Plus de dix ans se sont écoulés depuis l’accident nucléaire de Fukushima au Japon. Depuis lors, les autorités se sont efforcées de limiter les dégâts, en stockant sur place d’énormes quantités d’eau contaminée au contact des barres de combustible exposées. Récemment, cependant, le Japon a reçu l’autorisation de l’organisme de surveillance nucléaire des Nations unies de déverser l’eau dans l’océan Pacifique, une décision qui a mis la Chine et d’autres pays dans tous leurs états.
L’autorisation de déverser l’eau dans l’océan intervient après des années de planification et de délibérations qui ont abouti à la conclusion qu’il n’y avait pas d’autre moyen viable de traiter l’eau contaminée.
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a publié un rapport approuvant le plan, insistant sur le fait que le rejet aura un impact « négligeable » sur l’environnement, mais beaucoup restent sceptiques.
Rafael Mariano Grossi, le directeur de l’AIEA, est récemment arrivé au Japon pour visiter le site et remettre au Premier ministre japonais, Fumio Kishida, le rapport d’évaluation de la sécurité établi par les Nations unies.
Selon un rapport de Reuters, le processus prendra des décennies. Actuellement, les réservoirs du site contiennent environ 1,3 million de tonnes d’eau radioactive, soit assez pour remplir 500 piscines olympiques, mais l’eau sera libérée progressivement.
La Chine est sans doute le plus fervent détracteur du plan, qu’elle qualifie d’« irresponsable, impopulaire et unilatéral », et nombreux sont ceux qui pensent qu’elle prendra des mesures de rétorsion en imposant une interdiction plus large sur les produits de la mer provenant de la région après la publication.
L’année dernière, la Chine a été le premier importateur de produits de la mer japonais, bien qu’elle fasse partie des pays qui ont imposé des restrictions sur les importations en provenance de régions soupçonnées d’avoir été touchées par la catastrophe.
La Chine a été la destination de 22,5 % de toutes les exportations japonaises de produits de la mer l’année dernière, pour une valeur de 87 milliards de yens, soit environ 603,7 millions de dollars.
Actuellement, la Chine interdit les importations de fruits de mer en provenance de 10 des 47 préfectures japonaises et toutes les importations de denrées alimentaires et d’aliments pour animaux en provenance de 9 d’entre elles.
La Chine pourrait inclure une interdiction générale
The Straits Times a rapporté que trois fonctionnaires japonais et un législateur du parti au pouvoir ont déclaré sous couvert d’anonymat qu’ils s’attendaient à ce que la Chine étende ses restrictions, et deux des fonctionnaires ont déclaré que les représailles de la Chine pourraient inclure une interdiction générale.
« Nous pensons qu’ils pourraient appliquer une interdiction totale sur les produits maritimes japonais », a déclaré l’un des fonctionnaires. « Ils veulent punir économiquement le Japon pour cela ».
Le 5 juillet, les autorités de Hong Kong ont déclaré qu’elles « prendraient immédiatement des mesures de contrôle, notamment en imposant des contrôles sur les importations de produits aquatiques provenant de préfectures à haut risque », selon The Strait Times.
Appels au boycott des produits japonais sur les réseaux sociaux
En Chine, les consommateurs se rendent sur les réseaux sociaux et appellent au boycott des produits japonais, une tendance qui, la semaine dernière, a brièvement fait chuter le cours de l’action du fabricant japonais de cosmétiques Shiseido.
En dehors des restrictions accrues sur les importations de produits de la mer japonais, la Chine est restée discrète sur les autres moyens qu’elle entendait mettre en œuvre pour protester contre la décision du gouvernement japonais de rejeter l’eau contaminée, se contentant de dire que le Japon « assumerait toutes les conséquences » de ses actes.
Toutefois, des experts ont affirmé que les inquiétudes de la Chine étaient sans fondement, que les protestations du régime communiste, en particulier celles exprimées sur les médias sociaux, étaient « mal informées » et que toute affirmation du ministère chinois des affaires étrangères selon laquelle le Japon aurait décidé unilatéralement de ce plan était tout simplement fausse.
La Chine est accusée de porter des accusations non scientifiques pour des raisons politiques, certains soulignant que les installations nucléaires chinoises, comme la centrale nucléaire Qinshan No 3 dans la province chinoise de Zhejiang, émettent environ 6,5 fois plus de contaminants que le niveau prévu pour la centrale de Fukushima, selon un rapport de Japan Forward.
Rédaction Fetty Adler
Collaboration Jo Ann
Soutenez notre média par un don ! Dès 1€ via Paypal ou carte bancaire.