants de Falun Gong pour leurs croyances spirituelles. »
Katrina Lantos Swett a également fait remarquer qu’il était clair pour elle que la dictature chinoise ne gouverne pas sur la base de la loi et de l’ordre, mais s’appuie plutôt sur la censure, la propagande, la surveillance, la terreur et la violence. « J’espère et je prie pour que, comme cela a été le cas pour l’ancienne Union soviétique… elle s’effondre… Je crois aussi que la même chose se produira avec le Parti communiste chinois », a-t-elle confié.
La persécution de Falun Gong est un génocide
Nina Shea, Senior Fellow et directrice du Center for Religious Freedom (Centre pour la Liberté Religieuse) à l’Institut Hudson, a appelé l’administration Biden à reconnaître officiellement les atrocités commises par le PCC contre le Falun Gong comme un génocide, à l’instar de la campagne contre les Ouïghours. « Il est temps que les États-Unis reconnaissent ce qui se passe, le génocide dont sont victimes les pratiquants du Falun Gong en Chine. »
Pour Nina Shea, la désignation de génocide devrait être décrite comme la destruction d’une communauté religieuse « avec l’intention de l’éradiquer. »
« Je ne pense pas qu’il y ait le moindre doute que ce qui est arrivé ces dernières décennies au Falun Gong répond à ce critère. C’est le plus odieux des crimes contre les droits de l’homme. Il est gravé dans le cœur des Américains que nous ne tolérerons plus jamais cela », a expliqué Nina Shea, confirmant que les pratiquants avaient été soumis à la torture, à la prison et à des « prisons noires » en plus des prélèvements d’organes.
Elle a ajouté que, bien que le PCC ait fait tout ce qu’il pouvait pour nier et dissimuler la campagne de prélèvement d’organes au cours des 15 dernières années, les preuves sont « absolument irréfutables ».
Le Dr Kurt Werthmuller, analyste politique superviseur à la Commission américaine pour la liberté religieuse internationale (USCIRF), une commission du gouvernement fédéral américain, a parlé lors de l’événement de la nécessité de tenir Pékin responsable : « Les États-Unis et leurs partenaires du monde entier animés du même esprit doivent faire leur part pour tenir la PCC responsable de ces atrocités. »
Kurt Werthmuller a rappelé que sa Commission a demandé au Département d’État de désigner la Chine comme un « pays particulièrement préoccupant » depuis son tout premier rapport, il y a 21 ans.
« Nous avons exhorté le gouvernement américain à prendre des mesures conséquentes pour tenir le gouvernement chinois pour responsable. Nous continuons d’exhorter le gouvernement américain à adopter une approche multilatérale, en collaborant avec des partenaires internationaux pour dénoncer les abus du PCC, et à imposer des sanctions ciblées contre les fonctionnaires et les entités chinoises responsables des violations de la liberté religieuse. »
Kurt Werthmuller a également appelé l’administration Biden à annoncer un boycott diplomatique des prochains Jeux olympiques de Pékin en 2022.
La directrice du plaidoyer de Freedom House, Annie Boyajian, a aussi pris la parole lors de l’événement, remerciant les pratiquants pour leur engagement à « défendre ceux qui sont persécutés en Chine. »
Annie Boyajian a déclaré que les données de Freedom House sur la persécution du Parti contre le Falun Gong au cours de l’année écoulée ont montré que « la campagne du régime visant à éradiquer la pratique spirituelle du Falun Gong s’est poursuivie sans relâche au cours de l’année écoulée », notant les preuves que des centaines de membres ont été condamnés à de longues peines de prison ou soumis à des camps de « rééducation » qui impliquent directement de graves abus et tortures dans le but de les forcer à abandonner leurs croyances.
Selon Annie Boyajian, de nombreux responsables du Parti qui participent aujourd’hui au génocide des musulmans ouïghours dans la région du Xinjiang, désigné par les États-Unis, ont acquis les compétences nécessaires pour monter en grade en commençant par persécuter le Falun Gong.
Rédacteur Fetty Adler
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