Les agriculteurs belges ont protesté contre les nouveaux règlements proposés pour réduire les émissions d’azote, à Bruxelles, le 3 mars 2023. Mais, le gouvernement régional ne fait que suivre les directives européennes. (Image : Dimitris Vetsikas / Pixabay)
Des milliers d’agriculteurs belges se sont rendus à Bruxelles pour protester contre les projets de réduction des émissions d’azote, une manifestation qui sera probablement sans effet, puisque le gouvernement régional ne fait que suivre les directives européennes.
L’autoritarisme des directives européennes et l’ombre de l’Agenda 2030
La police a estimé à 2 700 le nombre de tracteurs qui encombraient les rues de Bruxelles, mais selon les médias sociaux, la course vers Bruxelles s’est étendue sur plus de 30 km. De nombreux participants d’autres pays de l’Union européenne (UE) étaient également présents pour soutenir les manifestants.
La partie néerlandophone de la Flandre belge est destinée à accueillir une future métropole tripartite, conformément aux objectifs de développement durable des Nations unies, tels qu’ils sont énoncés dans le fameux Agenda 2030.
Selon les plans, la nouvelle métropole comprendra de grandes parties de la Belgique, des Pays-Bas et de l’État allemand de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Elle accueillera plus de 30 millions de personnes, principalement des réfugiés. Il n’y aura cependant pas de place pour les entreprises agricoles autonomes.
Aux Pays-Bas voisins, les politiques relatives à l’azote ont été introduites pour la première fois l’été dernier : la production et l’utilisation d’engrais azotés et de déchets d’élevage généreraient des émissions de gaz à effet de serre qui réchaufferaient le climat, selon les responsables politiques. Les agriculteurs se sont rebellés contre les plans du gouvernement visant à limiter les émissions d’azote, car ces mesures auraient pour conséquence de mettre fin à leurs activités et de réduire considérablement le cheptel dans le pays. Toutefois, leurs protestations sont restées sans effet.
Accueillis comme de véritables libérateurs
L’arrivée de milliers de conducteurs de tracteurs a été saluée par de nombreux internautes comme s’il s’agissait de véritables libérateurs.
« Manifestation massive aujourd’hui des agriculteurs belges devant le Parlement européen à Bruxelles, qui veut détruire l’agriculture européenne sous le prétexte fallacieux de la pollution par l’azote. Le 11 mars, les agriculteurs néerlandais se lèveront aussi ! », s’est réjoui un utilisateur de Twitter.
« Agriculteurs belges, levez-vous ! », a déclaré un autre. « Les agriculteurs belges sont venus en force hier au Parlement européen à Bruxelles pour dénoncer les attaques contre l’agriculture et leur mode de vie. #NoFarmersNoFood »
« Au gouvernement, ils veulent voter des lois qui ne sont pas équitables entre l’industrie et le secteur agricole », a expliqué un agriculteur belge non spécifié, selon Reuters. « Et c’est un danger pour nous, les agriculteurs, parce que nous ne pourrons peut-être pas continuer à exploiter nos fermes avec ces nouvelles lois », a ajouté l’homme.
Dans une déclaration commune, les organisations agricoles ont affirmé que l’accord sur l’azote « provoquerait une hécatombe socio-économique » dans sa forme actuelle. Elles voudraient que l’accord reflète plus fidèlement les souhaits du secteur et présente un plan plus réaliste et réalisable.
« Nous sommes tous convaincus que quelque chose doit changer en ce qui concerne l’azote, mais le secteur agricole ne devrait pas être traité différemment du secteur industriel », a précisé Leen Engelen, une manifestante, en faisant référence à l’un des nombreux sujets contestés dans la proposition de loi.
« Notre secteur fait déjà beaucoup d’efforts et est prêt à en faire encore, mais (le gouvernement) attend toujours plus de nous alors que le secteur industriel se développe toujours », a continué Liesje Van Loon, une éleveuse de chèvres.
L’acharnement contre les agriculteurs belges
Les responsables politiques affirment que le grand nombre d’animaux d’élevage et l’utilisation intensive d’engrais, ainsi que les transports et la construction, ont entraîné des niveaux indésirables d’oxydes d’azote dans l’air et dans l’eau, tant en Belgique qu’aux Pays-Bas. Ils affirment que ces niveaux sont supérieurs aux normes des réglementations de l’UE et qu’ils sont préjudiciables à l’environnement.
Toutefois, la véracité de ces affirmations a été scientifiquement contestée. Il en va de même de l’efficacité des mesures envisagées. Leurs effets sur la santé économique et psychologique de milliers, voire de millions de personnes pourraient être désastreux.
Le projet de limitation des émissions d’azote en Flandre a provoqué une crise au sein du gouvernement régional flamand, qui n’a pas été résolue au cours des 16 heures de discussions qui ont eu lieu en début de semaine.
Les médias belges ont rapporté que le ministre-président flamand Jan Jambon, dans une apparente tentative pour endiguer la situation, avait déclaré vouloir prendre les décisions finales d’ici ce week-end. Cependant, tout le monde sait déjà que le couperet tombera inévitablement sur le cou de milliers d’agriculteurs belges.
