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Monde. Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán rencontre Xi Jinping à Pékin dans le cadre des pourparlers de paix sur l’Ukraine 

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Le 8 juillet, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán s’est embarqué pour un voyage diplomatique imprévu en Chine, marquant ainsi son dernier effort pour plaider en faveur d’une résolution pacifique entre l’Ukraine et la Russie.

Cette visite suit de près ses déplacements à Kiev et à Moscou, où il a proposé un cessez-le-feu pour mettre fin à l’agression militaire de la Russie en Ukraine. La tournée éclair de Viktor Orbán, baptisée « Mission de paix 3.0 », souligne sa volonté de positionner la Hongrie en tant que médiateur dans le conflit en cours.

La visite surprise de Viktor Orbán à Pékin a commencé par un message sur les réseaux sociaux décrivant son arrivée et titrée : « Mission de paix 3.0 ». À son arrivée, il a été accueilli par la vice-ministre chinoise des affaires étrangères Hua Chunying et par d’autres fonctionnaires. Au cours de sa visite, Viktor Orbán a également eu des entretiens avec le dirigeant chinois Xi Jinping, qui ont porté sur la recherche d’une solution pacifique au conflit ukrainien.

Le Premier ministre hongrois a souligné l’importance de la Chine dans le processus de résolution en déclarant : « la fin de la guerre dépend de la décision de trois puissances mondiales, les États-Unis, l’Union européenne et la Chine. » Cette remarque, qui a également été partagée sur sa page Facebook, souligne la conviction de Viktor Orbán quant au rôle central de la Chine dans la facilitation de la paix.

Liens et discussions économiques

Les experts notent que la visite de Viktor Orbán en Chine n’est pas seulement symbolique, mais qu’elle reflète également les liens politiques et économiques forts de la Hongrie avec le géant asiatique. Ces dernières années, la Hongrie a attiré d’importants investissements chinois, en particulier dans le secteur des véhicules électriques, avec des entreprises comme BYD qui ont installé des sites de production dans le pays.

Lors de leur rencontre, Xi Jinping a réitéré l’appel de la Chine en faveur d’un cessez-le-feu en Ukraine. « Ce n’est que lorsque toutes les grandes puissances exerceront une énergie positive plutôt que négative que le conflit pourra voir l’aube d’un cessez-le-feu le plus tôt possible », a déclaré Xi Jinping . Cette déclaration s’aligne sur la position de longue date de la Chine qui, malgré les critiques de l’Occident, souligne l’intérêt de Pékin pour une résolution diplomatique.

La Chine se trouve également dans une situation compliquée, où elle doit s’aligner sur la Russie (qui est sans doute son principal allié) face à la pression internationale et à l’examen minutieux de sa « neutralité » dans le conflit. En juin, le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a accusé les responsables chinois et russes de faire pression sur d’autres pays pour qu’ils ne participent pas aux pourparlers de paix liés à la guerre.

« La Russie, usant de l’influence chinoise dans la région et des diplomates chinois, fait tout pour perturber le sommet de paix », a déclaré Volodymyr Zelenskyy lors d’une conférence de presse organisée dans le cadre du forum de défense Shangri-La. « Il est regrettable qu’un pays aussi puissant et indépendant que la Chine soit un instrument entre les mains du président russe Vladimir Poutine ».

Le marathon diplomatique de Viktor Orbán

La visite de Viktor Orbán en Chine fait suite à ses réunions controversées à Moscou et à Kiev. Son approche a suscité à la fois des condamnations et un intérêt prudent de la part de diverses agences internationales. À Moscou, Viktor Orbán a dû faire face à la réaction de Kiev et des dirigeants européens, qui ont critiqué ses relations étroites avec Vladimir Poutine. Malgré les critiques, Viktor Orbán a souligné la position unique de la Hongrie en tant que nation européenne capable d’instaurer un « dialogue constructif » avec les deux parties au conflit.

« Le nombre de pays capables de parler aux deux parties en conflit diminue », a déclaré Viktor Orbán, avant d’ajouter : « la Hongrie est en train de devenir le seul pays d’Europe capable de parler à tout le monde ».

Implications futures

Malgré cet objectif optimiste, les efforts diplomatiques de Viktor Orbán ont suscité des réactions mitigées. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a critiqué sa visite à Moscou, affirmant que « l’apaisement n’arrêtera pas » Vladimir Poutine. Elle a également souligné que « seules l’unité et la détermination » au sein de l’Union européenne (UE) conduiraient à une paix globale et durable en Ukraine.

Mais Viktor Orbán ne se laisse pas décourager et positionne sa mission de paix comme une étape nécessaire pour mettre fin au conflit. Son porte-parole a révélé que la prochaine étape du dirigeant hongrois après Pékin serait Washington, où il prévoit de continuer à défendre ses propositions de paix lors dU sommet de l’OTAN organisé par le président américain Joe Biden.

Selon RFI le sommet de l’Otan s’est ouvert mardi 9 juillet à Washington par une célébration des 75 ans du traité de l’Atlantique nord. À cette occasion, le président américain, Joe Biden, a prononcé un discours pour réaffirmer la force de l’Alliance atlantique et son soutien à l’Ukraine.

« Vladimir Poutine ne veut rien de moins que la soumission totale de l’Ukraine mettre fin à la démocratie en Ukraine, détruire la culture ukrainienne et effacer l’Ukraine de la carte. Alors nous savons qu’il ne s’arrêtera pas à l’Ukraine. Mais ne vous y trompez pas, l’Ukraine peut et va arrêter Vladimir Poutine », a martelé le président américain.

Pendant cette réunion ils vont aborder non seulement le conflit ukrainien, mais aussi les préoccupations concernant le rôle de la Chine dans le soutien à la Russie par l’intermédiaire de biens à double usage et d’autres moyens.

Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann

Source : Hungary’s Orbán Meets Xi in Beijing Amid Ukraine Peace Talks: ’Peace Mission 3.0’

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