Des agriculteurs conduisant des tracteurs bloquent un passage frontalier vers l’Allemagne pour attirer l’attention sur les différences en matière de politique de réduction des émissions d’azote entre les deux pays, le 27 juin 2022. (Image : Capture d’écran / YouTube)
Exaspérés par la politique de réduction des émissions d’azote les agriculteurs ont envahi les rues d’Allemagne et de Belgique, notamment dans la ville de Hoogstraten en Belgique, assiégeant l’hôtel de ville.
L’indignation était dirigée contre le conseil municipal de Hoogstraten, une des rares municipalités à avoir répondu de manière plutôt positive au plan de réduction des émissions d’azote proposé par les autorités flamandes (néerlandophones).
Ce plan aura des conséquences dévastatrices pour les agriculteurs, qui seront contraints de cesser leur activité si la législation entre en vigueur.
Le 29 août, le Conseil a réitéré son soutien au projet drastique de réduction des émissions d’azote, en dépit de 373 objections contre seulement 24 adhésions, faisant réagir les habitants de la ville de Hoogstraten.
Les agriculteurs en colère se sont rendus à l’hôtel de ville et l’ont assiégé. Certains ont tenté d’ouvrir une brèche dans les locaux, comme lors de l’évènement du 6 janvier au Capitole, ce qui a été évité de justesse après l’intervention de la police pour libérer le bâtiment.
« En effet, les chiffres nous font à nouveau mal », ont déclaré les agriculteurs dans un communiqué, selon un rapport du média belge Het Laatste Nieuws. « À peine 5 % d’entre eux sont favorables à ce plan, et pourtant c’est ce petit groupe qui, selon nous, est suivi. »
« Il semble y avoir peu de foi dans l’agriculture », poursuit la déclaration. « Nous sommes tout à fait disposés à croire que la ville prend à cœur les intérêts des agriculteurs, mais cet " avis favorable sous conditions " reste une tromperie », poursuit le communiqué.
« Une ville comme Hoogstraten devrait se tenir derrière les agriculteurs ».
Un autre agenda
Apparemment, les manifestants de Hoogstraten n’étaient pas vraiment au courant des véritables intentions des responsables de la municipalité. Ceux-ci semblent vouloir adopter les objectifs de développement durable de l’Agenda 2030 des Nations unies et le réseau Natura 2000 de l’Union européenne, qui impose aux 27 États membres d’organiser la production agricole de manière « durable », tant sur le plan écologique qu’économique.
En pratique, cela signifie que les émissions d’azote d’origine agricole devront être réduites, une politique qui conduira à la faillite des producteurs et la vente de leurs terres.
Ainsi, partout où les gouvernements décident de déclarer la guerre à l’azote, les agriculteurs se sentent en grand danger et n’ont d’autre choix que de se révolter.
Cette situation s’est produite d’abord aux Pays-Bas, puis en Belgique et en Allemagne.
La situation en Allemagne
De l’autre côté de la frontière avec l’Allemagne, les agriculteurs se sont également levés pour protester contre les plans du gouvernement.
German farmers also rise up. Ministry of Agriculture in Stuttgart besieged. Protests are underway in dozens of German cities. pic.twitter.com/YacCoIpLeE
« Les agriculteurs allemands se soulèvent également. Le ministère de l’Agriculture à Stuttgart est assiégé. Des protestations sont en cours dans des dizaines de villes allemandes », a rapporté Radio Genova sur Twitter le 31 août.
« Les agriculteurs allemands se soulèvent à Stuttgart, Hambourg, Hanovre, Dresde, Würzburg, Mayence et dans de nombreuses autres villes d’Allemagne. Manifestations de masse contre les politiques climatiques de l’UE qui détruisent le secteur agricole européen. L’automne sera très chaud en Europe et au-delà », peut-on lire dans un autre tweet du média le même jour.
German farmers rise up in Stuttgart, Hamburg, Hanover, Dresden, Würzburg, Mainz and many other cities in Germany. Mass protests against EU climate policies which are destroying the European agricultural sector. It will be a very hot autumn in Europe and beyond. pic.twitter.com/OVHjt5vubq
En juillet, les agriculteurs allemands se sont également associés avec leurs collègues néerlandais, en signe de solidarité. Cependant, ils défendent aussi leurs propres intérêts, car il semble qu’ils soient les prochains à être visés par des exigences toujours plus strictes et des décisions accablantes.
Le Forum économique mondial est le bureau chargé de la mise en œuvre de l’Agenda 2030. Il intervient à chaque niveau, gouvernemental, supranational, national, étatique, des comtés, des provinces ou des municipalités.
Agenda 2030, journée mondiale du drapeau : non merci !
L’assimilation est telle qu’ils ont déclaré le 23 septembre « Journée mondiale du drapeau », pour défendre les 17 objectifs de développement durable. Ainsi, un tiers des municipalités néerlandaises ont promis de soutenir l’initiative en renonçant à leur autorité locale pour prêter allégeance au drapeau de l’Agenda 2030.
Cependant, tout le monde n’a pas été amusé par cette démonstration de loyauté mondialiste.
Mooi niet! We verwerpen het verachtelijke globalisme en deze walgelijke vlag die daar het symbool voor is. Hijs 23 september dus onze Nederlandse vlag en hang hem op zijn kop want ons land is in nood! https://t.co/rHojiCPHMi
« Hell no ! » (Non merci) a fulminé Pepijn van Houwelingen, membre du Forum pour la démocratie (FvD), un parti conservateur néerlandais, en s’en prenant au redoutable projet sur Twitter. « Nous rejetons le méprisable mondialisme et ce drapeau dégoûtant qui le symbolise ».
« Alors le 23 septembre, levez notre drapeau néerlandais et accrochez-le à l’envers parce que notre pays est dans le besoin ! », a-t-il ajouté, chauffant déjà à blanc une opposition farouche à ce projet.
« Le 25 septembre, 118 municipalités néerlandaises organiseront un " Jour du drapeau " pour les 17 objectifs de développement durable », a ajouté Pepijn van Houwelingen. « Donc un jour férié pour le mondialisme, cette pernicieuse idéologie technocratique, liberticide et anti-démocratique ».
